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3,76

sur 273 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On ne peut pas vraiment parler d'un roman puisque chaque chapitre ressemble plus à un portrait de femme valant exemple pour illustrer le propos défendu par Camille Froidevaux-Metterie.

J'ai bien aimé le premier chapitre où c'est le bébé qui a la parole, en quelque sorte. C'était amusant et bien vu, même si sa capacité d'analyse semble un peu trop développée pour un enfant de quelques mois.
Les chapitres suivants m'ont de moins en moins touchée tandis que s'accumulaient sur cette douzaine de femmes tous les malheurs du monde, ou plutôt de la féminité (les bouleversements de la puberté ou de la ménopause, la charge mentale du quotidien, une mère abusive, les kilos en trop et le poids des regards, l'anorexie, le cancer, les hommes qui déçoivent quittent, disparaissent, harcèlent, violent ou sont juste inconsistants,...).
La seule qui semble réellement heureuse et épanouie est la septuagénaire qui vit dans une communauté de femmes à l'écart du monde.

Je ne peux pas vraiment dire que je suis déçue car je m'attendais cette position "trop" féministe, mais je regrette quand même de ne pas avoir été agréablement surprise...
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Pleine et douce est le premier roman de la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, spécialiste du féminisme. J'en attendais beaucoup, peut-être trop.

Il trace le portrait de douze femmes à différents âges qui vont fêter la naissance de la petite Eve, le bébé désiré de Stéphanie, une mère célibataire, et d'un « père intime », Greg. A elles toutes, elles représentent la Femme, dans tous les sujets marquants de sa vie, certaines attachantes, d'autres détestables, « du temps de chair pleine et douce » au moment où « on se réveille et on n'est plus une femme, on est devenue et on restera le souvenir d'une femme ».

Si j'ai aimé le récit de ces vies, le rythme de ce roman choral, deux points m'ont dérangée.

D'une part, les hommes m'ont paru malmenés. Jean, le grand-père, n'assume rien. Alexandre, l'amant, est narcissique. Julien, l'oncle, fait preuve de mollesse. Jamal est parti. Frédéric vit heureux sans se soucier de sa fille anorexique. Greg est le seul homme à l'écoute, mais homosexuel, il ne partagera la vie d'aucune femme.

D'autre part, ce roman illustre le détachement, parfois préférable à l'entêtement, dans la relation aux parents. Ce thème est abordé à travers différents personnages, avec une solution tranchée. Je n'ai pu m'empêcher de comparer avec le jour où, tome 5 : la nuit s'est levée, qui à travers un autre support, la bande dessinée, donne différentes pistes de réflexion pour mieux vivre cette situation.

En terminant ce roman, je me suis donc posé deux questions : cette opposition homme/femme sert-elle les intérêts des femmes ? le roman Pleine et douce pourrait-il apporter une aide aux enfants de parents toxiques ? Mon envie de répondre par la négative à ces deux interrogations explique ma déception, mais ce n'est que mon avis.

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Pleine et douce
Camille Froidevaux-Metterie
roman
Sabine.Wespieser, 2023, 216p



