Pleine et douce

Résumé
Elles sont pleines et douces, les joues de bébé de la petite Eve. La naissance de la fillette va bouleverser tour à tour chacun des êtres qui l'entourent. A commencer par sa maman, Stéphanie la chef cuisinière, qui a décidé d'avoir un enfant toute seule à l'aide de la médecine. Bien consciente que la famille n'est pas uniquement dûe aux liens du sang, elle a décidé de s'entourer d'une famille aimante, composée d'un ami qui sera un père symbolique pour sa fille, de soeurs compréhensives et d'amies bienveillantes. Tous seront réunis dans quelques jours, à l'occasion d'une fête en blanc destinée à célébrer la naissance d'Eve, même Nicole, la matriarche qui voit ce nouveau genre de famille d'un mauvais oeil… Tour à tour, chacune des femmes offre son point de vue au récit, et dévoile au lecteur la manière dont l'arrivée de la petite fille questionne leurs vies, leurs relations et leurs corps. C'est bien une place centrale qui est accordée au corps, à la sexualité et au désir dans chacune de ces bulles de vie, que ce soit dans les yeux d'un nourrisson cajolé, d'une adolescente expérimentant ses premières règles, d'une femme ayant découvert une tâche sur les scans de sa mammographie ou dans ceux d'une grand-mère qui voit sa beauté et sa jeunesse se fâner.

Commentaire
Ce roman choral surprend un peu en mêlant deux thématiques que l'on rapproche difficilement : la famille et la sexualité. Camille Froidevaux est capable de nous dépeindre avec naïveté et douceur les attentions d'une mère aimante pour son enfant, comme de nous exposer à des scènes pornographiques l'instant d'après. Au niveau du style, les différents récits adoptent des points de vue très variés sur ce que signifie être une femme, une compagne ou une mère. Même les point de vue d'une jeune adolescente ou d'un nourrisson paraissent crédibles, alors que l'exercice est bien souvent loupé. Chaque récit est très humain et montre des manières différentes d'appréhender et de penser les difficultés de la vie. le texte est parfois cru mais se lit facilement et distille avec parcimonie diverses idées sur le féminisme, le schéma familial, les menstruations, la sorcellerie, etc...

Globalement, j'ai trouvé que certains récits étaient trop crus pour moi, ou bien trop éloignés de ma propre existence pour que je m'y retrouve. Certains passages m'ont semblé lointains, mais le tout n'est pas inintéressants si vous avez envie de lire sur les différents âges de la vie d'une femme.

Autant de portraits de chapitres que de femmes qui gravitent autour d'Eve, bébé née par PMA de Stéphanie, femme sans couple qui ne veut pas pour autant renoncer à la maternité.

Un roman qui se veut manifestement féministe, qui essaie de toucher à pas mal de problématiques qui tournent là autour : homosexualité, viol, mari manipulateur, mère castratrice, sorcières, règles et autres stéréotypes, et d'épicer cela de quelques scènes sexuelles.

Avec cet inconvénient qu'à trop vouloir démontrer, le roman en perd en humanité, accumule les poncifs et ne révèle pas grand-chose de neuf. Et comme le style est plutôt plat, il en résulte une histoire qui m'a paru finalement assez banale et pas passionnante.