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Citations sur Capitaine Rosalie (23)

Ma chérie, je pense à vous. Je sais que Rosalie est sage. Et que le maître d'école est content de l'avoir. Et toi, je sais que ton travail est fatigant. Tu aimerais passer plus de temps avec ta petite fille. Mais quand je mets un obus dans le canon, je me dis toujours que c'est peut-être toi qui l'as fabriqué à l'usine. Comme si tu étais à mes côtés dans la bataille. Oui, les dames nous aident en travaillant si dur dans ces usines, et les enfants nous soutiennent en prêtant leurs mamans et en les attendant sagement.
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Les taches de rousseur sous mes yeux, les animaux que je dessine sur la page, les grandes chaussettes jusqu'aux genoux, tout cela n'est que du camouflage. On m'a dit que les soldats se cachent avec des fougères cousues sur leur uniforme. Moi, mes fougères sont des croûtes aux genoux, des regards rêveurs, des chansons que je fredonne pour avoir l'air d'une petite fille.
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Elle me montre un dessin au dos du papier, un trait de charbon qui dessine un paysage. Une forêt au loin et la terre retournée, juste devant, avec des soldats cachés dans des trous. Je reconnais la manière de dessiner de mon père. Je l'ai vu trois fois quand il est revenu en permission pour se reposer de la guerre. Il ne parlait presque pas mais il me serrait dans ses bras et il dessinait des chevaux sur la buée de la vitre. Je m'endors en pensant aux chevaux qui ruissellent sur la fenêtre.
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Les taches de rousseur sous mes yeux, les animaux que je dessine sur la page, les grandes chaussettes jusqu'aux genoux, tout cela n'est que du camouflage. On m'a dit que les soldats se cachent avec des fougères cousues sur leur uniforme. Moi, mes fougères sont des croûtes aux genoux, des regards rêveurs, des chansons que je fredonne pour avoir l'air d'une petite fille.
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J'ouvre le sachet sur la table.
C'est une médaille en bronze étincelante avec son galon bleu.
Comme un petit poisson vivant dans ma main.
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Ma chérie, je pense à vous. Je sais que Rosalie est sage. Et que le maître d'école est content de l'avoir. Et toi, je sais que ton travail est fatigant. Tu aimerais passer plus de temps avec ta petite fille. Mais quand je mets un obus dans le canon, je me dis toujours que c'est peut-être toi qui l'as fabriqué à l'usine. Comme si tu étais à mes côtés dans la bataille. Oui, les dames nous aident en travaillant si dur dans ces usines, et les enfants nous soutiennent en prêtant leurs mamans et en les attendant sagement.
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J'ai un secret.
On croit que je dessine dans mon cahier, assise sur le petit banc, sous les portemanteaux, au fond de la classe. On croit que je rêve en attendant le soir. On m'appelle Rosalie. Et le maître d'école passe à côté de moi quand il fait la dictée à ses élèves. Il pose sa main sur mes cheveux.
Mais je suis un soldat en mission. J'espionne l'ennemi. Je prépare mon plan.
Capitaine Rosalie.
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Je suis le Capitaine Rosalie, infiltrée dans ce peloton, un matin d'automne 1917. Je sais ce que j'ai à faire. Un jour, on me donnera une médaille pour cela. Elle brille déjà au fond de moi.
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Je descends de ma chaise, pose la boîte sur la table et retire le couvercle. Les enveloppes sont là. Je prends celles du dessus. Je l'ouvre. Je n'ai plus assez de souffle pour suivre l'écriture escarpée de mon père mais je prends les plus petits mots du papier, ceux qui me sautent au visage dès que je me penche. Les mots rats, le mot sang, le mot peur. Jamais ma mère ne m'a lu ces mots-là. Et plus bas, tombés au pied de la page, les mots enterrés vivants et boucherie.
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"Elle est très fatiguée et j'aime cette fatigue. J'aime quand le courag l'abandonne et qu'elle a les yeux rouges. Mais très vite, elle se redresse et prend ma main.
- Regarde !
Elle sort de sa poche une enveloppe. Je reconnais les enveloppes blanches remplies de tampons, d'inscriptions noires et rouges. C'est une lettre de mon père.
- Viens, Rosalie. Je te la lirai.
Quand elle m'emmène en me tenant par la main, on ne peut rien voir sur mon visage. Je ne montre rien de mes pensées. Je sens les doigts de ma mère qui serrent très fort ma main tachée d'encre.
- Quand je reviendrai, j'emmènerai Rosalie à la pêche.
Allongée dans mon lit, je regarde ma mère qui est à côté avec la lettre posée sur ses genoux. Elle lit :
J'ai pensé au ruisseau après le moulin. J'avais vu sauter des truites avant la guerre. Rosalie apprendra à nager. As-tu la recette des truites aux noix ? Peux-tu être sûre qu'il restera des noix, si je reviens au printemps ?
Je ferme les yeux. Je n'aime pas ces histoires.
Ma mère continue ... "
p. 16-17
Citation choisie par Lincone
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