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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Victor Silanpa est à la fois journaliste et détective privé. Il enquête, pour son journal, sur l'identification d'un homme retrouvé empalé au bord d'un lac, et donne à l'occasion un coup de main à son ami le capitaine Moya de la police de Bogota.
Avant même que la victime soit identifiée, il apparait que les terrains sur lesquels elle a été retrouvée suscitent beaucoup de convoitises. Sentiment qui sera renforcé lorsque l'identité du défunt sera connue.
Silanpa est tellement investi dans son enquête qu'il néglige sa compagne Mónica, dont il est follement amoureux...

L'auteur signe là un roman noir, et une critique sociale, où s'affrontent les côtés obscurs de la société colombienne, en ayant l'intelligence de s'éloigner des poncifs connus que sont le trafic de drogue et les rébellions terroristes.
Une multitude d'acteurs se croisent, faibles et puissants, dominants et/ou dominés ; parfois on ne sait plus...
L'intrigue prend des chemins de traverse pour mieux nous égarer, entrecoupée par le récit du Capitaine Moya qui, tout au long du roman, résume sa vie pour lancer sa cure d'amaigrissement, avant de nous réserver une surprise finale...
Santiago Gamboa manie l'humour et les dialogues percutants, plus que l'action et les rebondissements, pour entretenir l'intérêt pour une histoire où l'on va de découverte en découverte, ou de supposition en supposition, et où les certitudes se font rares.
La découverte d'une Colombie méconnue...
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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« - Allô ? Silanpa tenait le récepteur entre le pouce et le petit doigt.
- Je sais que c'est dimanche, mais la chose est grave, admit la voix du capitaine Moya. Cinquante-cinq ans environ, empalé sur une croix sur les bords du lac Sisga, nu comme Mercure en goguette. Pas de papiers. Pas de trace de vêtements. Rien. »
D'un côté, donc, Victor Silanpa, journaliste à Bogota et accessoirement un peu détective. de l'autre le capitaine Aristophane Moya, hippopotamesque officier de police. le premier va enquêter, le second nous raconter sa vie d'ogre se découvrant une vocation pour une carrière de policier dans laquelle, si l'on en croit sa propension à embaucher Silanpa pour travailler à sa place, il excelle beaucoup moins que dans l'ingestion de babas au rhum géants.
À partir de là, Santiago Gamboa nous délivre un roman en forme de matriochkas dans lequel chaque suspect en révèle un autre tandis que Silanpa, assisté par Emir Estupiñan, employé de bureau à la recherche de son frère disparu, tente d'identifier à la fois la victime et le mobile du crime.
Sans surprise, Perdre est une question de méthode charrie son lot de trafiquants d'émeraudes, d'avocats véreux et de politiciens corrompus trempant tous dans le même bouillon de culture. Ce qui fait sa particularité et son charme se situe ailleurs, dans la manière dont Gamboa s'attarde sur les états d'âmes de ses personnages principaux ; l'introspection de Silanpa, loser même pas magnifique handicapé par de sévères crises d'hémorroïdes et incapable d'aimer comme il le voudrait les femmes de sa vie, la quête d'Estupiñan, la confession professionalo-alimentaire de Moya… tandis que s'agitent autour d'eux les guêpes dont le seul fait de pousser un peu leur enquête a fait exploser le nid et ouvre la voie à toutes les suspicions, à toutes les trahisons et à tous les quiproquos.
Alliant une forme de mélancolie à un humour qui va de la plus parfaite ironie aux limites du grand guignol, Perdre est une question de méthode est un polar étrange qui semble utiliser des ficelles a priori usées : on pense à la Moisson rouge de Hammet, si ce n'est que la manière dont les différents partis sont ici montés les uns contre les autres relève moins de la volonté de Silanpa que de coups qu'il lance à l'aveuglette. La méthode du titre est donc de tout mettre en oeuvre pour que rien ne fonctionne. Mais les chemins du hasard étant ce qu'ils sont, ils peuvent parfois mener accidentellement à une certaine forme de résolution. C'est la manière dont tout cela finit par s'emboîter et la pathétique humanité de ses personnages qui rendent la lecture du roman de Santiago Gamboa aussi plaisante.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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