AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,29

sur 442 notes
5
16 avis
4
9 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
1 avis
25 juillet 2014 : Je ne vais pas critiquer ce monument inévitable. Juste dire que son contenu m'était déjà trop connu avant sa lecture, donc j'ai peiné (je n'aime pas la répétition).
A lire pour un lecteur, sans doute à neuf, sans a priori, sans jugement, pour le bien juger.

-- 27 janvier 2024. Relecture.
Ce livre aura bientôt 50 ans et il me semble un indispensable encore et toujours. Un indispensable socle à penser. Ce travail fourni, minutieux et sans parti pris (en tout cas sans parti pris évident) est un colosse sur lequel on doit s'appuyer.
Il décrit admirablement le chemin qu'a pris le traitement des torts, des fautes, des délits, des erreurs, des troubles commis par les hommes au fil du temps.
Ciblant des moments-clés, des constructions-clés, tant juridique, que matérielle, puis scientifique.
Aucune stratégie ne semble simple à ses yeux et critiquable dans l'absolu. Tout est source à réfléchir.
Ce qui est évident, c'est que la prison telle qu'elle est encore fonctionne bien mal, et elle a été critiquée depuis sa "naissance". Sans pour autant être abandonnée. Foucault explique bien pourquoi ce quasi statu quo.
Depuis 50 ans ou presque, j'ai l'impression qu'on n'a pas beaucoup évolué.

La société et les moeurs ont pourtant "sacrément" évolué, eux. de l'enfermement volontaire filmé dans le cadre de télé-réalité, l'omniprésence médiatique par les réseaux sociaux, la mise en scène de soi devant le monde entier (en tout cas accès pour le monde entier)... Tout autant de variation d'un panoptisme qui n'en finit pas d'être et de croître.
Le covid aussi, qui a montré la possibilité de discipliner, de cadre, de réguler, d'imposer toute une série de choses, pour l'ordre, pour le bon fonctionnement, voire pour la survie d'une société ou de l'humanité. Comme on a pu dire...
Et des changements de statuts dans ce qu'est une faute, délit etc. du vol, viol, brigandage aux évasions fiscales qui enfoncent certains dans la pauvreté... Et la justice à deux (ou plus) vitesses...

