Des Loreleys. Bien pire que la ballade. La réalité était toujours pire.
Les ondins étaient assez horribles, mais ils ne dévoraient pas leurs victimes comme les Loreleys. Ils les emportaient dans des grottes où elles pouvaient respirer, ils les nourrissaient et leur apportaient des cadeaux. Des coquillages, des perles de rivière, les bijoux de noyées... Jacob avait travaillé un certain temps pour les parents désespérés de telles captives. Il avait réussi à ramener à la lumière du jour trois pauvres filles complètement traumatisées par leur séjour dans les grottes obscures, où elles avaient dû supporter pendant plusieurs mois, entre les perles et les arêtes de poisson, les baisers baveux d'un ondin amoureux.
La lune rousse donnait à la nuit des reflets rouille
L'obscurité était comme une promesse sur sa peau. Comme un manteau de liberté et de danger.
Quand il prononça le nom de Clara, c'était comme s'il avait des perles sur la langue.
La fiancée de Kami'en était vêtue de vert comme à l'accoutumée: des superpositions de velours émeraude l'enveloppaient comme les feuilles d'une fleur.
Laisse le peuple croire au goyl en jade et aux pierres magiques. Mais désormais, le monde est fait de fer.