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Citations sur Le syndrome de Garcin (36)

C'est cela, aussi, le syndrome de Garcin. Une manière de cultiver la solitude dans des lieux fréquentés. (...) Une forme douce de schizophrénie civilisée (...) Ce que, dans une lettre , Jean Paulhan avait écrit, un jour de 1960, à mon père : " La vie ne doit pas être facile avec vous; la vie ne doit pas -vous- être facile avec vous " valait aussi pour mon grand-père (...)
Raymond et Philippe Garcin étaient des hommes intranquilles . parfois, mais seulement parfois, je crains d'avoir hérité d'eux. (p. 75)
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Dieu que je les aimés, Pam et Mam, mes inséparables. Ils avaient la grâce sauvage des couples idylliques. Ils mêlaient la gourmandise des hédonistes à la spiritualité des pèlerins, un pied dans la cuisine de Colette, l'autre dans la sacristie de Mauriac... Ensemble, ils exhalaient un parfum d'éternité.
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Quelle consolation ou quelle argumentation, enfin, suis-je donc allé chercher en visitant cette dynastie de mandarins ? Peut-être l'idée toute simple que si soigner, c'est sauver des vies, écrire, c'est les prolonger. Il fait beau, allons au cimetière, préconisait Emmanuel Berl. Et rappelons-nous à la mémoire de ceux qui, même disparus, ne nous ont pas oubliés
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Au fils, pourtant couvert de papier depuis sa naissance, d'un éditeur universitaire, ils ne montraient pas seulement que la littérature donnait des vacances insoupçonnées à l'intelligence, ils prouvaient aussi que la grande médecine avait besoin, à ses heures de repos, de fréquenter les bibliothèques-les leurs étaient pleines d'oeuvres complètes reliées et d'ouvrages plus récents, souvent dédicacés avec l'emphase des siècles cérémonieux. Je ne les voyais pas comme des scientifiques s'offrant un divertissement;je les regardais comme des humanistes qui se nourrissaient de grands textes et pratiquaient en plus la neurologie pour l'un, la pédopsychiatrie pour l'autre.
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C’est en Versailles que, l’été, par la petite route qui longeait et surplombait la mer, nous allions à la pointe du Hoc. La Versailles était une version régalienne de la Simca Vedette, dont l’avant ressemblait à une mâchoire de requin et dont l’arrière était prolongé par deux ailerons. Cette grosse voiture noire aux roues bicolores, qui semblait plus l’embarrasser que l’avantager, mon grand-père paternel la conduisait très lentement, jusqu’à la faire hoqueter. À force de freiner, il réussissait même à caler en descendant. Dans les rues de Paris, il l’utilisait le moins possible. Si l’urgence lui commandait de la sortir, il se mettait au volant, mais à contrecœur et avec une inquiétude disproportionnée. Il emmena ainsi ma mère, enceinte d’Olivier et de moi, à la maternité de la rue de Marignan avec une telle prudence et de si longs atermoiements que, malgré les suppliques répétées de sa passagère – « Père, je vous en prie, dépêchez-vous ! » –, elle faillit accoucher en chemin. (En ce temps-là, l’affection était protocolaire ; on donnait du « Père » à son beau-père et du « Mère » à sa belle-mère.)
À Saint-Laurent-sur-Mer, dans le Bessin normand, où la maison de famille, acquise cinq ans après le débarquement allié et baptisée La Caravelle, était postée à l’entrée du village, au milieu d’un tournant, le temps était moins compté et la circulation automobile, inexistante. Et pourtant, le professeur Raymond Garcin persistait à se méfier, comme d’un animal carnivore aux réactions imprévisibles, de son imposante et rugissante Versailles.
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J'imagine mon imperturbable grand père, engoncé dans son costume de flanelle, découvrant ces lieux de fête, de liesse, se mêlant à la foule familiale, passant avec indifférence devant le train fantôme ou les montagnes russes, et contournant le stand des barbes à papa, pour s'arrêter devant la baraque où, sans seulement s'offrir le plaisir de tirer une cible, il Ramasserait et ausculterait, à la loupe, les amorces empoisonnées, l'arme du crime, la résolution du rébus.
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Quelle consolation ou quelle argumentation, enfin, suis-je donc allé chercher en visitant cette dynastie de mandarins ? Peut-être l'idée toute simple que si soigner, c'est sauver des vies, écrire, c'est les prolonger. Il fait beau, allons au cimetière, préconisait Emmanuel Berl. Et rappelons-nous à la mémoire de ceux qui, même disparus, ne nous ont pas oublié.
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Pour lui ( = le grand-père du narrateur), chaque malade était un réfugié, qui avait quitté le pays luxuriant des bien-portants et rêvait, avec son aide, d'y retourner vivre.Sa bonté était la forme la plus visible de l'empathie qu'il éprouvait pour les expatriés des terres lointaines et les bannis de la bonne santé.
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Elles (ses obsèques) eurent lieu en novembre 1932 à Paris, et furent suivies par autant de notables que de corrihoses en rémission auxquelles, dans un café proche du cimetière, on offrit du vin chaud à la canelle et à volonté.
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Les âmes brisées sont les soeurs douloureuses et parfois invisibles des gueules cassées
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