Je pourrais continuer encore longtemps, tant les morceaux et briques posées par Foucault dans son texte amènent à réfléchir et reréfléchir.
Et inutile de réinventer la poudre. Les erreurs graves ont déjà été commises, il convient de ne pas les oublier pour ne pas sans cesse les répéter.
Je dis ça et je pense en même temps : peine perdue. On voit arriver les (mêmes) erreurs-catastrophes à pleine vitesse.
Peine perdue.
En tout cas, des "intellectuels" de cette trempe, on a bien l'impression d'en manquer cruellement, et depuis longtemps. Ou alors, ils sont muselés ? En tout cas pas audibles !
Bref.
Lisons, instruisons-nous pour grandir en se servant de tout le passé comme exemple.
Peine perdue ?
Commenter  J’apprécie          130
Ouvrage de référence sur la surveillance et le système punitif carcéral, dans leur organisation et leur fonctionnement. Il jette les bases de la compréhension des peines contemporaines, et plus particulièrement de la prison et du panoptique. Livre très recommandable.
Commenter  J’apprécie          00
Un gros classique des sciences humaines et sociales, et j'ai compris pourquoi. D'où vient l'idée d'enfermer pour redresser ?
Cet ouvrage philosophique et historique fait une généalogie de l'institution carcérale. Il est question de prison, mais aussi d'autres lieux modernes de correction disciplinaire, de contrôle des corps et d'actions thérapeutiques sur les esprits (Foucault parle d' "orthopédie sociale") : l'armée, l'hôpital, l'école... il résonne toujours dans l'actualité sociale. Surveillance, exercices, classement, examens et enregistrements sont finalement décrits dans leur développement historique, pour montrer comment les forces sont canalisées et maîtrisées. Car les hommes et les femmes doivent être utiles. Cet assujettissement est organisé techniquement : Foucault parle de biopouvoir et de technologie politique du corps. Il existe de nombreux procédés disparates, ce n'est pas le fait d'un État en particulier ou d'une institution.
Foucault retrace le passage des tortures et exécutions publiques à un jeu de douleurs plus subtile et discret, avec l'idée d'une peine corrective. Il y a une humanisation visible (respecter l'humanité des personnes), un adoucissement des lois dès le 18è siècle; mais le corps des condamné•es devient un bien social utile, dissuasif pour les autres.
Dès le 19è siècle le spectacle punitif devient progressivement enfouissement bureaucratique, et le châtiment devient une économie des biens suspendus (prison, travail forcé, déportation...)  La discipline devient l'art de répartir les personnes dans l'espace, avec des techniques de contrôle des activités... L'appareil pénal s'est médicalisé, psychologisé et pédagogisé.
Cet ouvrage propose de nombreux concepts et notamment le panoptisme, avec la panoptique comme figure architecturale de la surveillance absolue, institution disciplinaire parfaite...et ce dispositif peut s'intégrer à n'importe quelle fonction (éducation, châtiment, thérapie, observation...)
La prison est en tous cas présentée comme un grand échec de la justice pénale : elle ne diminue pas le taux de criminalité, elle provoque la récidive, peut même créer des réseaux de délinquance...elle fait tomber dans la misère les familles de détenu•es. Mais elle n'est pas remise en cause car elle a des fonctions précises.
Difficile de résumer cet ouvrage passionnant étayé de nombreux exemples et de fines analyses.
Commenter  J’apprécie          42
Compliqué de résumer un tel livre qui constitue rien moins qu'une date, une référence absolue, par son ambition analytique et son érudition..
A noter qu'ici Foucault fait d'avantage oeuvre d'historien et de sociologue que de philosophe, notamment dans une première partie ou il examine pour la période du moyen âge et de l'ancien régime les notions de Supplice et de Punition envisagées tel qu'il le précise lui-même, comme " affirmation emphatique du pouvoir" , "présence déchainée du souverain" , et "cérémonies par lesquelles le pouvoir se manifeste "
Il faut attendre la seconde partie du livre et la thématique de la Discipline comme contrôle du corps pour voir apparaitre une approche plus conceptuelle qui postule la fabrication d'une individualité cellulaire, organique , génétique et combinatoire.
La dernière partie de l'ouvrage centrée sur le panoptisme et la prison prends cette fois un tour politique en caractérisant les perspectives totalitaires de l'un et la capacité de la seconde à circonscrire et fabriquer une délinquance qui permet de masquer et de laisser dans l'ombre les illégalismes de la classe dominante.
La seule réserve - importante- que l'on peut avoir ici concerne l'écriture et l'organisation discursive particulièrement indigeste qui noie par trop souvent la réception et le déploiement d'une pensée pourtant majeure.
Commenter  J’apprécie          40
