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EAN : 9782707320698
253 pages
Editions de Minuit (01/10/2009)
3.17/5   53 notes
Résumé :

Elle n'avait pas prévu qu'on lui volerait son sac à la sortie du magasin. Encore moins que le voleur jetterait le contenu dans un parking. Quant à Georges, s'il avait pu se douter, il ne se serait pas baissé pour le ramasser. Tout pilote connaît la consigne : après chaque vol, il faut remplir le livre de bord. Remplir le livre de bord, telle est donc, en bonne logique, la dernière phrase d'un roman qu'on découvre &#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Coup de coeur pour ce roman au rythme très vif, aux phrases courtes, au vocabulaire très précis.
Un fait divers banal, l'incident, le vol d'un sac à main, nous fait découvrir des personnages fantasques dont nous percevons bien que nous ne connaissons que quelques bribes . le lien entre ces personnages: ils connaissent Marguerite Muir, la dentiste qui s'est fait voler son sac. Marguerite est aussi à ses heures perdues pilote d'un Spitfire. Il se trouve que c'est Georges qui retrouve sur un parking à l'Hay les Roses le portefeuille dérobé et des documents .Il fait une fixation
sur la personne victime du vol Marguerite et déposé les pièces à la police . Quand Marguerite lui téléphone pour le remercier, Georges, personnage peu clair, dont on comprend qu'il a des pulsions colériques , n'a de cesse de harceler Marguerite. Et l'art de l'auteur c'est de nous orienter vers une succession de fausses pistes, c'est savoureux…
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L'incident.
Christian GAILLY

Comment la vie de et de inconnus l'un de l'autre va t'elle les réunir dans cette funeste histoire ?
Un simple concours de circonstances, un hasard, un accident de la vie ?
Marguerite Muir sort d'un magasin où elle vient de s'acheter des nouvelles chaussures lorsqu'on lui vole son sac à main.
A quelques mètres de là quelques temps plus tard Georges Palet retrouve le sac à main sur un parking.
Il regarde à l'intérieur et découvre sur une carte de pilote d'avion amateur l'identité de la victime de vol.
Il décide de rapporter le sac au commissariat en se renseignant sur l'adresse de Marguerite qui devient pour lui une obsession.
Il veut absolument entrer en contact avec elle.
Il faut dire qu'il est assigné à résidence et qu'il est passionné d'avions de guerre.
Ces informations expliquent elles son attitude ?
Un court roman avec des débuts de chapitres comme des carnets de vol, on fait la check-list, on vérifie les différents cadrans, les niveaux, les instructions et le plan de vol.
L'histoire s'installe consciencieusement, lentement et se termine sans que l'on sente l'atterrissage arriver.
C'est habillement mené et c'est intéressant à lire.
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Margaret Muir se fait voler son sac à main. Dentiste, elle pratique l'aviation à ses heures perdues. Georges Palet porte un lourd secret. Peut-être est-il un dangereux psychopathe fraîchement sorti de prison dont la réinsertion sociale est encore balbutiante. Il retrouve le sac volé de Mme Muir. Intrigué par la photographie raté de son permis de conduire, il cherche à prendre contact avec elle, la trouve, puis la fuit, puis se ravise. L'épouse de Georges Palet encourage bizarrement cette rencontre. La même figure de l'épouse abandonnée apparaitra encore dans un livre ultérieur de Christian Gailly "Un soir au club".
Ça pourrait ressembler à l'intrigue d'un film sinueux de Alain Resnais. D'ailleurs, c'est un film d'Alain Resnais, joué par Sabine Azema et André Dussollier intitulé "Les herbes folles" (2009). Il en a conservé la fantaisie et la liberté.
Le style de Christian Gailly est inimitable. Il est à la littérature ce que le jazz est à la musique : tout en syncopes et en discontinuités. Ses phrases s'interrompent brusquement, comme une pensée qu'on saisit et qui s'échappe. Ses personnages sont déconcertants. C'est ce qui fait leur charme.
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Drame, drame traité avec une lucidité qui met parfois le lecteur mal à l'aise et en difficulté.

Deux protagonistes avec une forte personnalité qui mènent la danse tout le long du livre. des situations basiques contrastent avec des situations amorales. L'auteur n'a pas chercher à les rendre sympathiques mais le lecteur arrive à les comprendre. Un suspens maintenu tout le long.

Le style court et rapide créé par une ponctuation particulière fait que le lecteur ne s'ennuie jamais. Les pages se tournent rapidement, il est difficile de poser le livre, le lecteur d'emblée est attiré pour découvrir le dénouement. Pour ma part, j'avais fait route sur la fin probable.

Quant au titre, il prend vraiment tout son sens lors des dernières images et amène le lecteur à sourire.
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Une dame, Marguerite Muir, se promène avec son sac à main, quoi de plus normal. Mais on le lui vole. le portefeuille est retrouvé dans un parking par Georges Palet. Qui prévient la police. Qui elle prévient Marguerite. Qui prend contact avec Georges. On pourrait dire « voilà c'est tout ». Sauf que non. Marguerite va vouloir se rapprocher de Georges, pour qui c'est niet, enfin de moins de moins, puis plus du tout. Georges va crever les pneus de l'automobile de Marguerite. Les quatre, comme ça pour voir. Et la femme de Georges encourage ce dernier à devenir ami avec Marguerite.