L'enfant est née : elle s'appelle Eve, comme la première femme créée, et la première qui a chuté, selon la Bible. C'est une enfant née du désir pur d'être mère ; fini pour la femme d'être née d'une côte d'homme. Elle est née d'une procréation médicalement assistée, première originalité, en Espagne, première illégalité. L'autrice n'est pas pour le conventionnel ni le convenu.
A l'occasion de sa naissance, et en préparation de la fête en blanc à venir, blanc comme l'aube, comme les moments de grâce, un choeur de femmes, de l'âge de bébé à septuagénaire, vont parler de leur rapport à un corps féminin, le leur : le vieillissement et son amertume, le sentiment d'inexistence qu'elle provoque, le désir, les règles, la pénétration, l'orgasme qui ne la conclut pas toujours, les seins, le lesbianisme et le mariage entre personnes du même sexe qui n'est pas encore entré dans les usages, la procréation assistée, un sujet qui met mal à l'aise les personnes venues au collège parler de thèmes attendus, la relation mère/fille, la minceur, le féminisme, l'éducation des filles. La première à prendre la parole, c'est Eve qui veut qu'on la laisse libre, de ses mouvements et de son appétit, de flotter dans l'amour chaud de son père intime. Une image positive d'homme doux et aimant, mais il est gay.
Car ces femmes qui se veulent libres ont du mal à n'être pas désirées, ni aimées par des hommes. Ils sont lâches, soucieux de leur unique plaisir, ressemblent à des pingouins, sont eux aussi condamnés à la relégation en vieillissant. L'autrice prend parti sur le consentement, et en contrepoint, son personnage de dame qui éduque à la sexualité parle d'amour qui supprime les inquiétudes du corps et toute violence contre celui-ci.
L'autrice tacle également tous ces marchands d'illusions qui font croire à une beauté et une jeunesse retrouvées.
Elle reconnaît que la condition des femmes, au moins sur le plan pratique, a beaucoup évolué. Cependant elle ne montre aucune femme véritablement heureuse.
Elle a choisi un ton très naturel pour parler de la féminité dans tous ses états, Lola, la préado a son parler bien à elle, les femmes parlent seules et donc sans fioritures, sans ménagements, elles donnent libre cours à leur rage. le chapitre consacré à Nicole est particulièrement drôle.
C'est un livre alerte, qui doit davantage parler à des lectrices d'un âge certain. Ce n'est pas un essai, mais est-ce véritablement un roman ? le choeur féminin et un ton libre remplacent la présentation théorique de différents points de vue. C'est un livre qui parle de la condition féminine, mais qui parle surtout de bonheur. le bonheur peut-il se passer de l'autre sexe ? Si non, pourquoi avoir fait la part si peu belle et si peu large au sexe masculin ? Eve est l'incarnation de ce bonheur, à la fois fort et fragile. Il reste au bonheur, qui doit être plénitude et douceur, à trouver son corps et sa place à soi. Eve sera-t-elle une femme accomplie, qui ne regrettera rien ?
le dernier chapitre, qui s'intitule dimanche, le jour du repos, et qui voit la fille faire sortir sa mère acariâtre de la chambre du bébé, et qui constate que la chair de celui-ci est restée pleine et douce, tend à montrer que c'est possible.

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Camille Froidevaux-Metterie donne la parole à douze femmes. Elles ont de quelques mois pour Eve, à soixante ou soixante-dix ans pour Nicole et sa soeur, Colette. Lors d'un chapitre qui lui est consacré, chacune s'exprime sur sa condition de femme, sur son lien avec les autres, sur ses angoisses et ses espoirs. Elles sont soeurs, mères, filles, amies ou assistante maternelle comme Jamila. Chacune symbolise une étape de la condition féminine. Si quelques hommes sont dans l'ombre, ils n'ont pas la parole.
Avec cette galerie de personnages, l'auteure illustre ce qu'est « être femme ». Sans aucun tabou, on entre dans le registre de la puberté, des règles menstruelles, des relations sexuelles, du harcèlement, du viol, de l'insémination artificielle, de la maternité, du vieillissement, de la ménopause, du cancer du sein, de la solitude. le catalogue est presque exhaustif.
L'aigreur me semble dominer les états d'âme de ces femmes. Certes les moments féminins choisis ne sont pas simples mais les personnages m'ont paru autocentrées et peu sereines.
D'ailleurs, la fête finale sur la pelouse des urgences se fait sans vraiment se soucier du lieu où d'autres parents vivent l'enfer.
Si il est facile de détester Nicole, la mère acariâtre qui n'a jamais aimé ses trois filles, j'ai aussi ressenti les plaintes de Stéphanie ou de son amie sur le mariage, le désespoir de Laurence, épouse abandonnée en pleine ménopause. Seule Colette, septuagénaire épicurienne, semble comblée et heureuse de son état.
Eve, malgré son prénom, représente-t-elle l'espoir d'une liberté assumée pour une nouvelle génération ? Pleine et douce, loin des enseignements de matriarches aigries, d'enseignants encore mal à l'aise avec les nouvelles familles.
L'auteure semble montrer l'évolution du dialogue entre mères et filles, la possibilité d'autres structures familiales. Monoparentales avec la figure d'un père intime.
Ce roman plus proche de l'essai ne m'a pas convaincue. Les situations me paraissent assez convenues. Et surtout, ces femmes un tantinet égocentriques, s'embourbent dans leur condition plutôt que de s'en affranchir.
Ma voix est assez dissonante car ce premier roman, fort bien écrit, a séduit plus d'un lecteur. le style me pousse toutefois à lire cette auteure sur un prochain sujet.

