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Citations sur Be-Bop (12)

Qu'est-ce qui t'est arrivé? dit Fernand.Je me suis coupé, dit Lorettu, s'attendant à ce que Fernand lui demande en quoi faisant. Ça n'a pas loupé.En quoi faisant? dit Fernand, s'attendant à ce que Lorettu lui réponde en me rasant. Ça n'a pas loupé.En me rasant, dit Lorettu."
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Il est arrivé ivre mort, Il avait une casquette à carreaux, des Ray-Ban. Il ne tenait pas sur son tabouret. Il lâchait le clavier pour se tenir au piano. Incapable de jouer. Vu de dos, le piano tanguait. Je fixais son dos, je voulais le fixer, l’empêcher de tomber, et, à force de fixer son dos, je voyais le piano tanguer. Pour en arriver là, pour arriver dans cet état-là, fallait quand même qu’il en ait bavé. Je disais incapable de jouer, il jouait quand même les thèmes, mais parce que c’était les siens, il n’avait pas besoin de se les rappeler, ça sortait tout seul, malgré lui, hors de lui, des versions inouïes, des versions ivres. Charlie Rouse a fait tout le boulot. Un bon ténor, Charlie Rouse.
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En passant devant l'église, il regarde la tête navrée des deux saints peints à même le mur de la façade, le mur frontal, le fronton, non, frontispice ?, peu importe, revenons aux saints, s'il te plaît. Si c'est ou si ce sont des saints. Si si mais si ce sont des saints sinon, on ne voit pas pourquoi, il ne voit pas pourquoi on les aurait comme ça fresqués de chaque côté de la porte, le portail. Quoi qu'il en soit, l'air navré des deux saints le fait marrer, ricaner, intérieurement, il se voit lui-même avec la barbe, les cheveux longs, l'air navré.
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Les musiciens sont beaux, jeunes, quatre, un quatuor à cordes, ils jouent, successivement, un extrait des Sept dernières paroles, la transcription d'une fugue, puis le mouvement lent d'un quatuor médian, c'est bête mais Paul a la gorge nouée, c'est normal, quand la beauté vous surprend là où vous n'espériez plus la trouver elle est plus forte, elle fait mal.
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Le général a le regard perdu dans le lointain, mais alors un lointain, l'air de penser à l'au-delà des planètes, se disant et après ?, est-il possible qu'il n'y ait rien ?, laisse tomber, non, alors comme ça le vide ne prendrait jamais fin ?, one more, alors comme ça le vide ne se termine nulle part ?, on peut foncer, foncer, droit devant, sans jamais rien rencontrer que le vide ?, c'est possible ça ?
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Elle s'était mise au lit avec Bill Shakespeare, Les joyeuses épouses, c'est très plaisant, ensuite elle lira Comme il vous plaira, un oreiller dans le dos, bien tranquille, calée près de la lampe, elle-même blottie contre un petit réveil à musique, branché sur France Musique, à l'heure du jazz, pourquoi pas ?
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La fille se dit bon, attendons, songeant, puis regarde sa montre, se disant, si on n’arrive pas de bonne heure, on n’aura pas de place pour s’asseoir, puis de nouveau fait les cent pas. Elle n’aura pas le temps d’en faire cent. On n’en fait d’ailleurs jamais cent. Plus de cent, moins de cent, jamais cent, ça n’existe pas. À moins de le faire exprès mais dans ce cas-là on n’attend plus rien ni personne. Ou alors on délire, on espère faire venir ce qui ne vient pas, ou tarde à venir, ou à revenir.
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Il a tourné à gauche, longeant le mur de bois, tous les murs du chalet sont de bois, puis, ce chalet est comme tous les chalets sont, puis, au bout de la galerie, observé par un chat, se disant tiens, un chat, le chat se disant tiens, un homme, il a, lui, Paul, descendu l'escalier qui donne sur le parc, voilà, il a maintenant les pieds dans l'herbe.
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Il rebondit sur les marches comme une balle qui vous échappe quand on est môme, c'est à cause de ses baskets à bulle, à niveau à bulle, à pompe, à air, comprimé, il les a achetées, non, on verra ça plus tard.
Une fois dehors, à l'air libre, au grand air, l'air de réfléchir, comme s'il se demandait où tout ça va le mener, il se passe la main sur le visage, partout, se frotte les joues, le front, le menton, comme quelqu'un de fatigué qui se frotte le visage, ça fait du bien de sentir une main sur son visage, même la sienne, c'est vrai quand on est grand au point de ne plus être un enfant plus personne ne vous touche le visage, c'est dommage, comme si, en plus de la fatigue, il voulait effacer quelque chose, peut-être son visage d'enfant, ou bien comme s'il voulait se rappeler qu'il a malgré tout un visage, celui de maintenant, avec un front, des joues, il sent sa barbe, se dit si je devais me présenter, remonte se raser.
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Lorettu prend le premier solo, s'envole, levant parmi les gens, des jeunes, des ouais, des oui, vas-y, ouais-ouais, des youpis, des petits cris, des sifflets.
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