Marguerite n'est pas garagiste mais dentiste. Elle aime aussi s'envoyer en l'air. En avion. Parce que le vrai sujet du roman est l'aviation. En tout cas c'est le sujet qui lie les protagonistes. Qui tous bien sûr s'aiment d'amour et d'eau fraîche. « On pourrait se tutoyer, depuis le temps, dit Jean-Mi. Je préfère pas, dit Georges, si ça vous gêne pas, ça vous gêne ? Oh non, non, dit Jean-Mi, je disais ça comme ça. Se tutoyer pour se dire quoi ? Reprit Georges. Il regardait le Jean-Mi avec des yeux, un air, fallait voir. Non mais c'est vrai, dit-il, pour se dire quoi ? On est très bien comme ça, non ? Vous ne trouvez pas ? Allez, buvez quelque chose avec moi ». Voilà voilà.

Ce livre peut être jubilatoire comme énervant, et les mêmes raisons sont valables pour les deux camps : digressions, humour absurde, phrases ou pensées stoppées en vol (elles aussi), d'un détail l'auteur en fait une page, parfois plus. de quiproquos en incompréhensions, derrière un climat pourtant orageux voire dramatique, l'écriture est légère et subtile, déconcertante et franchement pétillante. Vaudeville improbable où Samuel BECKETT croiserait dans un aéroport un Pierre DESPROGES qui aurait égaré sa boussole dans la maison de Jean ECHENOZ. Vous voyez le genre…

Chacun tire la couverture à soi. « Je suis calée, dit Muir. Je vais vous pousser, dit l'homme. Vous ne craignez pas pour le pare-choc ? Dit Muir. Je changerai de voiture, dit l'homme. Il avait les moyens. Je pensais au mien, dit Muir. Voici ma carte, dit l'homme, puis la poussa vers la sortie ».

Attention, je ne dis pas qu'il faille se coltiner la quinzaine de romans de Christian GAILLY (1943-2013) parus aux éditions de Minuit, m'est avis que ça pourrait devenir lassant, quoique je n'ai pas tenté l'expérience. Mais cet « Incident » de 1996 me semble le moyen parfait pour découvrir son univers singulier. Texte assez court et entraînant, il est vitaminé et drôlissime. Après, vous en faites ce que vous voulez, mais il y a fort à parier que vous risquiez de passer un bon moment de lecture. Si vous préférez les images, le roman a été adapté au cinéma par Alain RESNAY sous le titre « Les herbes folles ».

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Elle pensa comme on pense dans un lieu qui roule et quand les portes sont condamnées. Elle pensa pendant des heures. Presque cinq et puis, suivant l'amorce du ralentissement qui, chose curieuse, correspondit à celui de son coeur, endormissement doublé d'une extinction de la pensée, elle vit loin sur la droite, se profiler le port, la lumière était belle, le ciel doux bleu et quelques nuages, une jolie dorure pâle faisait briller la coque rouge et noire d'un long cargo.
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"...le plus parfait des silences, veillant sur le sommeil tranquille d'une femme qui respire dans le creux de votre bras, vous êtes éveillé et vous laissez vagabonder vos yeux sur elle, et c'est une délicieuse récolte de pensées..."
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Elle pensait crier quoi ? Au voleur, arrêtez-le, faudrait pas croire qu'elle n'y a pas pensé, elle y a pensé, tout le monde y pense en pareil cas, comme quand on se noie, tu vois, on crie au secours, à l'aide, je me noie, sauvez-moi, on trouve cela ridicule, mais avons-nous le choix des formules ? non, pas plus qu'avec les mots d'amour, on n'a même pas le temps de trouver ça ridicule, on crie au secours, à moi, on m'assassine, à l'assassin, d'ailleurs non, même pas, ça reste là, coincé, on n'ose pas, on crève sans oser appeler, tout le monde sait ça, les grandes terreurs sont muettes, bouche bée, gueule ouverte, enfin bref, elle n'osa pas.
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Il marchait dans la rue des Ecoles. Soudain il s'arrêta. Pris de remords, il relisait sa lettre. Il se souvenait du moindre mot. Rien d'étonnant. Les lettres qui comptent, et celle-ci comptait, écrites pour et à quelqu'un qui compte, et Margueritte Muir pour Georges déjà comptait, on s'en souvient des années après.
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Elle avait des pieds pas ordinaires.
A cause de ses pieds, elle était obligée d'aller là où elle ne serait pas allée si elle avait eu des pieds ordinaires.
Ses pieds, très aériens, comme d'autres ont le pied marin, bien que tout à fait normaux, normalement constitués d'une plante, d'orteils, cinq, d'un talon et d'un cou, avaient ceci de particulier, ils étaient longs, même pas longs du tout, c'est leur minceur qui les faisait paraître longs, ils étaient en effet extraordinairement minces.
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