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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je continue ma découverte de l'écrivain colombien Santiago Gamboa avec ce titre que je qualifierais de "mineur" au regard du sombre mais beau "Retourner dans l'obscure vallée", ou de l'habile et protéiforme "Nécropolis 1209".
Nous sommes là, en effet, dans un registre léger, un peu loufoque, une enquête policière échevelée servant de prétexte à animer une galerie de personnages haut en couleur.

Cela commence pourtant de manière macabre, avec la découverte, au bord d'un lac de la région de Bogota, d'un cadavre empalé sur un pieu, à l'identité inconnue.

Contrairement à une police visiblement peu préoccupée de résoudre l'énigme, le journaliste Victor Silanpa, contacté par un commissaire de sa connaissance qui l'informe du scoop, s'investit dans l'affaire avec persévérance, pendant que ledit commissaire consacre ses journées à préparer son discours d'entrée au sein d'une association religieuse spécialisée dans la perte de poids…

Victor, tourmenté par de violentes crises hémorroïdaires et désespéré par une récente rupture sentimentale, nous guide, de bars de nuit en immeubles résidentiels, dans une capitale colombienne gangrénée par le crime et par une corruption dont l'emprise s'étend à tous les niveaux. Aidé par un témoin de l'enquête, brave garçon qui n'hésite pas à prendre tous les risques, et par un ancien collègue interné en asile psychiatrique suite à une dépression causée par l'état désastreux du monde, mais dont l'intuition est toujours aussi redoutable, il se retrouve mêlé à une lucrative histoire d'achat de terrain impliquant des pontes de la municipalité, des promoteurs véreux mais ayant pignon sur rue, et une obscure association de naturistes.

L'intrigue en devient quelque peu foutraque, on se perd parfois dans ses circonvolutions, mais l'enquête policière n'est ici qu'un prétexte, on comprend assez vite que le principal objectif de Santiago Gamboa est de s'amuser et de nous divertir, ce qu'il réussit plutôt bien, en grande partie grâce au ton dont il imprègne son récit, entre dérision et cocasserie, tout en y instillant une pointe de mélancolie qui nous attache à son sympathique personnage principal.


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Voici une enquête qui requiert pour le moins toute l'attention du lecteur car il en faudrait très peu pour perdre le fil...

Il y a donc un corps, retrouvé empalé ; un flic obèse qui raconte sa vie un chapitre de temps en temps ; un journaliste amoureux qui fait équipe avec un homme dont le frère a disparu et qui joue aussi au "privé" en quête de flagrants délits ; un lot comprenant avocats, promoteurs et politiques véreux ; une très jeune prostituée qui souhaiterait faire de la chanson ; un "club" de naturistes et bien évidemment une histoire de gros sous sur fond de spéculation immobilière... sans parler des personnages secondaires comme les familles, la secrétaire, des hommes de main, un ancien rédacteur en chef, une poupée fétiche, etc.

En multipliant histoires, intrigues et personnages, l'auteur entraîne ses lecteurs au fin fond de la corruption qui touche son pays, la Colombie.

Le personnage principal est Silampa le journaliste car c'est lui qui mène l'enquête, faisant le travail de la police en sillonnant Bogota. Curieusement, il bénéficie de toutes les entrées possibles sur les scènes de crimes grâce à une "complicité" particulière avec le capitaine Moya.

Si le lecteur n'est pas toujours certain de savoir qui est qui, il faut reconnaître que le roman est plein d'allant et se laisse lire d'un bon rythme, cadencé par les confessions personnelles et pour le moins originales du capitaine de police.

Sans être totalement convaincue par cette histoire, je reconnais à l'auteur beaucoup de talent : dans l'écriture, le style et l'humour. Je n'hésiterai donc pas à tenter un autre titre.


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Nous avons affaire à deux narrateurs. le premier est un narrateur omniscient. Il décrit l'enquête à laquelle se livre Silanpa, un journaliste qui arrondit ses fins de mois comme détective privé. Tous les deux ou trois chapitres environ, le narrateur omniscient laisse sa place à Aristophane Moya, le capitaine de la 40e brigade de police de Bogota, qui a une addiction à la nourriture et qui décrit cette addiction dans le cadre de la Dernière Cène, une association évangélique, une sorte de groupe de parole.