Lien : https://surlaroutedejostein...
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J'avais vraiment envie de découvrir le premier roman de Camille Froidevaux-Metterie. Elle a écrit des essais très intéressants sur la condition des femmes, et en tant qu'autrice, philosophe féministe, je ne voulais pas manquer son roman.

Dans cette histoire, l'auteure nous présente des portraits de femmes autour d'Ève, un nourrisson aimé de nombreux personnages importants.

L'histoire est authentique, empreinte d'humanité, de douceur et parsemée d'une touche d'humour, offrant un récit de vie touchant.

Les récits de ces femmes explorent des thèmes forts comme le corps féminin, la sexualité, les menstruations, la ménopause, le cancer, les relations tendues entre mères et filles, le mal-être, la maternité, la parentalité, l'anorexie, les rapports hommes-femmes et la charge mentale.

Toutes les générations sont représentées, avec quelques figures masculines également.

L'écriture est délicate, pleine de nuances et de sentiments, pour dépeindre cette galerie de femmes fortes et fragiles à la fois.

Un joli roman, bien qu'il m'ait moins captivé que je ne l'espérais.
Pourtant, il suffit de se laisser emporter par les sentiments et les portraits de chaque personnage mais j'avoue que je suis restée un peu en retrait par rapport au texte.
Je trouve difficile d'expliquer pourquoi, car ce roman avait tout pour me plaire, d'autant plus qu'il aborde des thèmes qui me tiennent à coeur.

