« Quand j'ai commencé mon premier film Ascenseur pour l'échafaud, je me sentais techniquement très bien préparé, mais j'avais une énorme lacune dans ma formation : les rapports avec les acteurs. Je n'avais aucune expérience, j'avais filmé des poissons pendant quatre ans ! » p33. Hé oui, Malle a débuté en tant que documentariste pour J Y Cousteau.
Un autre extrait : « Au début, c'était tout à fait passionnant … entres autres parce que le cinéma, surtout en France, était extraordinairement populaire. Pendant les années 60, les jeunes cinéastes étaient des héros culturels. Hirosima mon amour, Les Quatre Cent Coups, Les Amants - furent de véritable événements. Aujourd'hui, à cause de la télé et d'une phénoménale saturation d'images, je ne crois pas que ce serait encore possible. le cinéma est devenu … je ne dirais pas désuet, mais un peu marginal. Nous vivons dans la civilisation du jetable. » p 250
- extraits datant de 1992, trois ans avant la mort de
Louis Malle.
Ce livre d'entretiens est une pépite. Malle évoque son parcours, la genèse et la réception de ses films, ses interrogations, sa motivation pour filmer en Inde et aux USA ; pourquoi, souvent, chaque film semble fait « contre » celui qui l'a précédé. Protéiforme, sa filmographie n'est pas une ligne droite. Grâce à cette présentation, je dispose de pistes pour apprivoiser son univers. de plus, le texte respire la passion partagée du cinéma.
Symptomatique : son interlocuteur est un journaliste britannique, les entretiens se sont déroulés en anglais.
Chapeau bas !