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EAN : 9782362800917
212 pages
Editions Thierry Marchaisse (22/01/2016)
3.58/5   48 notes
Résumé :
Prix littéraires obtenus en 2017
Prix René FALLET
Prix National Inter-CE CEZAM
Prix des Médiathèques des Vosges du Sud
Prix Lafayette
Prix Au Fil des Pages

Dans l'avion qui la ramène en Mongolie, Elisa fait un rêve insensé, aux allures prémonitoires. Rapt, lutte, poursuite à cheval dans la steppe ; elle se voit même commettre un meurtre dans un monastère.

Ce voyage accomplit la promesse faite à son pèr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Élisa est née de père français et de mère mongole. À la mort de son père, elle décide de retrouver sa mère, Dulmaa, en Mongolie. Elle a besoin de comprendre l'abandon de sa mère, elle ne veut plus traîner sa colère et ses regrets.

Là-bas, elle est confrontée aux difficultés de sa double culture. On ne l'accepte pas vraiment comme une mongole. D'ailleurs, elle se rend vite compte des différences culturelles. En Mongolie, on préfère frôler les problèmes, les esquiver, mettre le couvercle sur la marmite. Et puis, dans leur culture, il est normal que les enfants vivent éloignés de leur famille. L'enfant ne demande pas de compte à sa mère, elle est l'égale du Bouddha !

Élisa part alors seule en expédition, à travers la steppe, dans le but de retrouver sa mère. Pas tout à fait seule en fait…

Elle part aussi sur les traces de son père qui avait fantasmé sur ces grands espaces, à la recherche d'une culture nomade, de l'authentique. Mais cette culture est-elle si homogène ? Les nomades, loin de toutes routes, enfermés dans leurs croyances ancestrales ne ressemblent pas toujours à l'image que se fait le touriste occidental. Les lois de la steppe sont parfois rudes dans ces contrées reculées.

Ce roman est à la fois un voyage nous faisant découvrir le visage de la Mongolie ; pays des esprits, des chamans ; à cheval entre traditions et modernité, mêlant grands ensembles de l'époque soviétique, cabanes et gers branlantes (yourtes), ordures et gravats jonchant les rues, zones d'activité immenses et chaotiques ; et plus loin, la vie nomade avec ses lois immuables, entre hospitalité et rugosité. Un voyage avec quelques pointes d'humour. Mais très vite, dans cet univers spirituel, flou, à la limite du réel, on suit le parcours d’Élisa en comprenant qu'il s'agit là d'une quête. Celle de savoir qui elle est dans cet enchevêtrement de cultures.

Par moment, j'ai été frustrée, car j'aurais préféré qu'il y ait plus de « Mongolie » et moins de psychologie. Comme si la Mongolie n'était là que pour servir de fond à une leçon de psychologie, un peu trop académique à mon goût. Il y manque le côté naturel des émotions qui se fondent, qui se comprennent, sans qu'on ait besoin d'appuyer, d'insister.
Pourtant, j'avoue que le lac Khovsgol, un village de nomades avec ses troupeaux et ses gers, c'est certain, sont un cadre idéal pour la méditation.

J'ai retrouvé dans Dulmaa les thèmes abordés par le livre « Enfants de tous les temps et de tous les mondes ». Il s'agit bien aussi là d'une histoire d'enfants et de mondes, sauf que dans celle-ci, l'enfant est balloté entre deux mondes, prise dans le piège de parents qui ont du mal à se faire une place dans une autre culture. La mixité culturelle, ce n'est pas si simple…

Je remercie Babelio et les Éditions Thierry Marchaisse pour ce roman qui nous ouvre vers la culture mongole.

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Je remercie Babelio et les Éditions Thierry Marchaisse pour cette charmante lecture.
Le titre fait référence à la mère d'Élisa, Dulmaa, qui est l'objet de sa quête, celle qu'elle doit à tout prix retrouver pour connaître la vérité sur leur abandon, à son père français et elle lorsqu'elle était toute petite.

