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3,82

sur 139 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce récit Antonio Garrido coche deux cases jouant habilement entre faits historiques et épopée romanesque.

L'Amérique a toujours été la patrie où rêvent de s'exiler les persécutés, Garrido déroge à la règle et nous mène en Russie, dernier paradis rêvé pour des américains qui fuient la misère et la famine lors de la Grande Dépression.
En passant par les industries Ford et Staline, le voyage au fond de la Russie qui lutte contre le capitalisme est fascinant.

Brillant conteur, l'auteur peint les frasques, les amours et les désillusions de ses personnages. Il reconstitue dans ce roman envoûtant les coulisses d'une machinerie politique et économique où l'on ne sait jamais qui tire vraiment les fils du destin.


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États-Unis, années 30, la crise a frappé de plein fouet tout un tas d'entreprises, des chômeurs font la file pour tenter de trouver un emploi, de la nourriture. Jack, qui bossait chez Ford, a été mis à la porte parce qu'il était Juif. Sympa, monsieur Ford (ironie).

En URSS, on offre des tas d'emplois dans les usines, des logements gratuits, des bons salaires, des congés payés… Chez eux, on prêche l'égalité, le plein-emploi, limite si demain, on ne va pas raser gratis. le communisme semble si tentant, de loin, avec ses belles paroles.

♫ Caramels, bonbons et chocolats ♪ comme le chantait si bien Dalida à Alain Delon.

Puisque Jack crève la dalle, puisqu'il vient de tirer sur son usurier de propriétaire, puisque plus rien ne le retient dans le pays qui n'est pas encore celui de Donald Trump, il cède aux sirènes prêchées par son ami d'enfance, Andrew Scott, syndicaliste et communiste fervent. L'U.R.S.S est le dernier paradis, là où ils pourront refaire leur vie, avoir du travail, vivre mieux.

Mon cul… Si j'avais pu leur parler, voilà ce que j'aurais dit à Jack. Je lui aurais conseillé de ne pas partir, que l'herbe n'était pas plus verte ailleurs, que là-bas, elle serait même jaune, amère, pire que celle d'Amérique.

Mais pour lui, là-bas, tout est neuf et tout est sauvage. Libre continent sans grillage… Faut du coeur et faut du courage, mais tout est possible à son âge. C'est pour ça que j'irais là-bas, a dit Jack. Merci à JJG pour ses paroles qui allaient bien à ce passage.

Le communisme et son illogisme, il se le prendra en plein dans la gueule. Égalité ? Mon cul (oui, encore lui). Toi, petit ouvrier, tu ne peux avoir accès à la propriété, mais les dignitaires du parti, eux, ne se privent pas d'avoir des propriétés, du fric, de magouiller, de faire trimer les paysans pour s'enrichir encore plus, plus vite.

L'auteur a fait des recherches, cela se sent dans son récit, qui colle au plus près à ces années noires du communisme, à son hypocrisie. C'est très intéressant à lire, à découvrir. On est immergé dans le récit, dans son époque trouble. J'ai toujours eu un faible pour la Russie (le pays, pas ses dirigeants, ni le communisme), j'étais donc dans mon élément, aux pays des Soviets.

Là où cela a coincé, c'est avec certains personnages, à la limite du manichéisme. Jack est le gentil, celui qui magouille sans trop arnaquer les autres, juste pou avoir de quoi s'en sortir, qui les aide, aussi. Il ne manque pas de réalisme, son pote Andrew non plus, lui qui ne voit que le bon côté du communisme et qui en a après tous les sales capitalistes.

L'inconvénient, c'est qu'ils manquent de subtilités, ça fait trop "gentil opposé au méchant". Manque de finesses dans ces deux personnages, d'épaisseurs, de relief, de charisme. Pour peu, on se retrouverait avec un Tintin "Jack", le gentil qui aide tout le monde, même s'il rechigne un peu au début et qui va tout résoudre après.

De plus, Jack vire un peu trop à l'obsession avec son envie de se faire aimer par Elizabeth, une fille superficielle qui n'aime que les mecs riches. Jack, ouvre les yeux, nom de Dieu ! Un peu, ça va, mais à la fin, il devient lourd, le Jack.

Par contre, l'intrigue est très bien faite. Des sabotages ont lieu dans l'usine de la Zavod, à Gorki et notre Jack ne saura plus trop à quel saint se vouer. Qui joue avec ses couilles ? Qui lui ment ? Qui magouille et pourquoi ?

