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3,82

sur 139 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« L'agence commerciale AMTORG offre aux chômeurs américains des milliers de postes de travail dans les usines de l'Union soviétique ». Cette annonce parvient jusqu'à Jack Beilis, un sans-emploi new-yorkais d'origine russe licencié de l'usine Ford Motor & Co, qui doit quitter précipitamment les Etats-Unis. Cédant aux sirènes de son vieil ami Andrew Scott, syndicaliste et communiste fervent qui lui vante de meilleurs salaires, un logement gratuit et des congés payés, il embarque en 1932 à bord du S.S. Cliffwood et intègre la Gorkovsky Avtomobilny Zavod, l'usine automobile de Gorki.
Mais "le dernier paradis » perd rapidement de sa superbe aux yeux de Beilis et des autres Américains. le modèle soviétique tant vanté aux ouvriers et aux minorités durant la crise se lézarde au fil des mois. Les salaires minorés, les conditions de vie, l'approvisionnement chaotique, le poids écrasant de la bureaucratie laminent leurs derniers espoirs. Lorsque des dysfonctionnements et des sabotages apparaissent dans les usines de montage, les boucs émissaires sont tout trouvés. Beilis, parfaitement bilingue, se trouve à son corps défendant pris dans un vaste complot mêlant espionnage et trafic à grande échelle.
Antonio Garrido nous offre avec le dernier paradis une bonne intrigue au pays des Soviets, inspiré de la mésaventure de milliers d'Américains qui avaient quitté leurs pays en quête d'un avenir meilleur. En l'absence de relations diplomatiques entre les deux nations, on les oublia là-bas, otages des plans de productivité, des revirements politiques, et des besoins de la propagande. '

C'est probablement le choix de Garrido d'aborder le thème de l'immigration ouvrière en Union Soviétique qui m'aura le plus intéressée. Nous avons tous lu probablement un jour un « Retour d'U.R.S.S. » à charge ou à décharge quand les intellectuels occidentaux se fendaient d'un séjour à l'Est sous la houlette de l'Intourist. On connait davantage le nom des victimes occidentales de l'appareil de répression soviétique quand elles furent liées au monde politique (Hugo Eberlein...) ou intellectuel (Jacques Rossi…), mais le sort des travailleurs étrangers était tombé dans l'oubli.
Le dernier paradis est un long voyage, depuis les files d'attente devant les soupes populaires aux ateliers de l'Autozavod, un thriller honnête et instructif qui prouve une nouvelle fois l'intérêt croissant des romanciers espagnols comme Victor del Arbol (Toutes les vagues de l'océan), Juan Manuel de Prada (Une imposture) Jeronimo Tristante (El rojo en el azul) pour cette période.
Je remercie les éditions Grasset et Masse critique pour cette lecture.
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1932. Brillant mécanicien, Franck Beilis a été licencié par Ford parce que d'origine juive. Depuis, il cohabite et survit avec son père, devenu alcoolique à la mort de son épouse, dans un appartement de Brooklyn.
À bout de ressource, il reprend contact avec Andrew, un ami d'enfance devenu syndicaliste communiste. Celui-ci tente de le convaincre d'émigrer en URSS. Il y parviendra après que Jack, au cours d'une altercation, soit convaincu d'avoir tué le propriétaire de l'appartement de son père.

La trame de l'histoire, basée sur des réalités historiques, tient la route. On adhère volontiers à ce mariage contre nature entre un chantre du capitalisme américain (Ford) et un état communiste (l'URSS) pour construire une usine d'automobiles à Gorki - l'argent n'a pas d'odeur ! -, comme on imagine bien que des ouvriers, victimes du crash boursier de 1929, rêvent d'un avenir meilleur en Russie communiste.
En revanche, les multiples aventures de Jack, un apprenti capitaliste au pays des Soviets, finissent par exaspérer. Et ce n'est pas l'épilogue qui sauvera la face !
Le roman est centré sur un Jack Beilis qui ne sait plus en quoi croire ou à qui faire confiance. La personnalité des autres personnages, qui va de l'effacement à la manipulation, manque généralement de subtilité, même si les jeux d'acteurs sont bien dissimulés. On est finalement peu surpris par les "vrais" caractères révélés lors du dénouement.
Entrer dans le roman demande un petit effort. Ensuite on se laisse prendre par la narration, jusqu'à l'épilogue. C'est bien et simplement écrit ; il y a du rythme, un peu comme dans un thriller. L'auteur délivre donc un roman plutôt long, qui se laisse lire sans grande difficulté.
Dommage que cela ressemble trop à un remake de "Tintin au pays de soviets"...
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Grande amatrice de littérature espagnole, j'avais été attirée par la nationalité de cet auteur. Erreur. L'auteur indique avoir reçu l'aide de sources new-yorkaises et c'est bien un pur roman d'aventures à l'américaine auquel j'ai eu affaire. Dans le style d'une série américaine, je veux dire.

