Magie blanche, le secret... et après?

Je lis de la littérature chrétienne, mais je ne la chronique jamais sur le blog vu que ce n'est pas du tout sa vocation et que ces livres pourraient être dévalorisés au milieu de polars. Mais une fois n'est pas coutume, je dois chroniquer un livre prêté dans le cadre d'un jeu sur notre forum. Ce livre m'a été prêté par mon pasteur lors de ma récente hospitalisation. Ma compagne de chambre a recours au secret, très pratiqué dans ma région et que je sais être dangereux. Je connaissais déjà le témoignage de Jacqueline Frésard, très connue dans le milieu évangélique romand mais comme je manquais d'arguments dans la discussion avec ma voisine, j'ai donc profité du temps à disposition pour lire enfin ce livre dont j'avais entendu parler depuis longtemps.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas les infinies nuances du protestantisme, je précise que ce livre est issu de la mouvance évangélique qui prône le baptême des adultes et une lecture moins critique de la Bible que les courants plus traditionnels comme les réformés dont je fais partie.

La magie blanche, appelée secret en Suisse romande est très pratiquée. Elle permet de « guérir » diverses affections comme les verrues, les brûlures ou autre. Jacqueline Frésard est née en Franche-Comté, après une enfance malheureuse, elle est venue travailler comme comptable dans une entreprise du Jura suisse, elle y a rencontré son futur mari et c'est le début d'une très belle histoire. Elle connaît enfin le bonheur et sa vie semble prendre une tournure agréable. Elle est toutefois en mauvaise santé et fréquente les guérisseurs de la région, comme une grande partie de la population. Un jour l'un d'eux propose de lui transmettre son secret, car il n'a pas d'enfant à qui le donner, de plus il souffre d'arthrose et il est interdit de pratiquer le secret sur soi-même. En quelques semaines, Jacqueline en reçoit d'autres et finit par les détenir tous. Elle devient une guérisseuse très en vue. Précisons que les personnes qui pratiquent le secret le font avec bienveillance, gratuitement et avec la conviction totale de servir le bien. Toutefois ce n'est pas aussi simple. Les malades guéris par Jacqueline ou un de ses collègues ne le sont que pour quelques mois, ils doivent revenir sans arrêt et souvent avec quelque chose de plus grave. Elle-même devient de plus en plus dépressive et malade, son couple chavire jusqu'au divorce.

Un soir qu'elle a des pensées suicidaires, elle prie avec ferveur, elle a toujours cru en l'existence de Dieu, mais n'a pas encore une relation personnelle avec Jésus. Elle le rencontre ce soir là et c'est le début d'un long chemin qui la ramène à la vie en plénitude. En lisant la Bible, elle découvre peu à peu que les pratiques de magie blanche sont interdites, elle se repent et prend un autre chemin. le changement ne se fait pas en un jour, mais au fil du temps, elle retrouve la santé comme jamais auparavant et son couple sera restauré. Elle témoigne depuis des dangers de ces pratiques et de la façon dont le Seigneur a transformé sa vie.

La magie blanche est interdite car elle provient du diable. Ce ne sont pas de vraies guérisons, car Satan lie les personnes qui tombent de plus en plus malades, tout comme les guérisseurs. La pratique se fait avec des prières mais qui ne sont pas adressée à Jésus, seul intermédiaire entre Dieu et les hommes (autre dogme protestant). Ces prières sont adressées à des saints, des anges ou même au diable lui-même. Jacqueline argumente avec de nombreuses citations bibliques tout en soulignant la bonne volonté des guérisseurs qui sont aveuglés et croient bien faire.

Le livre est intéressant, toutefois, ce qui me dérange fortement avec les livres évangéliques, c'est le fait de sortir des citations bibliques de leur contexte pour leur faire dire ce qu'on a envie, ou ce qui semble évident. Une vraie exégèse doit étudier au moins une péricope et poser un regard neutre et neuf sur le texte, et en langue originale, ce qui demande une vraie compétence. Même si une des bases du protestantisme est que chacun est responsable de son interprétation de la Parole. Même si je désapprouve ce saucissonnage du texte, je suis d'accord sur le fait que ces pratiques occultes sont dangereuses et contraire à la volonté de Dieu.
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