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EAN : 9782707317759
158 pages
Editions de Minuit (07/01/2002)
3.78/5   101 notes
Résumé :
Début août, dans un site montagneux, près d'un lac, deux hommes, un jeune et un vieux, s'ignorent.
L'un cherche du travail.
L'autre a trouvé une maison pour les vacances, il emménage. Ils ne peuvent donc pas se rencontrer. Sauf si le jeune trouve du travail, c'est la première condition. La seconde, ce serait que le vieux ait besoin des services du jeune. En vacances, normalement, non. C'est pourtant ce qui va se passer. Comme si c'était écrit. Ça l'e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
C'est l'histoire de deux hommes, un jeune qui se cherche un job, un plus agé qui est en vacances, leur chemin ne devrait pas se croiser mais Basile trouve du boulot dans une boite d'assainissement et Paul fait appel à ces services. Fan de musique tout les deux, la rencontre sera riche.
Il y a chez Gailly un sens évident de jouer avec les mots comme les jazzmen jouent avec les notes, et cela donne une musicalité incroyable à son texte. Mais Gailly semble plus apaisé dans ce roman que dans ces précédents, moins mélancolique, plus dans la vie et dans l'espoir. Quand le jazz devient une thérapie et que la langue se fait belle, le lecteur se laisse entrainer et apprécie un auteur bigrement original. Travailler la langue comme une partition, peu en sont capable, Gailly le fait. Et ç'est drolement agréable.
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J'aime bien avoir mon mot à dire quand je lis. Eh bien, Christian Gailly m'a pris au mot. Parfois, il ne termine pas ses phrases. À moi de les finir… ou non. Exemple : «  À la surface, surnagent. » Je sais de quoi il parle, mais tout de même, je me cogne littéralement aux points. J'aime bien. La phrase suivante n'en est que plus frappante. Les phrases peuvent aussi être longues. L'auteur tourne autour du pot, indécis, et préfère parfois le rester. Il joue ainsi avec le long, le court, le direct et le moins direct. Il faut se laisser porter par ces variations qui insufflent un rythme très particulier à l'ensemble. D'ailleurs, le personnage principal, Basile Lorettu, défini comme « un jeune savoyard adoptif », est un « altiste parkérien » : « Yacada, yacada, cada, yacada, yacada, ça va vite, ils ont pris ça sur un tempo un peu rapide, Lorettu alto et Georges trompette vont devoir attaquer le thème à cette vitesse-là, un thème de Parker ».
Il y a aussi Paul. Paul? Paul est (presque) aussi important que Basile. Près de la moitié du livre lui est consacré. de magnifiques pages écrites dans un style légèrement différent, moins brutal.
Et la fin ? Belles pages sur le plaisir de jouer… Les plus belles du livre.
Lecture exaltante.
Vous pourrez lire, en guise de postface « Le swing Gailly », un article sur "Be-Bop", de Jean-Noël Pancrazi. le journaliste y parle très bien, entre autres, du célèbre rythme Gaillyen : « Les romans de Christian Gailly […] reposent toujours sur l'histoire d'un rythme. ». Un très beau texte. La cerise sur le gâteau.
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Un court roman d'un auteur que je ne connaissais pas et qui m'a été récemment recommandé.

Et ce livre est vraiment étonnant.

Dans la forme et le style.
Car comme dans ce courant du jazz qu'est le be-bop, les phrases paraissent improvisées, avec un fil directeur mais une multitude de variations, de digressions.
Je n'avais jamais rien lu de semblable dans l'écriture.

Et le récit est également étrange dans son déroulé.
Au départ, on suit un musicien de jazz à ses heures perdues, qui, pour subsister, est contraint d'accepter un boulot alimentaire (dans une entreprise d'assainissement).
Cela sur quelques pages.
Puis, on passe dans le roman, à l'installation d'un couple dans une maison de location.
Ces personnages n'ont apparemment rien en commun. Et pourtant, ils vont se croiser dans des circonstances matérielles très triviales au départ. Mais c'est la musique et le jazz qui vont les réunir.

Original. Surprenant.

