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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le Duende n'est ni l'ange ni la muse. Il est cette troisième fonction créatrice.

Line Amselem, dans "Traduire le Duende", dit qu'il est, en Espagne, un esprit follet, un charbon sec d'Andalousie ou le charme inexpliqué du flamenco. Il est indéfinissable et intraduisible.
Frederico Garcia Lorca ne l'explique pas non plus. Il le frôle avec ferveur dans un discours qui nomme les corps, les voix, les mouvements qui ont été pris de Duende.
Le public, face au Duende, est saisi d'un enthousiasme qu'il exprime par des Olé ou des Dieu soit loué. Parce que le public sait que l'artiste est pris dans un combat avec la mort. Et la vie n'est jamais aussi exaltante que lorsqu'elle est vue, de l'autre coté d'un mince filtre, depuis la mort et qu'elle nous est rendue au travers d'une danse, d'un chant, d'une poésie déclamée.
Il faut lire ce livre en le déclamant. Ce n'est pas grave si toutes les références ne sont pas comprises, elles restent des sonorités et des couleurs. Il faut lire ce livre en le déclamant et peut-être entendrez-vous le Duende, ce vent de l'esprit qui annonce "le baptême permanent des choses fraichement créées".
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J'avais eu, il y déjà quelques années, l'occasion de travailler sur ce texte de Federico García Lorca, dans sa version originale, en espagnol. Je l'ai redécouvert, avec plaisir et émotion, dit par Jacques Higelin, en français, dans une belle lecture musicale enregistrée en 2014.

Jeu et théorie du Duende est le titre d'une conférence prononcée en 1933 et 1934 par Federico Garcia Lorca à Buenos Aires, puis à Montevideo. C'est une leçon sur l'esprit caché de l'Espagne en général et de l'Andalousie en particulier, un concept, un « je ne sais quoi » qui évoque à la fois une grande souffrance, un démon intérieur, un instinct ; une transe, une possession, un talent…

Si la tonalité du début est un peu ironique, dès que Federico García Lorca évoque le « duende », jeu de mot sur une contraction de « dueño de la casa », le ton devient envoûtant, lyrique, tellurique… le « duende » est un pouvoir mystérieux et inexpliqué auquel l'auteur donne, en partant de l'Andalousie, une portée universelle ; seront cités Socrate, Nietzsche, Cézanne, Paganini, Velasquez, Rimbaud… et bien d'autres.
Si le « duende » est un démon, il n'a cependant rien de diabolique au sens de possession. le « duende » est profondément intérieur, inscrit dans le sang. Ce n'est pas un doute, mais une lutte, une blessure jamais refermée.
Federico García Lorca met en balance l'ange, la muse et le « duende » car ce dernier n'est ni un guide, ni une source d'inspiration. Tous les arts peuvent accueillir le « duende » mais il est davantage à son affaire quand il s'agit de faire intervenir le corps comme dans la danse, la musique, la poésie déclamée ou encore la tauromachie. C'est un talent qui permet de revisiter avec bonheur et brio les thèmes anciens car il y apporte du sang frais ; il se charge parfois de mysticisme ; il véhicule des vibrations et des effets perçus par tous.
Mais personne ne s'amuse, ni dans le flamenco, ni dans la corrida… La mort est omniprésente dans la vision du « duende », flamboyante.

Un texte très court, à connaître.

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