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Citations sur Au pays des vivants (21)

Je déjeunai dans un petit bistro italier de Soho, mal éclairé et chaleureux. La table qu'on m'avait désignée était dans un coin tout au fond, si bien que je pouvais voir tous les clients qui entraient tout en me sentant invisible.
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- Les chats ont tous des noms bien à eux, rétorqua-t-il gravement. C'est à nous de les deviner.
- Comme les enfants je suppose...
- Il me regarda, absolument choqué.
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Je me regardai dans le miroir et vis une étrangère. Je n'étais plus moi, j'étais devenue quelqu'un d'autre. Une fille maigre aux cheveux emmêlés, au visage blafard et contusionné. Une fille couleur de craie. Osseuse, avec un regard craintif, presque vitreux. J'avais l'air d'une morte.
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Quand on a rêvé, on se réveille. Parfois, on se réveille dans un autre rêve. Mais quand on se réveille et que rien ne change, ce n'est plus un autre rêve : c'est la réalité.
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On croit qu'on ne pourra pas en supporter davantage, et pourtant on peut.
Il y a toujours plus de ressources en soi qu'on ne l'imagine. Des profondeurs ignorées recèlent des capacités de résistance dont on n'a pas idée.
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J'envoie beaucoup d'e-mails, quelques cartes postales à l'occasion - du genre "la pluie pleut", ou "le soleil ensoleille", et puis "je pense à toi de loin", etc. Mais une vraie lettre? Cela doit faire une éterrnité.
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Au fond, j'avais toujours cru que j'étais moi-même à l'origine de tout. J'étais tellement embourbée dans ma vie démantibulée, mon travail imbécile et le désastre de mon couple, que j'avais cru, fantasmé, redouté que lui -cet homme à quelques mètres de moi- n'eût reconnu en moi ce marasme accepté. Cru que j'avais foncé tête baissée vers le drame, que je l'avais volontairement attiré sur moi. Et lui l'avait compris, en sorte qu'inéluctablement nous étions faits l'un pour l'autre, avions besoin l'un de l'autre. Parce que je voulais être détruite.
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Si l'on me servait mon dernier repas, je serais incapable de l'avaler. Et quand on m'apportera de quoi écrire ma dernière lettre, un brillant morceau de littérature pour résumer ma vie, je serai tout aussi incapable de l'écrire. Un hurlement dans le noir ne s'écrit pas.
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Les prisonniers isolés de force sombrent souvent dans la folie, avais-je lu. Et sans doute, en lisant, avais-je brièvement imaginé ce qu'on éprouvait quand on était enfermé sans voir personne. Quelquefois, ils se récitaient des poèmes ; mais je n'en connaissais aucun, ou du moins je n'en savais aucun par coeur. Je me rappelais des comptines : une souris verte, un deux trois nous irons au bois, une poule sur un mur. Leur rythme allègre et inspirant me parut atroce, affolant, comme si un odieux petit diable était dans ma tête et cognait contre ma boîte crânienne.
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Je passai la nuit chez Benjamin, et, si chargée d'émotions qu'eût été la journée, je dormis d'un trait et lourdement. Quand je me réveillais le lendemain matin, une odeur de café et de pain grillé me chatouilla les narines. Entre les rideaux, le ciel était tout bleu. Je fus presque alarmée de ma gaieté soudaine. C'était comme le retour du printemps.
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