Patrice Gain m'a déjà emmenée en voyage.
En sa compagnie je suis allée en ex-Yougoslavie avec «
le sourire du scorpion », puis aux confins de la Sibérie avec «
de silence et de loup », j'étais donc heureuse et confiante pour la prochaine destination … les îles Féroé.
De plus je rêve d'une expédition dans ces contrées, les paysages sauvages, rudes m'attirent mais je crois bien que l'âge me fera renoncer à ce périple, mon coeur ne me permet plus d'aborder des étendues avec un grand dénivelé.
Je me contenterai donc d'un voyage livresque.
Un auteur féroïen m'a déjà fait découvrir avec plaisir ces îles perdues au milieu du nord, Jørgen Frantz Jacobsen avec « Barbara ».
J'étais donc ravie d'avoir trouvé l'occasion de revisiter ces îles où la nature est le personnage principal du roman.
Mais les descriptions proposées par l'auteur m'ont laissée bien au chaud, calée dans mon fauteuil, les décors ne servant qu'à mettre en avant l'aspect sportif et dangereux de l'aventure.
Je n'ai pas cru à la brutale renaissance des sentiments filiaux du dénommé Raphaël, plus près de son violoncelle que de sa fille !
Il m'a semblé que le décryptage des regrets de Maude sur le manque du père s'apparentait à un roman de gare !
La place laissée aux combats pour la sauvegarde des espèces menacées, la description de la cruauté de certaines chasses soi disant ancestrales, sont très limitées et restent inspirées par de pures volontés de répondre à des préoccupations sociétales à la mode actuellement, trop caricaturales.
On n'est pas loin du « tous pourris », les forces de l'ordre préférant le confort de leurs bureaux aux recherches au sujet d'une disparition mystérieuse, les puissants désirant toujours plus de profits, les méchants toujours plus méchants …
Globalement je ne regrette pas cette excursion au pays des brouillards noirs mais cela restera une excursion et pas une immersion !