Dans ce système qui parle d'égalités, des ouvriers américains disparaissent, accusés de contre-révolution, la famine commence, on manque de tout, la répression frappe aveuglément et la corruption est la base de tout. Jack devra exécuter un sacré numéro d'équilibriste pour s'en sortir, tout en menant l'enquête sans savoir qui est dans son camp ou contre lui.

Hormis les quelques points d'achoppement avec les portraits trop manichéens de Jack et d'Andrew, j'ai apprécié le récit, cette plongée dans l'URSS des années 30, avec le moustachu Staline qui commençait déjà ses purges, qui menait tout le monde à la baguette, qui réprimait la population, tout en disant l'aider, tout en disant qu'il avait sorti les paysans de leur misère. Tu parles… Un génocidaire, voilà tout ce qu'il fut, tout ce qu'il était, le Joseph.

Un bon thriller que j'ai dévoré en peu de temps, tant je me sentais bien dans ses pages, bien qu'il ne fasse pas trop bon de traîner au pays des Soviets… Au moins, avec la littérature, on risque moins de se retrouver emprisonné.

Avec des personnages plus travaillés, plus profonds et moins superficiels, on aurait eu un très bon thriller. Là, ce qui sauve les meubles, c'est l'intrigue, le côté politique, le côté agent double qui ne sait plus à qui il peut faire confiance et l'immersion dans une époque terrible. Là, au moins, c'était bien travaillé !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Roman historique se passant à la période de la grande dépression des années ‘30'. Pour fuir la famine et se trouver un emploi décent, des milliers d'américains, surtout des employés du secteur automobile, des ingénieurs, des mineurs, et leur famille, ont émigré en URSS. On leur promettait le paradis, une vie meilleure … Malheureusement leur nouvelle patrie s'est avérée bien différente de ce que la propagande vantait …. Bien accueillis au début, ils deviennent ennemis du régime de Staline et des traîtres aux yeux des États-Unis. On les a simplement oubliés …

Un moment de l'histoire peu connu qui nous est conté avec les personnages du roman de Garrido. L'auteur a fait énormément de recherches sur ce sujet et s'est basé sur des faits vécus. Très très bon !!!!!!!
Si vous voulez approfondir ce moment d'histoire, il y a le livre de Tim TzouliadisLes Abandonnés”.
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Une nouvelle vie leur était promise, plongés dans la famine et la pauvreté, ces milliers d'américains décident de partir vers ce qu'on appelle "le dernier paradis", l'Union soviétique des années 1930.
A l'aube de la seconde guerre mondiale, Jack, mécanicien spécialiste des modèles Ford, est convaincu par son ami Andrew de refaire sa vie dans le lieu d'origine de ses parents.
Mais une fois arrivé sur place, le pays communiste ne semble pas tenir ses promesses. Véritable parvenu, Jack parvient à se construire une vie confortable mais non sans risque...
Soupçonné dans des sabotages contre l'état soviétique, Jack affronte de nombreux partisans jusqu'au suprême, Joseph Staline.
Antonio Garrido nous offre comme à son habitude un roman basé sur des faits réels mais qui par son style, crée une fiction captivante et étonnante.
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Ce livre est une immersion dans les rouages de l'URSS de l'entre-deux guerres. Nous suivons un jeune américain forcé de fuir sa terre natale et qui suit son ami, fervent communiste, persuadé du paradis présenté par l'URSS. le récit nous montre la complexité, les inégalités et les mensonges qui composent la Russie des années 30. L'histoire nous permet également de découvrir un pan méconnu de l'histoire: la migration d'Américains communistes persuadés par le système soviétique et ses opportunités.

Entre machination, suspense et douleur, le Dernier Paradis nous tient en haleine tout au long de notre lecture pour nous emmener aux côtés de Jack dans son périple à travers le monde.
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Le krach boursier de 1929 et la Grande Dépression qui le suivit laissèrent des milliers d'américains dans la détresse. C'est le cas de Jack, un jeune ouvrier spécialisé qui travaille dans une usine Ford de Détroit, et qui est licencié en raison de ses origines juives. Réfugié chez son père alcoolique à New-York, il essaie par tous les moyens de trouver du travail afin de payer les arriérés que le propriétaire de son père lui réclame. Quand survient un drame, Jack ne pense qu'à prendre la fuite pour éviter la prison.

