AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Viviane Dutaut (Traducteur)
EAN : 9782227481893
500 pages
Bayard (27/01/2011)
4.5/5   2 notes
Résumé :

Voici un nouveau chapitre de l'histoire fascinante et complexe de la plus célèbre relique. Barbara Fraie apporte ici certaines preuves de l'authenticité du suaire en étudiant les traces d'écriture sur la relique qui se réfèrent à la mort d'un certain Jésus le Nazaréen. Cette enquête minutieuse et savante permet de reconnaître un linceul datant du Ier siècle de notre ère, originaire de P... >Voir plus
Que lire après Le suaire de Jésus de NazarethVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il y a une chose qui m'émerveille dans ce monde moderne, ce sont toutes ces constructions, ces stèles, ces objets mystérieux parsemés à travers la planète qui gardent encore aujourd'hui leurs secrets, malgré la technicité que l'homme du 21e siècle a acquis et dispose.

Le Suaire de Turin, appelé aussi le Linceul de Turin, communément nommé « le Linceul du Christ », est cette « relique », la plus mystérieuse et la plus controversée au monde et qui contient encore aujourd'hui bien des mystères.
Et le fait que nous soyons croyants ou non ne répondra pas aux nombreuses questions actuelles des scientifiques.


La scrupuleuse et minutieuse Barbara Frale, historienne médiéviste de talent, a fait un long et éblouissant travail de recherches qu'elle nous restitue dans un pavé de 500 pages.
L'amateur d'Histoire que je suis, fût comblé par les investigations très fouillées de l'historienne, mais aussi par ses réflexions poussées.
De plus, Barbara Frale qui semble avoir tout passé au crible, nous livre un récit scientifique et historique certes, mais qui est des plus abordables et des plus compressifs pour la lectrice ou le lecteur novice en la matière.


Je rappelle ce qu'est le Linceul de Turin.

Il est un grand tissu en fibres de lin tissées, de très bonne qualité, de 4,40 m de long sur 1,10 m de large.
Il porte l'empreinte d'un homme qui fut visible seulement en 1898, lorsqu'en développant la première photographie du Linceul, que Secundo Pia voit se former sur le négatif la face ventrale et dorsale d'un crucifié. Celui-ci a les cheveux longs, porte une barbe, et semble avoir été flagellé et torturé. Il était mort lorsqu'il fut enveloppé, à cause de la raideur du corps. Cet homme, d'une trentaine d'années, présente du sang séché en plus grande quantité sur le côté droit et des traces d'une couronne d'épines. Les taches de sang sont aussi plus prononcées aux deux poignets, à l'endroit où furent planté les clous.

Ce qui met à mal toute l'iconographie de crucifiés, car on ne pouvait pas planter un clou dans les paumes de la main, les tendons se seraient déchirés sous le poids du corps, cloué sur une croix de bois.


Mais le plus grand mystère c'est cette image indélébile d'un homme nu sur le Suaire. Elle n'a pas été peinte, elle n'est pas due à une coloration. Pas de trace de pinceau. Par un processus non encore élucidé, les fibres de lin ont jauni sur leur infime surface et provoqué ce qui ressemble à une oxydation.
Personne en ce bas monde n'a pu en expliquer la formation, ni la reproduire.


Nous sommes en 1988.
Ce fût un gros coup de tonnerre, une catastrophe et la consternation dans le monde scientifique.
Trois laboratoires très sérieux, à Tucson, Oxford et Zurich avaient eu l'autorisation de faire des prélèvements sur le célèbre linceul de Turin pour l'analyser au carbone 14.
Leurs résultats seront publiés le 13 octobre, qui datent le linceul d'une époque située entre 1260 et 1390.


Le linceul de Turin ou le Suaire de Jésus serait donc un faux !

Et si le suaire ne s'est pas révélé authentique par le test, très contesté, du Carbone 14, des grosses zones d'ombres subsistent que la science, même à l'heure actuelle n'explique pas.
Les scientifiques sont une fois de plus très divisés.


En 1994, deux membres du centre international d'études du linceul retravaillent sur la piste « fantôme » d'écriture sur le suaire avec du matériel de photographique sophistiqué.
Ils révèlent ainsi qu'autour du visage de l'homme crucifié, que des mots sont imprimés mystérieusement aussi en négatif sur la toile de lin.
Des traces d'écriture en grec, en latin et d'écriture à caractères hébraïques autour la tête de l'homme, qui après les analyses, semblent bien antérieures à la datation du linceul au 13e siècle.
*

La brillante historienne Barbara Frale, s'est spécialisée sur les Templiers. Depuis plusieurs années, elle a accès aux Archives dites « secrètes » du Vatican.
D'ailleurs cet accès à la « caverne d'Ali Baba » qui sera à l'origine de sa découverte du « Parchemin de Chinon ». Un document unique au monde qui prouve que le pape Clément V a donné l'absolution à Jacques de Molay (dernier Grand Maitre des Templiers) en 1308, lors de son procès et bien avant son exécution.


Les recherches de l'historienne l'amènent à s'intéresser au « Suaire de Turin » qui semble directement lié aux Templiers.
Elle reprend donc ses propres travaux sur ce sujet, qu'elle approfondira en consultant le monde scientifique, historique, linguistique, médical, biochimique, optique, ethnologique.
En 2010, elle publie un imposant essai sur le linceul. Il sera traduit en français en 2011.

Ce livre est d'une richesse considérable et il m'est impossible d'en établir un résumé d'une longueur convenable.
Barbara Frale ne s'est pas contentée de parler des travaux récemment effectués sur linceul. Elle parle de sa trace qui nous amène à Constantinople en 1204, où les Croisés mirent à sac la capitale de l'Empire byzantin. Même le pape ne peut empêcher ce déchaînement de violence entre chrétiens.
L'historienne remonte même antérieur à cette date.


Barbara Frale s'attarde longuement aussi des us, coutumes et traditions en Palestine, en Judée et Galilée à l'époque de l'empire romain, de Tibère et de Ponce Pilate. On apprend qu'il était coutumier d'enrouler les crucifiés dans des draps et de les étiqueter, afin que la famille puisse récupérer leur corps après plusieurs mois de mise dans des caveaux.

Elle révèle que c'était la langue grecque la plus répandue dans tout l'empire romain à cette époque et que les erreurs de transcription « des évangiles » ou des maigres restes qui furent retrouvés, ont dû être nombreuses.

Barbara Frale nous parle aussi des différents calendriers qui existaient toujours à cette même époque et les différentes fêtes religieuses qui avaient lieu. Et qu'en conséquence il est très difficile aujourd'hui de donner des dates précises à des évènement passés aussi lointains.


Elle redéfinit ce qu'était à l'origine le Christianisme, cette petite secte juive avec des disciples réunis autour d'un certain « Jésus fils de Joseph » ou « Jésus de Nazareth. »
Et bien sûr, l'historienne nous parle de l'empereur Constantin, qui avec le concile de Nicée vers 325, changea définitivement la face du monde.
Ce concile avait pour objectif d'établir l'unité de l'Église Chrétienne en orient comme en occident et de résoudre le problème de l'arianisme.

Une Église Chrétienne qui prit peu à peu une ampleur considérable et qui deviendra en quelques siècles, une des religions les plus puissantes de la planète.


Le suaire qui n'a toujours pas révélé tous ses grands secrets, a encore de beaux jours devant lui. A la grande satisfaction d'ailleurs de l'Eglise Catholique qui continue d'exploiter sa « relique ».

Commenter  J’apprécie          108


autres livres classés : egliseVoir plus


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1836 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}