Dès le début de l'histoire, dans l'avion, Élisa fait un très mauvais rêve. Alors cauchemar ou rêve prémonitoire? En tout cas, c'est un rêve à interpréter d'une autre manière.
Une quête au gré des commentaires, des astuces de son défunt père de par ses journaux de bord. Elle sera aidée tout au long de son périple par Ovoo ("grand-père" en français), à qui elle tient tout particulièrement (mais il est un peu comme un fantôme bienveillant, alors est-il réel ou est-ce un esprit?), Tulai le vieux chien ("lapin" en français) et Xurdan le cheval ("rapide" en français). Au cours de sa quête pour retrouver sa mère, elle va se faire enlever par une tribu nomade, reconnue comme une Mongole, pour être mariée de force à un homme idiot, laid, brutal et cruel. Et s'ensuit une fuite pour échapper à cela, une course-poursuite douloureuse et longue, qui lui fera faire certaines choses graves avant de reprendre sa quête initiale. Et ce qu'elle aura fait, et avec qui, l'aura rendu presque célèbre, les rumeurs étant allées bon train et cela, en un sens, va lui servir plus d'une fois.
Une quête qui n'aura pas eu l'effet escompté et les vérités ne seront pas celles à laquelle elle s'attendait mais elle va les comprendre aisément: Ovoo, Lapin... ce que sa mère lui aura laissée.

L'écriture de l'auteur est agréable, fluide et c'est écrit à la première personne du singulier afin qu'on puisse plus se rapprocher du personnage principal. Beaucoup de descriptions mais je n'en attendais pas moins avec cette histoire et c'était des plus bénéfique. ça se sent que l'auteur a vraiment un lien avec ce pays, qu'il y a un vécu, des connaissances des lieux, de la vie là-bas etc...

La Mongolie, pays qui a commencé à m'intéresser il y a quelques temps grâce à la série télévisée Marco Polo mais aussi et surtout grâce au manga (seinen) Bride Stories de Kaoru Mori, un manga que j'apprécie énormément. C'est donc un pays que je ne connaissais que très peu et du coup, c'était vraiment une plongée dans une autre culture radicalement différente de la nôtre, un voyage dépaysant mais immensément riche: chevauchées dans les steppes, la nature qui est encore reine, l'accueil chaleureux, l'hospitalité légendaire des Mongols, les gers/yourtes, la bénédiction des esprits, le lait de jument fermenté, la vie nomade de certains peuples qui vivent du bétail, des coutumes outrageuses comme les mariages forcés, les rapts... C'est ce qui fait de la Mongolie... la Mongolie, ça lui est propre. Des us et coutumes différentes, autres moeurs, des sujets tabous, je dirais même presque une autre époque puisqu'il y a certaines villes qui sont modernes, qui se rapprochent de notre civilisation et d'autres peuples qui vivent encore en autarcie, en nomades; les croyances sont fortes car les Mongols croient aux esprits, la religion Bouddhiste aussi est très ancrée dans ce pays.

Il y a vraiment un choc des cultures et c'est un sujet qui sera toujours d'actualité, voilà ça arrive tous les jours que des couples mixtes se forment entre Occidentaux et gens de l'Est, et contrairement, à ce que l'on pourrait penser, c'est parfois très difficile pour deux personnes n'ayant pas les mêmes coutumes, la même langue etc...