Pour moi, c'est un nouvel exemple de la richesse et de la diversité de la littérature et des livres, et de leur capacité à souvent nous surprendre.
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J'avais lu ce court roman il y a une vingtaine d'années et en avais gardé un souvenir ébloui et envoûtant. A l'occasion d'un déménagement et de mise en cartons, je l'ai relu, et j'ai retrouvé la même magie ... (il n'a pas vieilli, lui !)
Le style et l'histoire de ce livre réalisent de tour de force de nous faire vivre, de l'intérieur, un morceau de musique, du jazz be-bop, faut-il le préciser ? Et pourtant je ne suis pas spécialiste !
Il y a d'une part les références aux musiciens, Charlie Parker, John Coltrane et autres. Il y a aussi, et même tout d'abord, l'écriture syncopée, les phrases courtes et brisées qui évoquent des lignes mélodiques hachées et qui se cherchent. Il y a les personnages, les principaux et les secondaires qui ont du mal à s'ancrer dans leur vie, s'approchent, se rejoignent, se cherchent, et parfois se trouvent dans un moment d'harmonie et de symbiose, comme les voix des instruments qui jouent les unes avec les autres, de solos en accompagnements, pour laisser tout le monde, musiciens comme public, dans un état de grâce.
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Christian Gailly est lui-même musicien, il a tenté une carrière de saxophoniste de jazz pour se tourner ensuite vers la psychanalyse. Tout cela se perçoit aisément à la lecture de Be-bop. le roman est écrit comme un morceau de jazz, sur un rythme qui vous emporte et vous fait dévorer le texte comme un...mille-feuille. Il nous fait partager le flux de conscience des personnages d'une façon qui nous les rend proches et sympathiques. L'échappée sur les bords du lac Leman apporte une belle bouffée d'oxygène, malgré les péripéties liées à l'assainissement de la villa. Paul et Jeanne forment un couple délicieux et touchant. le final au monastère suit une magnifique envolée. On demanderait bien un bis !
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La fille se dit bon, attendons, songeant, puis regarde sa montre, se disant, si on n’arrive pas de bonne heure, on n’aura pas de place pour s’asseoir, puis de nouveau fait les cent pas. Elle n’aura pas le temps d’en faire cent. On n’en fait d’ailleurs jamais cent. Plus de cent, moins de cent, jamais cent, ça n’existe pas. À moins de le faire exprès mais dans ce cas-là on n’attend plus rien ni personne. Ou alors on délire, on espère faire venir ce qui ne vient pas, ou tarde à venir, ou à revenir.
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Il est arrivé ivre mort, Il avait une casquette à carreaux, des Ray-Ban. Il ne tenait pas sur son tabouret. Il lâchait le clavier pour se tenir au piano. Incapable de jouer. Vu de dos, le piano tanguait. Je fixais son dos, je voulais le fixer, l’empêcher de tomber, et, à force de fixer son dos, je voyais le piano tanguer. Pour en arriver là, pour arriver dans cet état-là, fallait quand même qu’il en ait bavé. Je disais incapable de jouer, il jouait quand même les thèmes, mais parce que c’était les siens, il n’avait pas besoin de se les rappeler, ça sortait tout seul, malgré lui, hors de lui, des versions inouïes, des versions ivres. Charlie Rouse a fait tout le boulot. Un bon ténor, Charlie Rouse.
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En passant devant l'église, il regarde la tête navrée des deux saints peints à même le mur de la façade, le mur frontal, le fronton, non, frontispice ?, peu importe, revenons aux saints, s'il te plaît. Si c'est ou si ce sont des saints. Si si mais si ce sont des saints sinon, on ne voit pas pourquoi, il ne voit pas pourquoi on les aurait comme ça fresqués de chaque côté de la porte, le portail. Quoi qu'il en soit, l'air navré des deux saints le fait marrer, ricaner, intérieurement, il se voit lui-même avec la barbe, les cheveux longs, l'air navré.
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Qu'est-ce qui t'est arrivé? dit Fernand.Je me suis coupé, dit Lorettu, s'attendant à ce que Fernand lui demande en quoi faisant. Ça n'a pas loupé.En quoi faisant? dit Fernand, s'attendant à ce que Lorettu lui réponde en me rasant. Ça n'a pas loupé.En me rasant, dit Lorettu."
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Le général a le regard perdu dans le lointain, mais alors un lointain, l'air de penser à l'au-delà des planètes, se disant et après ?, est-il possible qu'il n'y ait rien ?, laisse tomber, non, alors comme ça le vide ne prendrait jamais fin ?, one more, alors comme ça le vide ne se termine nulle part ?, on peut foncer, foncer, droit devant, sans jamais rien rencontrer que le vide ?, c'est possible ça ?
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