Hormis l'histoire intellectuelle au sens strict et l'histoire des théories philosophiques, il m'a toujours paru très avantageux, dans tous les cas, d'associer l'étude de la philosophie à celle de l'Histoire. Il en est ainsi dans ce grand classique que j'ai beaucoup tardé à prendre en main. Deux évolutions survenues à l'âge classique (XVIIe – XVIIIe s.) : les réformes judiciaires qui, partout en Europe suite à Beccaria, visent à transformer la sanction pénale du supplice du corps du criminel à la réhabilitation de son âme, et une invention architecturale due à Bentham, le Panopticon, qui permet de surveiller un grand nombre de détenus simultanément et sans être aperçu, donnent naissance à la prison moderne, et par là même elles révolutionnent dorénavant l'esprit et la pratique de l'exercice du pouvoir et de la domination, par la généralisation de la notion de « discipline », héritée des ordres monastiques, appliquée et diffusée dans tous les domaines de la société : en particulier à l'école, à l'armée, à l'atelier, à l'hôpital et naturellement dans le judiciaire.
Les philosophes du droit des Lumières préconisaient l'abolition de l'aspect spectaculaire des punitions, de leur côté inhumain, cruel et arbitraire, ils aspiraient à justifier les peines à l'aune de leur utilité pour la resocialisation du criminel par le travail, la morale et l'hygiène de vie. Mais leur démarche s'inscrit dans une autre tendance historique lourde : celle de la surveillance des masses, de la normalisation des comportements par la sanction, de leur adaptation par la domination (« dressement ») à une rationalisation de la production, de l'apprentissage, de la guerre au moindre coût et moindre risque de rébellion, et enfin de la production d'un savoir sur l'humain conforme au pouvoir et de la standardisation de telles connaissances avec la diffusion de l'examen. Si les peines deviennent plus douces, la punition se généralise, et c'est l'omniprésence de la détention dans les prisons modernes, fondées sur la « cellule », bien que des études très précoces – pratiquement contemporaines de la réalisation du judiciaire « tout-prison » dès la première moitié du XIXe s. – montrent ce que l'on dénonce aujourd'hui aussi : la prison crée la récidive, elle transforme le délinquant occasionnel en professionnel du crime, le régime carcéral hors du tribunal tend à moduler la peine selon la personne du criminel et son statut social plutôt que selon la gravité du crime et sa nuisance pour la société. Mais Foucault va plus loin : le carcéral, exercice de la discipline par excellence et pour l'exemple, tout en rendant les corps « dociles et utiles », crée la délinquance voire une figure spécifique du délinquant, en sélectionnant parmi les illégalismes ceux qui sont le plus conformes au dessein général du pouvoir : le contrôle maximum et la manipulation des forces sociales par la discipline. S'il vivait aujourd'hui, il trouverait une confirmation de sa thèse dans les nouvelles formes de surveillance ainsi que dans le nouveau discours sur la sécurité...
Tout cela est démontré, par une profusion de textes divers qui parfois versent dans le sordide, uniquement comme une archéologie de cette métamorphose caractérisant la modernité, c'est-à-dire par des textes du XVIIe, XVIIIe et de la première moitié du XIXe s. : l'ouvrage se clôt assez brutalement, sans un point, comme saisi par l'immensité de l'évocation de ses derniers mots : « il faut entendre le grondement de la bataille », par la note suivante : « J'interromps ici ce livre qui doit servir d'arrière-plan historique à diverses études sur le pouvoir de normalisation et la formation du savoir dans la société moderne. »
Et en effet la frustration est constante, durant la lecture, de rechercher des clés d'interprétation des réalités contemporaines, a minima par analogie, alors que le texte apporte toujours un grand soin à cadrer sa démonstration dans le strict respect du contexte thématique et historique. Les innombrables commentateurs et tous ceux qui citent cet ouvrage ne se sont pas privés de faire le saut (et mes cit. ci-dessous ne font pas exception) au point que je n'avais pas du tout imaginé que cet essai était un livre d'Histoire...
Commenter  J’apprécie          90
Un texte dense, précis, hyper documenté, d'où Michel Foucault, grand penseur du XXe siècle, tire le portrait d'une société qui a fait du contrôle un modèle de construction sociale.
Parfois difficile à appréhender, souvent passionnant, Surveiller et Punir, en plus de nous faire comprendre l'histoire de la "prison", dresse un constat qui n'a pas perdu de son actualité.
Commenter  J’apprécie          10
Corrigez-moi si je me trompe mais il est de notre devoir, puisque c'est aussi le droit de tout un chacun, de remanier le discours, de le reprendre à son compte, de prendre note des actes de langage. L'ensemble des rapports rédigés constituent un ensemble de données ; il faut les classer, les hiérarchiser, pour que ces archives construisent peu à peu un savoir sur l'homme permettant d'en faire l'objet d'une étude : nous en venons aux sciences humaines. Connaître l'homme, c'est essentiel pour le comprendre, pour l'assimiler ; l'objectif premier est de le mener vers quelque chose de bien précis, et puisqu'il est dans la nature humaine de vivre en société, je dirais qu'on le conduit vers le vivre-ensemble ; du moins, en théorie.