Un voyage initiatique, un retour à ses origines, cet éternel questionnement de pourquoi une mère a abandonné son enfant, ces questionnements à propos de la mixité, un soupçon de fantastique, des mystères, un peu d'action... c'était vraiment une bonne lecture, riche d'enseignements, riche en découvertes, j'ai été surprise d'avoir autant apprécié.
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A la mort de son père français, Elisa prend l'avion pour la Mongolie où elle espère retrouver sa mère mongole qu'elle n'a pas vu depuis de longues années. Aidé par un grand-père facétieux et énigmatique, Elisa va entreprendre un voyage intérieur autant que géographique. Un très beau roman à la limite du merveilleux pour découvrir les traditions séculaires d'un pays méconnu !
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La Feuille Volante n° 1097
DULMAA – Hubert François – Éditions Thierry Marchaisse

Dulmaa c'est le nom de la mère d'Élisa, disparue depuis de nombreuses années, sans aucune explication pour retourner dans son pays natal, la Mongolie. Elle a ainsi abandonné sa fille, encore enfant et son mari français qui vient de mourir en faisant promettre à Élisa de retrouver cette mère mystérieuse qui vivrait actuellement une retraite monastique sous la direction spirituelle d'un lama. Elle part donc seule pour ce pays inconnu, seule, pas tout à fait cependant puisqu'elle est accompagnée de sa tante, mais surtout de son très mystérieux grand-père, d'un chien vieux mais bougrement protecteur et d'un cheval.
Quand elle arrive en Mongolie, elle est d'emblée confrontée à une culture qui n'est pas la sienne, où la mère est l'égal de Bouddha et à qui on ne demande évidemment pas de compte, où il est normal de séparer les enfants de leurs parents, où on n'aborde pas les problèmes de la même manière qu'en occident… A travers la steppe, elle est accompagnée des carnets de son père qui avait vu ce pays comme une image d'Épinal, une sorte de fiction fantasmée de « grands espaces » et « d'esprit des steppes » mais qui était revenu bien vite à une réalité plus terre à terre
Nous avons en occident une vision idyllique de ces contrées que nous avons un peu de mal à situer sur une carte. Au gré de la mode, nous adoptons l'image de la yourte et de l'hospitalité traditionnelle et oublions volontiers le quotidien pas forcément aussi agréable que cette carte postale. La dureté du climat, l'absence de confort, les lois du nomadisme, la tradition du mariage et la condition de la femme, la réalité du chamanisme, la présence des ordures dans le paysage urbain, la façon particulière d'affronter les problèmes... font de la mixité des cultures un concept intéressant pour les intellectuels mais qui transforme la quête d'Élisa en un chemin de croix long, parfois douloureux et tragique, bien loin de ce qu'elle avait imaginé. De plus ce voyage réveille de vieilles querelles familiales. Pour autant ce parcours qu'on peut supposer initiatique, ce retour sur soi-même et sur son passé familial, où l'impossible le dispute à l'irréel, se transforme en une odyssée épique et quelque peu surréaliste où Élisa semble protégée en permanence malgré la mort, les souffrances, par un improbable dieu. Il y a certes la nostalgie de l'enfance, les espoirs déçus, le gâchis de la vie, les épreuves endurées et l'imagination dévastatrice dont l'espèce humaine est capable mais quand même !
Ce roman promettait sans doute d'emporter son lecteur dans un voyage dépaysant et même exotique. J'y ai découvert des précisions documentaires, la façon de se donner l'accolade quand on espère se revoir, la manière de conjurer le sort pour éviter les accidents de parcours, les rituels religieux, la sagesse supposée du bouddhisme... Peut-être ne suis-je pas assez attiré par l'Asie, peut-être n'ai-je pas été assez attentif ou peut-être mes origines charentaises qui m'incitent à porter les chaussons du même nom m'ont-elles freinées dans cette invitation ? Allez savoir mais je ne suis que très peu entré dans ce roman malgré le suspense entretenu, le style agréable et fluide, j'ai très peu goûté son allégorie, l'apparition et la disparition quelque peu miraculeuses de certains personnages, son épilogue livré à la réflexion de chacun.
