J'ai toujours aimé les histoires pour enfants où les auteurs employaient le motif comme élément narratif évocateur, alors quand j'ai vu la couverture très ethnique de
Mina, j'ai su que ça allait me plaire.
De
Matthew Forsythe, je ne connaissais que
Pokko et le tambour, paru l'an passé chez Little Urban également, qui déjà me faisait de l'oeil pour les mêmes raisons. Mais maintenant après m'être tant amusée ici, je compte bien aller le lire !
En effet, j'ai juste adoré les aventures de la petite souris
Mina et de son drôle de papa, au point de pouffer de rire à plusieurs reprises au cours de ma lecture, et qui me connaît sait que peu d'oeuvres me font ça ^^! Pourquoi ai-je tant aimé ? Parce que c'est exactement le genre d'oeuvre pour enfants où l'humour est simple et bon enfant, fait d'un comique de situation percutant que les enfants saisissent de suite et qui augmente encore la drôlerie de la scène racontée. L'auteur a donc un très joli sens de la mise en scène qui m'a d'emblée séduite.
Nous suivons pour cela
Mina, petite souris fan de lecture - tiens comme nous !- dont le papa est un grand voyageur. Celui-ci aime lui ramener des souvenirs mais celle-ci est un peu blasée par cela. Et surtout son papa est un sacré spécimen, pour elle qui est si terre à terre. le jour où il lui ramène ce qu'il pense être un écureuil,
Mina se sent très mal à l'aise, et le lecteur voit de suite d'où vient ce fameux malaise. S'en suit un jeu de dupes fort séduisant entre le lecteur conscient de ce qui cloche et l'héroïne, ce que l'auteur enchevêtre de scènes simples mais si drôles et savoureuses.
J'ai adoré l'humour de l'aventure vécue par
Mina. J'ai adoré la brièveté incisive du texte, si simple pour les jeunes lecteurs. Mais surtout, j'ai adoré le paradoxe entre la simplicité de l'histoire et des dessins et les différents niveaux de lecture plus complexes et cocasses. C'est une histoire qui apprend bien au lecteur comment se construit une histoire drôle. En plus ses emprunts au comique des dessins animés de mon enfance tels que les
Tex Avery ou Bugs Bunny sont évidents et ajoutent à mon plaisir.
Graphiquement, je suis totalement sous le charme de son univers où ses personnages ont un trait ultra simple, presque trop, ce qui fait douter de la cible, du moins au début. Puis, il y a une deuxième couche qui vient se mettre avec les décors où l'emploi des motifs est de toute beauté. C'est vif, chatoyant, colorisé de manière multicolore comme ces cartes à grattée arc-en-ciel qu'on donne parfois aux enfants, le tout avec un vernis façon crayon de couleur, juste à tomber ! J'adore le côté très graphique des décors qui me rappelle des artistes comme Klint et donne une ambiance très slave et nordique (sans le froid), je trouve. C'est très très beau et chaleureux.
Totalement sous le charme de cet univers enfants aux consonances de mon enfance avec son humour de situation simple et efficace, Mona frôle le coup de coeur chez moi. C'est exactement le genre d'histoire drôle que j'aime découvrir et faire découvrir. Je vais donc très très vite la tester sur mes élèves pour qu'ils s'amusent avec moi et cherchent ce que peut-être cet animal qui met tant
Mina mal à l'aise. Une future lecture à l'aveugle dans un premier temps, qui je suis sûre, va ensuite les interpeller, comme elle l'a fait avec moi. Merci à
Matthew Forsythe pour ce beau moment me renvoyant à de si charmants souvenirs.
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