Le thème, véridique, est intéressant. Des ouvriers, par idéal communiste ou parce qu'ils fuyaient la misère de la crise américaine ou autre chose, se sont embarqués dans les années trente pour l'U.R.S.S. pour construire à Gorki une usine Ford. Mais bien vite des sabotages surviennent et les Soviétiques vont les imputer aux Américains. Voici le fait avéré de départ.

L'aventure aurait pu être sémillante. Pourtant, j'ai eu quelque mal à avancer dans ma lecture. Il faut dire que les personnages sont plutôt caricaturaux et le style sans couleur. L'auteur tente de jouer sur le sentimentalisme du lecteur. Frank, le protagoniste, qui est à la fois arriviste, d'une naïveté sans borne et séduit par toutes les femmes qui passent, m'est apparu manquer de crédibilité.

Un bon divertissement de vacances. Mais si vous cherchez un plaisir littéraire en plus, vous risquez, comme moi, de rester quelque peu sur votre faim au sortir de ce livre.
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Soyons clairs, ce qui est intéressant dans ce livre est le fait qu'il soit basé sur un épisode authentique et ignoré de l'histoire : l'émigration de citoyens américains vers l'URSS dans les années 30 alors que la crise les réduisait à la famine. C'est dans ces circonstances que l'usine Ford implanta une usine à Gorki qui employait les familles de ces américains poussés à l'exil par idéologie politique, racisme, ou plus prosaïquement par la faim. Un point de départ très intéressant donc, et détaillé dans l'épilogue. A noter également, un glossaire à la fin du livre que j'ai découvert après l'avoir terminé…
Pour le reste, entre une écriture indigente, à la croisée du Club des 5 et d'Harlequin et un scénario qu'on croirait tiré d'un mauvais film de série B, je suis allée jusqu'au bout puisque je m'étais engagée à chroniquer le livre pour Masse Critique, mais sans y croire…. L'auteur croque à la va-vite des personnages sans épaisseur ni charisme et l'intrigue dans laquelle abonde la sentimentalité donne une touche artificielle à une histoire qui n'avait pas besoin d'être « over dramatisée », elle l'était suffisamment. Cette écriture donne également l'impression qu'il s'agit d'un pur roman et, avant d'avoir pu lire l'épilogue, je suis allée vérifier sur google la véracité de cet épisode historique.
Je ne peux résister à produire un extrait :) « Elle lui répondit que ce serait bientôt et lui donna un baiser sur la joue. Ses lèvres le brûlèrent. Il les chercha à nouveau et pendant quelques secondes les savoura comme si c'étaient les premières auxquelles il goûtait. »
Bref une histoire intéressante qui aurait mérité un autre traitement.
2,5 sur 5 pour le thème
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Le Dernier Paradis est une lecture dense qui a eu des aspects positifs mais également négatifs. Je remercie Witchblade de me l'avoir piochée dans le cadre de Pioche dans ma PAL.