En pratique, c'est différent parce qu'on ne s'entend pas toujours. On se dispute. On s'entretue même, parfois. On meurt ensemble, aussi. L'état de nature n'est pas loin, d'autant plus quand on vit dans la jungle des villes. On se demande comment se constitue la société, lorsque la violence règne.

Michel Foucault entre direct dans le vif du sujet. Il fait de nous les spectateurs d'une condamnation à mort et on assiste à la représentation théâtralisée de la violence. Il faut bien solliciter la participation du peuple puisqu'il s'agit de faire souffrir le condamné, avec une surenchère de détails , pour mieux l'édifier, et surtout, pour que le pouvoir s'affirme de la manière la plus absolue. Ils ne manquaient pas d'imagination pour torturer les gens à l'époque. On a l'impression d'assister à mille morts sur la même personne. Pourquoi une telle violence ? Parce qu'il s'agit de châtier le pire des crimes : le régicide. C'est un peu comme un parricide, mais c'est encore plus scandaleux parce qu'on s'attaque au pouvoir absolu, au représentant de l'État, qu'on imagine volontiers choisi par Dieu, s'il n'est pas Dieu lui-même. On punit un sacrilège. La violence qui peut paraître gratuite a une fonction sociale, politique, et j'ajouterais même religieuse, puisqu'il s'agit de s'intéresser aux rituels qui régissent la société, à tout ce qui nous réunit, aussi.

La circulation des feuillets où le condamné proclame son crime rend le châtiment légitime. C'est le fait divers de l'époque. Le peuple réclame parfois la punition, notamment contre les tueurs d'enfants, mais il se révolte aussi, à l'inverse, contre le bourreau, contre les représentants du pouvoir. Une autre forme de littérature apparaît alors, écrite par le peuple et pour le peuple, où le criminel proclame son crime non plus pour rendre légitime le châtiment mais pour exprimer sa révolte. On idéalise peu à peu le criminel, pour en faire un symbole, contre le pouvoir absolu. Il a fallu faire autrement, parce qu'on s'éloignait de l'objectif : la main mise sur le peuple. On essaie de limiter les supplices, en créant l'échafaud, par exemple, pour que l'exécution soit rapide, et puis c'est pratique pour séparer le corps de la tête, pour éviter que les idées de rébellion, les idées révolutionnaires, ne s'expriment en actes. La violence entraîne la violence et il ne faut pas s'étonner de voir l'échafaud, l'instrument privilégié de l'État, réutilisé pour attenter au chef du chef de l'État.

Le pouvoir, peu à peu, se fait plus prudent, plus discret, plus subtil. On établit des Codes, on écrit pour que la loi retrouve sa légitimité. La justice se fait plus visible, la procédure, plus lisible. Enfin, en théorie, parce qu'encore de nos jours, il faut connaître les codes pour comprendre leur jargon. La justice s'exécute de manière insidieuse, secrète. C'est un nouvel investissement politique et détaillé du corps. Au lieu de s'attaquer ouvertement aux corps, qu'on souhaite dociles, on forme les idées, par le discours : l'idéologie.

On s'intéresse aux utopies où tout fonctionne comme sur des roulettes parce que tout est savamment orchestré, huilé. On les réalise : on bâtit ces architectures parfaites, qui permettent de coordonner l'ensemble pour une meilleure efficacité, pour un meilleur contrôle, aussi. C'est l'utopie politique, parce que si on pense selon d'autres critères, ces murs qu'on construit attentent à la liberté. L'utopie a ses limites et se transforme très vite en dystopie. On surveille constamment les individus avec le modèle du Panopticon, via la tour de contrôle. La tour elle, demeure impénétrable au regard, ce qui fait qu'on se retrouve confronté au regard inquisiteur de Dieu qui voit tout, à notre conscience, parce qu'on se retrouve seul face à nous-même, parmi la multitude.

On instaure la discipline. Voici une définition trouvée à la va-vite sur wiki : "Une discipline est un petit fouet à base de cuir, de chanvre ou de métal servant à s'infliger sévèrement une punition corporelle, selon un rite religieux. Il s'agit d'une forme de mortification". Ah non pardon, je dois confondre ... La discipline, selon Foucault, c'est l'exercice du corps et de l'esprit, selon une mécanique bien spécifique, selon un emploi du temps donné, sur le modèle des monastères, où le temps est découpé en fonction des temps de recueillement, des rituels.

C'est une nouvelle "anatomie politique", une "mécanique du pouvoir", qu'on applique un peu partout, dans les institutions religieuses, médicales, scolaires, militaires, judiciaires. On nous suit, on crée des dossiers sur nous : dossier scolaire, dossier médical etc. et ce même si on a pas de casier judiciaire. L'administration permet un meilleur contrôle des masses, une meilleure gestion des hommes, une meilleure productivité, une économie optimale. On nous capitalise.

C'est une justice codée, qui se veut égalitaire, mais on a en contrepartie les dispositifs disciplinaires et " les disciplines réelles et corporelles ont constitué le sous-sol des libertés formelles et juridiques" (p.258). Michel Foucault parle d'un "contre-droit", puisqu'il s'agit d'un mécanisme d'objectivation, de normalisation, d'une subordination consentie parce qu'elle est subtile.