Il est recueilli par Andrew, un ancien ami devenu communiste convaincu, qui tente par tous les moyens de rejoindre l'URSS, qui recrute alors des ouvriers américains pour faire fonctionner la toute nouvelle usine Ford que Staline vient de faire construire, baptisée l'Autozavod. Pour les américains affamés, cette nouvelle vie en Russie se présente comme une terre d'abondance ou chacun peut venir jouir des richesses du dernier paradis.

Sur place, tout se compliquera, et rien ne correspondra vraiment à l'idéal soviétique que la propagande communiste laissait espérer, et Jack va devoir décupler d'habileté pour tirer son épingle du jeu. Embauché par le directeur américain à qui il a sauvé la vie, il se retrouvera malgré lui au coeur d'une complexe machination, à devoir enquêter sur des cas de sabotage tout en essayant d'éviter de disparaître comme nombre de ses compatriotes, enlevés par les services secrets.

Antonio Garrido signe après son roman à succès, le lecteur de cadavres, un nouveau polar historique passionnant. J'ai découvert à cette occasion que Staline avait passé un accord avec Ford pour cette usine unique en son genre, et je me suis régalé des aspects historiques très documentés du roman. Une lecture qui m'a transporté des États-Unis à l'URSS pendant une période de l'histoire difficile, et qui m'a rappelé avec grand plaisir ma lecture de l'opulente saga Chronique des Clifton de Jeffrey Archer. Les amateurs apprécieront !
Lien : https://www.hql.fr/dernier-p..
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Jack, jeune travailleur américain, vit à New-York, sa ville natale; il vit dans une pauvreté certaine; il a perdu son riche emploi à Détroit chez Ford, car il est juif. On est au début des années 30, en plein Grande Crise Économique. Avec son ami Andrew, il part à l'aventure en Russie, profitant de ce qui semble être une « offre » exceptionnelle pour les chômeurs : travailler dans le « nouveau paradis » qu'est devenue la Russie de la révolution.

Une série d'intrigues imbriquées de façon astucieuse les unes au autres conduisent la destinée de Jack vers des situations complexes qu'il n'avait pas envisagées. Homme de coeur, homme doté d'une intelligence vive, homme d'une seule pièce, il saura se sortir des pires pièges qui s'enchaînent jour après jour. Des illusions qu'il avait, Jack est confronté à la dure réalité d'un pays en pleine mutation où les gens sont tiraillés entre l'incarnation de l'idéologie soviétique toute récente et les besoins de la nécessité.

Garrido décrit avec justesse le contexte socio-político-économique dans lequel il plonge ses personnages. Tiraillés par la justice, d'autres appelés à survivre, ce sont les drames de la trahison, du mensonge, de l'opportunisme, du capitaliste socialiste. Peu à peu, Jack va dénouer la complexité des enjeux dans laquelle il s'est « jeté ». Déchiré entre ses sentiments amoureux et ses obligations valorielles, il entreprend avec determination à faire la lumière sur ce qu'il subit, au risque de sa propre vie.

Encore une fois, Garrido puise dans l'intelligence des mots pour créer une oeuvre singulière dans un contexte socio-politique trop souvent ignoré. Plonger dans le passé à partir des informations disponibles; rédiger un roman en maintenant la cohérence des mots et du contexte. L'écriture maintient le rythme, le choix des mots suscite l'évocation du temps et des lieux, les principaux personnages sont bien campés. Je ne peux pas faire abstraction de son oeuvre antérieure, le lecteur de cadavres.
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Un pendant à la Peste de Jack London. Un roman sur les attentes d'une classe, ses espoirs, ses trahisons et ses forces aussi. Une épopée qui illustre le fait que la poursuite de quelque chose qui nous semble souhaitable ne justifie pas la manière de le poursuivre. Un roman sur la désillusion, la compromission et la part inaliénable à la fois de l'égoïsme de tout être et à la fois sur son altruisme. Sur les paradoxes humains en somme qui n'en déplaise aux idéologies de tout bord ne permettent pas de résumer l'individu et à la société à une vision simpliste et linéaire de leur avenir.
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comment leur dernier paradis est devenu un enfer pour des milliers de migrants; entre pauvreté, famine et absence de liberté d'aucuns n'en sont jamais revenus
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Histoire de trahison qui conduira Jack vers ce paradis infernal où se cotoient trahison, corruption, mensonges... J'ai eu beaucoup de plaisir à parcourir cet ouvrage bien documenté qui va de rebondissements en rebondissements.
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