Dans son 3e roman, Antonio Garrido nous rapporte le sort de ces pauvres Américains durant la Grande Dépression, tellement acculés qu'ils décident de partir pour "Le Dernier Paradis", c'est-à-dire le territoire soviétique. Parmi eux, un brillant ingénieur licensié pour ses origines juives : Jack Beilis. Astucieux et ambitieux, Jack Beilis va rapidement se faire embaucher à Autozavod, l'usine soviétique de construction de voitures Ford. Embauché pour un poste d'ingénieur, il est surtout sommé d'ouvrir l'oeil et de découvrir l'auteur de nombreux sabotages qui met en péril un contrat unissant l'URSS à l'entreprise américaine... Sauf qu'on est en URSS : famine, propagande, terreur... Tout ne se passe comme sur des roulettes, un complot se trame et Jack se retrouve au milieu de tout cela.

Commençons par les points négatifs :
- Il est long, très long. Je n'ai aucun mal avec les pavés sauf que ce roman a deux vitesses alternatives : on oscille entre les moments longuets et les moments haletants, ce qui a tendance à ralentir la lecture, du moins pour ma part.
- le personnage de Jack est pendant très longtemps un peu pénible. J'ai eu dû mal à m'y attacher.
- L'enquête apparaît vraiment comme secondaire durant la grande majorité du roman, ce qui est un peu dommage lorsque l'on s'attend à lire un policier...

Les points positifs à présent :
- Comme tous ces romans, Antonio Garrido nous fournit un gros travail historique et nous dépeint avec talent le quotidien à Fordville...
- La fin est grandiose car pas de "gros" happy end et beaucoup de surprises. Une fin quasi crédible.

Une lecture intéressante sur bien des points mais je ne conseille pas à quelqu'un de la commencer sans avoir lu un autre Garrido au préalable.

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Merci à Netgalley et aux éditions Grasset pour ce partenariat.

J'achève cette lecture avec un sentiment mitigé. Intéressée par ce nouveau roman d'Antonio Garrido, je dois bien reconnaître que ce dernier m'a laissé sur ma faim.

Le dernier Paradis nous raconte l'histoire de Jack Beilis , jeune juif qui a réussi aux Etats-Unis. Mais la crise économique frappe de plein fouet et il fait partie des premiers licenciés. Sans argent, obligé à vivre au jour le jour aux côtés de son père alcoolique, Jack déchante. Jusqu'au jour où un ancien camarade d'école lui propose un nouvel eldorado : La Russie. Pays en pleine expansion à la recherche d'ouvriers qualifiés, il semble promettre à Jack une nouvelle vie. Mais tout va très vite mal tourné.

Très bien écrit, et surtout bien documenté, ce livre m'a permis de découvrir les années 30 autant du côté américain que du côté russe. Toute la partie se déroulant en Russie notamment m'a fasciné, le système communiste, la rencontre avec Staline, tout était parfait. le personnage principal, Jack Beilis , est lui aussi intéressant, même si je n'ai pas réussi à vraiment m'attacher à lui. Parfois généreux, parfois égoïste, aux comportements quelquefois troublants, il m'a un peu décontenancé. J'ai préféré le personnage de Natasha, docteur russe au grand coeur et aux convictions bien ancrées. Et même si je le répète ce roman est très bien écrit, je trouve qu'il souffre à mon goût de quelques longueurs notamment pendant la période russe du récit. Chacun se fera son avis.

En conclusion, je dirais que le dernier paradis est un bon roman qui souffre de quelques longueurs . Bonne lecture !
Lien : http://livresforfun.overblog..
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Le dernier paradis c'est une fiction sur les émigrants américains dans l'URSS de Staline. Jack, le héros fuit la misère et la justice de son pays et se réfugie chez les soviets. Avec lui, on découvre la vie des Russes, le travail à l'usine et le système corrompu de cet état pour le moins policier.
C'est très intéressant mais c'est trop.
Jack est trop un super héros ou presque) auquel tout arrive. A vouloir ratisser large l'auteur crée une histoire que j'ai trouvée trop invraisemblable.
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Bonne lecture.
Un point de vue intéressans que cet américain se retrouvant projeté dans l'univers de la Russie communiste stalinienne !
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Un livre historiquement intéressant, qui m'a beaucoup appris sur la période de la Grande Dépression.
L'histoire est bien narrée, l'écriture de l'auteur est fluide, je n'ai pas vu le temps passer. Malgré quelques points négatifs, j'ai dans l'ensemble apprécié cette lecture.
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