A chaque fois que j'ouvre une bande dessinée de Fred, je suis encore plus enthousiaste que la fois précédente. Enfant, j'étais un peu perturbé par son trait brut, ses hachures un peu brouillonnes, on est loin de l'académisme. Philémon est une série fantastique, dans l'esprit d'Alice au Pays des Merveilles, nos héros passent dans un monde surréaliste, où la logique n'a plus de place, où la réalité est déformée. Dans cet épisode Philémon et ses amis vont passer dans le monde onirique à travers le tableau d'un peintre. Graphiquement, c'est loin d'être si brouillon que ça, derrière ce côté brut il y a une grande poésie, une belle sensibilité, et une imagination débordante, il y a des pages absolument magnifiques, l'océan de couleurs est impressionnant. Fred s'amuse à déstructurer la peinture, les couleurs deviennent un personnage à part entière. le talent de l'artiste devient le véritable sujet, faut-il avoir vendu son âme au démon pour le posséder, peut-être que le diable n'y est pour rien, en tout cas, le talent de Fred est indéniable. Il mériterait d'être ressorti des oubliettes, car son oeuvre, hors des modes, est vraiment belle et intemporelle.
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Nous en sommes déjà au tome 15 des escapades de Philémon et quel envoûtement que ce nouvel épisode. Ici, Fred nous gâte de la première à la dernière page en nous plongeant dans un monde diabolique et pictural, à mi-chemin entre l'univers des lettres et l'onirisme qu'il aime tant. Philémon se retrouve embarqué avec un démon de troisième catégorie entouré de mystère et qui souhaite absolument trouver une âme. Mais c'est oublier que, comme dans un rêve, la frustration et l'inatteignable règnent et que retrouver le peintre sera plus difficile qu'il n'y paraît.
Cette fois, Fred opte pour un découpage plus simple, mais n'en délaisse pas moins les illustrations, toujours aussi réussies et qui s'accompagnent d'une couleur très maîtrisée qui varie en fonction des lieux et des époques, permettant aux lecteurs de se repérer et d'adhérer aux diverses atmosphères. D'un point de vue du scénario, c'est un des albums aux répliques les plus croustillantes : on rit des jeux de mots et du comique de situation à foison. Que peut-on dire d'autre sinon que l'inventivité est toujours au rendez-vous et que c'est une découverte pleine de sensibilité et d'un surréalisme si maîtrisé qu'il paraît réel. Cette lecture ne donne qu'une envie : découvrir ce que le bienfaiteur à moustaches nous a réservé dans le 16e et dernier album.
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-Il ne restait plus que le vêtement que je porte présentement…
-M’ouais… C’est pas terrible pour un diable…
-Je ne suis pas diable monsieur, je ne suis que démon.
-C’est pareil.
-Vous êtes flatteur, monsieur mais…
-Cessez de m’appeler monsieur… je trouve ça dévalorisant… moi je suis un centaure.
-C’est à moitié pareil…
-Peut-être, mais à moitié seulement. Et puis, vos explications sont trop longues. Abrégez que diable… je veux dire, abrégez que démon… enfin je ne sais plus mais le temps presse car le peintre court toujours… alors, résumez et vite !
-Si vous le prenez ainsi, voici le résumé : je me retrouvai parmi les vivants à la recherche d’une âme, point.
-Heu… là, c’est p’tet un résumé un peu trop succinct.
-‘Faudrait savoir.
Alors, ça ne se passe plus sur le fameux "A", vos histoires ?
-Et ça, hein ? C’est quoi, ça ? Encore des cochonneries !
-Mais non… C’est juste le numéro de la page…
Et plus tard, même ses natures mortes deviendront plus vivantes que nature.
Vous vous rendez compte ? Un démon au paradis ? Quel enfer !
Numéro de Comix (Arte) sur Fred (1/2)
source: http://www.arte.tv/