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Livre incontournable de l'anti-impérialisme (cité par Hugo Chavez à la tribune de l'ONU) , l'analyse est complète et sans concessions. Enrichissant si vous vous intéressez à l'histoire de l'Amérique du sud, de sa découverte à aujourd'hui.
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incroyable
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Une lecture rafraîchissante. Galeano amorce avec une introduction puissante et incisive. On capte dès le début la tradition anti-impérialiste et le complexe d'infériorité qui a pu se développer chez habitants du "sous-continent" américain cultivé par la microcéphalie états-unienne.
L'auteur dispense une pluie de sources et d'informations fertilisante. La question du pouvoir d'achat et de la justice sociale sont très présents, et ce dès le début, dans la diatribe introductive. Galeano aborde des thématiques telles que le machinisme, la contraception, la famine...
La mise en correspondance entre les évènements qui ont servis de fondement à la nation espagnole et l'assujettissement d'une partie du continent américain est lumineuse. Galeano met en exergue la gouvernance débilitante de l'Espagne, (à son acmé sous Charles Quint) qui n'est qu'un prélude à l'administration ultérieure des pays d'Amérique latine, et qui n'a d'égal que la profonde immoralité des contremaîtres et autres conquistadors. L'essorage intensif des terres et des corps, les présidents qui vivent en plein délire (l'exemple de Martínez p.155) sur une terre où sont inaugurés les humains à usage unique...
Je vous passe les détails qui sont à découvrir par vous-même. Moins par souci de respect de votre lecture que par impuissance. Je suis juste incapable de restituer ces passages tant l'horreur abonde.

En ouvrant cette "Bible" sud-américaine, vous vous engagez dans une lecture très forte, massive, déchirante. À tel point que j'ai du sortir du livre toutes les 20 minutes pour me recentrer. Galeano nous sert une historiographie complète, limpide, structurée.
Je retiens de ce livre des plaies à peine résorbées, et pour la plupart encore béantes (comme en Amazonie aujourd'hui sous l'administration de Bolsonaro), et une critique acerbe et rationnelle du capitalisme. À la lumière de ces pages, une politique sociale constitue la quintessence d'un gouvernement sud-américain vi(v)able.

Ce livre est un véritable modèle d'écriture pour moi. Malgré des passages un peu longs et redondants, cet ouvrage m'a éclairé et c'est pour cette raison que je lui mets 5 étoiles bien méritées.
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Journaliste uruguayen disparu en 2015, Eduardo Galeano entreprend l'histoire du pillage d'un continent. Il va démonter, siècle après siècle, les mécanismes d'une dépossession ruinant les nations.
(...)
Écrit au moment de l'accession de Salvador Allende au pouvoir, ce livre qui date donc d'un peu plus de 45 ans, demeure indispensable par sa grande clarté à donner à comprendre le monde. À lire sans attendre, si ce n'est déjà fait.

Article (très) complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Récit des crimes, asservissements et ingérences étrangères en Amérique latine depuis le XVe siècle.
Il peut être comparé au Massacre des Indiens de Lucien Bodard publié trois ans plus tôt et consacré aux populations du Brésil des XIXe et XXe siècles, quoique Galeano présente bien davantage de chiffres, dates et références et fait la part belle à l'économie et à la politique depuis les indépendances jusqu'en 1978. A ce titre, il doit plutôt être considéré comme un livre d'histoire immédiate.

L'auteur montre de façon intéressante – et contre-intuitive – comment l'or et l'argent prélevés en Amérique par l'Espagne ont surtout profité aux autres pays d'Europe et ont abouti, par leur mauvais usage, à la ruine de l'économie espagnole dès la fin du XVIe siècle.

Même chose au Portugal dont l'or du Brésil sert à payer les tissus anglais dès 1703, ce qui détruit ses manufactures naissantes et déplace le centre de la finance européenne d'Amsterdam vers Londres, sans quoi – selon l'auteur – le Royaume-Uni n'aurait pas pu résister à Napoléon.

