Quand on pleure quelqu’un, on pleure aussi ce qu’il ne nous a pas donné.
Une brume de tristesse couvrait tous les visages. L’éclair dans l’œil, cette trace infime sur la prunelle, était le signe de ceux qui avaient perdu leurs parents. Seul ce peuple sauvage savait déceler cette cicatrice du chagrin.
C'est la peur qui fait tomber
Pauvres gens, ils ont préparé leur malheur aussi bien qu'un dessert : une motte de peur, une poignée de mensonge, beaucoup de faiblesse, et quelques grammes d'ambition.
Quand on pleure quelqu’un, on pleure aussi ce qu’il ne nous a pas donné.
-Tobie!dit Maï,tu es là?
-Il nous a ramené Mano,dit la mère.
Personne n'avait jamais vu une hirondelle à l'arrêt, mais elles devaient être un peu comme cela quand elles ne pouvaient plus voler : coupées dans leur élan, désorientées, leur visage plat cherchant une échappée.
Ils essayaient de lire une impression sur ses traits, mais, à ce moment précis, le visage de Sim était illisible. Il y passait tellement d'idées et de sentiments contraires qu'on aurait dit un livre entier oublié sous la pluie et dont toutes les pages mélangent leur encre. Les scènes de joie, de colère, de tristesse, d'angoisse, d'espérance, de révolte, de honte, d'amour et de haine se superposent dans une flaque sombre.
Il découvrait les joies de la politesse... Quand on commence, on ne peut plus s'arrêter :
- J'ai grande... réjouissance à vous remercier... de votre réception... si je peux vous permettre de m'exprimer-z-ainsi. (p. 208)
Pour la première fois, il se disait que Nils ressemblait à sa mère, avec son amour des mots. Norz préférait le langage des gestes un peu rudes. Une claque dans le dos pour dire "je t'aime bien", une autre dans la figure pour dire "je ne suis pas d'accord". (p. 104)