Autrement dit, on nous prive de notre liberté d'être nous-même en nous formant selon une norme préétablie. On est déterminé par les lois mais plus encore par les techniques disciplinaires qui assujettissent nos corps et nos esprits, dès l'enfance.

Je finirai cette critique qui est déjà bien trop longue par la partie que j'ai préféré du chapitre "Prison", dans la sous-section " Illégalismes et délinquance". C'est un compte-rendu de la Gazette des tribunaux, datant d'août 1840. Un jeune garçon de treize ans, orphelin, est inculpé de vagabondage et condamné à deux ans de correction. "Il serait à coûp sûr passé sans traces, s'il n'avait opposé au discours de la loi qui le rendait délinquant (au nom des disciplines plus encore qu'aux termes du code) le discours d'un illégalisme qui demeure rétif à ces coercitions". Le journaliste note :
"Le président : On doit dormir chez soi. - Béasse : Est-ce que j'ai un chez soi ? - Vous vivez dans un vagabondage perpétuel. - Je travaille pour gagner ma vie. - Quel est votre état ? - Mon état : d'abord j'en ai trente-six au moins ; ensuite je travaille chez personne. Il y a déjà quelque temps que je suis à mes pièces. J'ai mes états de jour et de nuit. Ainsi par exemple, le jour, je distribue de petits imprimés gratis à tous les passants ; je cours après les diligences qui arrivent pour porter les paquets ; je fais la roue sur l'avenue de Neuilly ; la nuit, j'ai les spectacles ; je vais ouvrir les portières, je vends des contre-marques ; je suis bien occupé. - Il vaudrait mieux pour vous être placé dans une bonne maison et y faire votre apprentissage. - Ah ouiche, une bonne maison, un apprentissage, c'est embêtant. Et puis ensuite, le bourgeois, ça grogne toujours et ensuite, pas de liberté. - Votre père ne vous réclame pas ? - Plus de père. - Et votre mère ? - Pas plus, ni parents, ni amis, libre et indépendant."

Rares sont ceux qui se sentent réellement libres.

Cet enfant m'a rappelé le Mondo de J. M. G. le Clézio, cet enfant vagabond, épris de liberté et qui s'effraie à l'idée qu'un jour, on l'emporte comme les chiens dans le véhicule de la fourrière, pour le conduire ailleurs, pour le faire disparaître.
Commenter  J’apprécie          70
Un livre essentiel et un livre très dur à lire.
Michel Foucault a l'art de raconter et de mettre en lumière faits historiques et mouvements de pensées. Néanmoins certaines parties décortiquant et retranscrivant des scènes de supplices m'ont marqué au point que j'ai sauté des pages.
La réflexion sur le système historique de mise en scène collectif par le spectaculaire jusqu'à l'invisibilité des peines actuelles par le maintien, la maîtrise et l'ordre est passionnant. le raccordement à la place de la religion et / ou des Lumières est vraiment intéressant et donne à voir la gestion du judiciaire et son histoire comme miroir d'une société et de sa santé.
Commenter  J’apprécie          92
Nous avons affaire avec "Surveiller et punir" à l'un grand classique de sociologie selon Michel Foucault, qui y décrit l'histoire et la sociologie du système pénal ainsi que l'avènement du système carcéral.

L'auteur dresse ici un brillant exposé dans un style remarquable d'intelligence et de clarté sur la naissance de la prison, sur une société de surveillance à visée rééducative issue de l'intrusion de la psychologie dans la justice, de l'individualisation des peines, de la généralisation de l'incarcération dans un modèle coercitif et secret de surveillance servant de modèle à l'organisation de la société. Il y démontre également l'affirmation du pouvoir du souverain puis de la société à travers les décisions de justice,
et une peinture de la genèse des "appareils" disciplinaires et de contrôle des individus (école, caserne, usine, hôpital...) dont la prison est une composante issue du monarchisme.
Un livre remarquable dont les éléments historiques et politiques développés apportent une culture générale non négligeable à l'instar de la description de l'exécution de Damiens pour régicide.
Commenter  J’apprécie          121
fiche de lecture siociologie d'habitat
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (2038) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
850 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}