Ce roman a reçu le Prix France Télévisions - Roman - 2023.
Lien : https://www.instagram.com/cl..
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👩MON AVIS : J'ai obtenu ce livre par mon abonnement La Kube. Il est certain que je ne l'aurais pas acheté de mon propre chef. En effet, je ne trouve pas la couverture très attrayante, et le titre ne m'aurait pas accroché.
Ici, nous suivons l'histoire de Stéphanie, jeune maman dans la quarantaine, d'une petite Eve. Stéphanie n'a pas d'homme dans sa vie et n'en veut pas. Elle a donc fait un bébé toute seule !
Le livre est construit sous la forme d'un roman chorale où chaque chapitre donne la parole à un personnage.
Mon avis est assez mitigé sur ce roman.
J'ai plutôt aimé le thème abordé : celui de l'émancipation des femmes, celles qui assument leur mode de vie !
Par contre, à certains moments, le langage est cru et je l'ai trouvé assez malaisant. Ça m'a énormément gêné dans ma lecture. Je n'ai pas saisi le rapport entre la naissance d'un enfant et les préférences sexuelles des personnages.
Une chose est sûre : ce livre ne laisse pas indifférent.
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Un roman choral, autour de la célébration de la naissance du bébé Ève, fille de Stéphanie qui a eu ce bébé grâce à une PMA en Espagne. 12 chapitres, dont le personnage principal est une femme reliée à ce bébé. Cela se termine par un chapitre appelé Dimanche jour où la fête d'Ève a lieu. Cela permet à l'auteur d'explorer tous les thèmes qui concernent la condition de la femme aujourd'hui. Stéphanie et ses deux soeurs, Laurence et Lucie, ont été élevées par une mère Nicole qui a été incapable d'affection et qui est maintenant pleine d'aigreur.
Le roman commence tout doucement par le point de vue du bébé et ce passage est très réussi. On verra ensuite, une femme qui aura un bébé par PMA dont le père sera un homosexuel, une amie qui sent son corps vieillir, une femme qui éprouve un plaisir physique par téléphone interposé et qui sera déçu par la réalité, une jeune fille anorexique, un cancer du sein, l'arrivée des règles chez une très jeune fille, la ménopause, et la vieillesse…
L'auteure aime présenter ses personnages avec la réalité du corps de la femme et cela le roman le réussit très bien. En revanche on peut lui reprocher d'être un simple catalogue de tous les aspects des problèmes du corps de la femme , le roman peut alors sembler un simple prétexte à faire passer tous les messages importants concernant le statut de la femme.
Lien : http://luocine.fr/?p=16173
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Je ne vous ferai pas un résumé vu que ça a déjà été traité par toutes les critiques précédentes. Ce livre me laisse un peu beaucoup sur ma faim. J'ai beaucoup aimé l'écriture. Il est facile à lire, attachant, les voix qui se détachent de ce chant choral sont suffisamment diversifiées pour qu'on s'attache à chacune mais... Déjà, j'ai été gênée par la volonté de faire porter par chaque femme un combat, une situation, une époque de la vie. de les rendre, sauf vers la fin, aussi caricaturales. Ensuite, je trouve que l'auteur, dans sa volonté justement de tout aborder, en devient superficielle. Même si le récit des soeurs, première ou deuxième génération, se complète, elles ne sont chacune que l'égérie d'une prise de position. Enfin, pourquoi ce besoin d'écarter aussi absolument les hommes ? Pourquoi se débarasser du problème ? La petite Ève est née par PMA, elle aura un "père intime" et hop, tout est réglé. Bien sûr sa maman a la chance de disposer d'une nounou extraordinaire et de pouvoir reprendre son métier de cuisinière aux horaires décalés sans difficulté. Bien sûr le père des filles est une catastrophe qui n'a jamais su, pu, s'interposer entre elles et la froideur de leur mère. Bien sûr la nounou a une mère qui vit avec elle, ce qui lui permet ses horaires décalés malgré la disparition du père, qu'elle continue à espérer. Quelques petits cailloux posés de ci delà m'ont malgré tout fait aimer ce livre, de l'inquiétude sur la place du fils de la nounou et son devenir (mais c'est un garçon !) à la façon dont la mère est écartée, même si j'en suis restée assez choquée. Pas beaucoup de psychologie dans tout cela.
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Lorgnant depuis longtemps sur le travail d'essayiste de l'autrice, c'est avec plaisir que je suis tombée sur son premier roman.

Dans un style efficace et concis, l'histoire se brode autour de plusieurs personnes dont chacune évoque un pan de la "féminité" socialement construite avec ses injonctions, ses difficultés et ses grands chamboulements.

Le rapport à la maternité évoqué dès le début est loin d'être le seul abordé et c'était tant plaisant qu'essentiel de voir évoquées des thématiques féministes et de rapport au corps à des âges différents. Dommage que ça reste assez "blanc bourgeois" dans la vision du monde reflétée mais on écrit aussi mieux sur ce que l'on expérimente soi même...

Un peu léger pour moi, qui aurait finalement préféré lire un essai de l'autrice approfondissant ces thèmes, mais je ne doute pas que ce roman a déjà trouvé son public. Personnellement, je me tournerai désormais vers ses essais pour me faire un meilleur avis.
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De très beaux portraits de femmes du nourrisson à la grand-mère. de l'envie, de la joie, de la colère, du partage, du non-dit de la procréation, du désir, de la sexualité. du besoin de connaître son corps. Comment est-on la fille de sa mère, une soeur de ses soeurs, une nièce, une mère. Quelle place donner à l'homme en tant que père biologique ou non. Que faire de ce qui nous a été transmis comme éducation pour prendre sa place de femme dans une société en mutation qui accepte très lentement les changements.
du féminisme doux et serein servit par une très belle écriture.
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