© Hervé GAUTIER – Décembre 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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Livre très étonnant. J'ai beaucoup aimé et ai suivi avec grand plaisir le chemin d Élisa qui après la mort de son père retourne en Mongolie pour revoir sa mère au elle n'a pas vu depuis dix ans... C est une belle histoire de vie de destinée avec des préceptes tantôt religieux tantôt philosophiques...j'ai apprécié découvrir la Mongolie et ses traditions et coutumes. le personnage du grand père m'a beaucoup ému j'ai aimé le mystère autour de ce personnage qui voit les choses avec énormément de recul et protège sa petite fille des difficultés. Un très beau livre de découverte et de voyage très moderne et au tient en haleine. Merci babelio pour cette très belle découverte.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le pays m’apparaissait maintenant moins homogène, comme s’il résistait aux mots, aux réflexions raisonnables et nuancés. Les chemins désertés ne l’étaient peut-être pas sans raison, menant le voyageur au-delà des portes interdites où subsistaient les ténèbres, l’esclavage, la barbarie. Mon père avait fini par comprendre dans la vallée perdue de son ultime expédition, que l’esprit nomade peut devenir un monstre lorsqu’il se replie sur lui-même ? Que ses plus dignes représentants sont au contraire ouverts, curieux, sensibles au monde qui les entoure ? Bref, à portée de main et pas accrochés au flanc de je ne sais quelle montagne oubliée, loin de toutes les routes.
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8 juillet 1991
La Mongolie est au-delà du rêve qu'on peut en faire. Debout dans la steppe, noyé dans l'espace; vous êtes un grain de poussière confronté à l'infini. Une sensation de plénitude s'impose à vous. Entrez dans une ger, dans la lumière qui tombe du thoone, le cercle ouvert en son centre, dans la chaleur du foyer, les paroles et les bruits adoucis par les parois de feutre, la nourriture qui passe de main en main, les visages apaisés de vos hôtes. Et de bonheur, vous fondrez peut-être en larmes.
Quelle vie que celle de ces gens: rien d'inutile, rien de superflu, un troupeau qui permet de manger et qui règle la vie entière: travail, repos, déplacements, prestige. Une tradition d'hospitalité qui sidère l'Occidental: qui que tu sois, entre et mange si tu t'es assuré que le chien est tenu.
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"Chi end nach ir! Reviens ici, toi!" lui criai-je avec autorité, en même temps que je le rattrapais à grandes enjambées.
Il bloqua net et me fit face, avec un début de doute sur son visage impassible. Je vis ses yeux partir à droite et à gauche. J'approchai mon visage du sien.
"Écoute, frère, tu n'as aucune idée de ce que j'ai dû faire pour arriver jusqu'ici. J'ai traversé seule les grandes forêts, j'ai volé un cheval, j'ai failii mourir de fatigue, j'ai été enlevée par un homme brutal et stupide qui voulait faire de moi sa femme!"
J'approchai encore, presque à toucher son nez, serrant les dents.
"Ne crois pas que tu vas m'empêcher de parler à ma mère!"
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« Tout ne s’est pas toujours bien passé, d’accord. On chante volontiers la mixité culturelle, mais au quotidien c’est autre chose : mouton grillé ou bouilli ? On enlève ou on garde le chapeau, les chaussures ? On montre du doigt ou de la main ? Le bébé dort seul ou avec sa mère ? Il se couche quand il veut ou à heures fixes ? Jusqu’à quel âge le sein ? Ça n’en finissait pas, et je ne parle pas des tabous, des croyances, des rituels, de la spiritualité, des esprits… »
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Devant moi, disséminés sur la pente, s'élevaient les bâtiments du monastère. Au-delà, de hauts rochers aux formes arrondies accueillaient une douzaine de grands corbeaux fatigués de leurs jeux aériens. Le vent était tombé, les drapeaux de soie pendaient sur leurs ficelles. Derrière quelques résineux, la fumée d'une ger montait droite avant de s'étaler en couche horizontale à quelques mètres du sol. Mon souffle brassait doucement l'air si pur, alors que la lumière du soir tournait à l'orange, le silence gagnait les choses, invitant l'esprit à se retrouver lui-même. Quoi qu'il arrive maintenant ce lieu resterait comme celui de l'aboutissement de ma quête.
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