J'ai eu du mal avec les très nombreux personnages du livre. Il a même fallu que je prenne des notes pour arriver à dénouer les liens que l'auteur tisse entre eux. Et puis rapidement tout devient clair : entre les avocats véreux, les hommes d'affaires, les politiques corrompus, le journaliste désabusé qui mène l'enquête à la place du flic qui en profite pourtant pour tirer la couverture à lui, ce roman concentre tous les ingrédients nécessaires à la confection d'un bon polar. Malgré tout j'ai regretté que ma prise de notes rendue nécessaire par la multiplicité des personnages ne me dévoile très rapidement l'intrigue. Et c'est là que le bât blesse: le livre manque cruellement de suspense. de plus, l'alternance entre les deux narrateurs casse trop le rythme à mon goût. On arrive à se passionner un peu pour l'histoire qui est complexe, puis Aristophane arrive et il nous raconte sa vie...qui n'a en plus aucun intérêt dans l'histoire sauf évidemment à la fin. Donc pour ma part, je vois cette narration plus comme un prétexte pour justifier la fin qu'avec un réel intérêt.



Malgré tout il décrit particulièrement bien la corruption liée à l'immobilier (qui sévit aussi bien en Colombie qu'ailleurs dans le monde). Et je me suis surprise à avoir plusieurs fois le sourire aux lèvres car certaines scènes décrites sont particulièrement savoureuses.

Bilan

Un premier livre qui aurait pu être beaucoup plus intéressant que çà. Il souffre de quelques longueurs, alors que la fin elle même est précipitée. C'est dommage car il disposait malgré tout de bons atouts.


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Pas toujours facile à suivre mais finalement jubilatoire ce polar Colombien.

La façon dont l'auteur recycle les clichés du roman noir, entre caricature et pastiche, tout en gardant une véritable intrigue m'a carrément bluffé.

Ajoutons à cela un regard à la fois réaliste et ironique de la vie en Colombie, un zeste d'humour et pas mal de dérision et nous pouvons remercier Santiago Gamboa pour cet agréable moment.
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Un roman définitivement noir, à l'image de la littérature latino américaine actuelle. Un écrit désabusé sur une société corrompue jusqu'à l'os, avec une fin loin du "happy end" policier habituel, une fin cynique comme il se doit. le personnage principal qui mène l'enquête est lui aussi victime de l'ambiance de dégringolade générale. Sa vie part en miette, on est loin du super héros, beau et intelligent, à qui tout réussi et cela rend le roman d'autant plus vrai, proche de la réalité.
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Dès les premières lignes du roman, j'ai eu du mal à savoir si Victor Silanpa était un journaliste ou un flic.
Ses méthodes sur le terrain, ses attitudes et surtout l'accès privilégié auquel il a droit sur les scènes de crimes, dans la morgue… sont troublantes, voir déroutantes. J'avais sans cesse l'impression d'avoir raté un élément qui aurait pu me permettre de le situer impeccablement. À ce moment, les frontières étaient par trop perméables à mon goût.

« Noir, c'est noir » comme le chante si bien Johnny Hallyday, mais dans ce cas précis, on débute quand même avec un crime particulièrement sordide. Accrochez-vous !

A noter que j'ai eu la désagréable impression au cours de ma lecture que je manquais des étapes. Je relisais donc certains paragraphes, mais rien n'y faisait. Il manquait des phrases, des transitions, que la présentation n'était pas adéquate, que sais-je encore. Des détails, mais qui m'ont un peu agacé car ils me laissaient un arrière-goût d'insatisfaction.
Cela ne m'a pas gêné au point de ne pas pouvoir suivre l'intrigue, mais j'étais moins enthousiaste à poursuivre.

Très vite page 47, on trouve la justification du titre de cet ouvrage. Victor garde certaines citations dans les poches de sa poupée : « J'ai perdu. J'ai toujours perdu. Ça ne m'irrite pas, ça ne m'inquiète pas. Perdre n'est qu'une question de méthode : Louis Sepulveda. »
Cela tient aussi au caractère de ce journaliste pas banal : « Se battre avec une femme, c'est un combat perdu d'avance. Napoléon, qui a réussi à conquérir la moitié de l'Europe, a eu cette phrase pleine de sagesse : « Les batailles contres les femmes sont les seules qu'on gagne en fuyant ».
- Mais je n'ai pas envie de gagner.»
Tout est dit, non ?

La suite sur
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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