Faute d'avoir employé leurs ressources pour constituer des industries et des armées, les Etats d'Amérique latine ont ainsi enrichi leurs voisins et leur ont permis d'amorcer un capitalisme à l'origine d'une puissance qui s'est retournée contre eux.
Tels des rentiers richissimes mais inconséquents, ils ne se sont pas donné les moyens de produire et de se protéger, et se sont condamnés à devoir tout acheter et à se laisser piller…

A l'inverse, les colonies nord-américaines, peu pourvues en ressources naturelles – et ayant par ailleurs des productions agricoles proches de celles de l'Europe –, n'ont pas pu s'enrichir en exportant et ont dû faire l'effort de créer précocement leur propre industrie en se préoccupant surtout de leur indépendance. le nord a su faire de sa faiblesse une force alors que le sud a employé sa force pour importer sans créer d'industries, se rendant ainsi dépendant de l'étranger.
C'est la principale raison de l'ingérence des Etats-Unis dans le sous-continent du sud pour mettre la main sur certains minerais absents dans leur sol : or, argent, bauxite, tungstène, étain…
Ces deux processus opposés expliquent aussi l'expansion unitaire des Etats-Unis et le morcellement de l'Amérique latine.

L'économie du sucre – véritable fléau régional – est bien détaillée. C'est le sucre qui fait démarrer le commerce triangulaire et conduit à ce que « les tribus d'Afrique occidentale passaient leur temps à se battre entre elles pour augmenter leurs réserves d'esclaves. »
Les plantations de cannes – comme celles de coton et de café – s'étendent au détriment de la polyculture et provoquent une sous-alimentation.

Le livre évoque certains points peu connus comme l'étonnant « royaume noir de Palmares » (1605-1695) au Brésil, le plus long régime fondé par des esclaves ; ou la réussite économique et sociale exceptionnelle du Paraguay entre 1814 et 1865 mais victime d'un dépeçage par ses voisins.

Il foisonne de faits et de décisions politiques et économiques, ce qui peut donner le tournis et faire perdre de vue les grandes lignes de l'évolution du sous-continent. C'est le réquisitoire virulent d'un journaliste-écrivain très engagé, loin de l'étude froide et structurée d'un universitaire.
L'ouvrage a été censuré en Uruguay et au Chili dès sa première publication en 1971.
Selon Mario Vargas Llosa, Eduardo Galeano « a diffusé une image de l'Amérique latine qui était une caricature, dogmatique, profondément erronée ».
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Ce livre est une instruction à charge, rempli d'affirmations péremptoires, non étayées, de jugements à l'emporte-pièces... Rien n'est concédé à la partie adverse, pas même la voie au chapitre, et cela décrédibilise l'ensemble. Renseignement pris, Galeano est avant tout un homme politique de gauche, voire d'extrème-gauche, et un journaliste autodidacte. Ce n'est pas un historien. Ce livre est un manifeste mais certainement pas un livre d'histoire.
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Que se passe t il lorsque Hugo CHAVEZ rencontre Barack OBAMA ?
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Vous donnez votre langue au chat ?
OK je vais tout vous dire...
Hugo CHAVEZ offre un exemplaire des "Veines ouvertes de l Amérique Latine" écrit par Eduardo Galeano.
Fan d Howard ZINN, fans de Noam Chomsky, anti-capitalistes, altermondialistes, ce livre est fait pour vous.
Il est incroyable, splendide, dénonciateur, c est un bijou de la contestation du colonialisme.
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La colonisation c était bien l exploitation de l homme ( indien ) par l homme ( européen puis américain)


Lien : https://venezuelatina.com/20..
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Une masterclass pour quiconque s'intéresse un tant soit peu au sous-continent latino-américain !
Alors certes, Eduardo Galeano adopte une grille de lecture purement marxiste, mais son ouvrage écrit dans les années 1970 éclaire parfaitement l'exploitation totale subie par l'Amérique latine depuis la "découverte" du continent jusqu'à l'hégémonie étasunienne. Les leçons apprises y sont fortes, l'analyse est sourcée et les nombreuses exemples illustrent parfaitement la thèse de Galeano. Un ouvrage incontournable pour appréhender la question du sous-développement (qui est, thèse centrale du livre, non pas une étape précédant le développement mais sa conséquence ), mais également d'autres thèmes pour lesquels Galeano adoptait en fait une vision avant-gardiste. La question des désastres écologiques et de leur croisement avec les inégalités sociales était déjà traitée par Galeano par exemple.
Ce long essai est clairement à ranger dans la catégorie des livres qui altéreront votre vision du monde.
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Essai sur les causes qui ont provoqué la pauvreté et le sous-développement de l'Amérique Latine d'un point de vue historique, social et économique.
Très intéressant pour découvrir le côté caché du développement économique et du capitalisme entre autres.
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