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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Étrange roman lu en quelques heures. Et combien en a-t-il fallu pour l'écrire, le corriger, le modifier, l'imprimer, le distribuer et le défendre ? Combien de temps.

Étrange roman philosophique ? Utopique ? de notre temps ? Certainement oui a toutes ces questions.
En le lisant des images me sont venues, comme Audrey Rocio Ramirez dans le dessins animé de Walt Disney (le seul peut-être que j'ai su apprécier) Atlantide et la voix de Jacqueline Obradors.

Ce conte tragique m'a surtout transporté dans un « comme si… »

Comme si quelqu'un voulait écrire l'origine terrestre des Bene Gesserit du magnifique cycle de Dune de Franck Herbert.
Je sors de cette lecture me sentant étiré sur plusieurs millénaires, ceux des débuts de l'humanité et du patriarcat et les dernières transformations de Bene Gesserit dans la Maison des Mères.

Pas sur que l'écrivaine, l'autrice et son éditrice aient pensé à tout cela, mais ce roman aux couleurs chemise verte et jean bleu ciel l'a fait en un lecteur : moi ce "Je" qui est un autre.

J'ai deux citation qui m'ont retenu plusieurs minutes :
« Recommencer. Travailler. Dire bonjour aux mêmes personnes. Et le soir au revoir. Faire ton boulot puis encaisser un chèque qui ne couvrira pas le découvert de ta tristesse. »

Et aussi :

« – L'enfant est l'allié le plus compréhensif, enchaîne Chilam. Il vit au même rythme. L'aiguille du temps suit les besoins primaires : manger, dormir, faire ses besoins. Recommencer. Et dans chacun de ses actes, la cosmose.
– La quoi ? ne puis-je m'empêcher de questionner.
– La cosmose, ou l'art de se fondre dans la nature. Tu as devant toi une société qui en épouse toutes les dimensions matérielles et spirituelles, toutes les exigences aussi. La complémentarité, l'interdépendance, la coopération, le lien, ajoute Léonard.
– Je me souviens des mots de Marianne. L'intersubsistance ! »
Lien : https://tsuvadra.blog/2023/0..
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Comment croire que ce livre n'est que le premier de l'autrice ?

Il s'agit ici d'une belle tragédie, digne des oeuvres grecques , qui nous pousse à nous questionner sur la justesse de ce monde. Chaque vertue a une dualité et chacune d'entre elle est à la fois bonne et mauvaise.

On se plonge dans un monde binaire en tout point (hormis peut être en ce qui concerne les enfants).

A quel point deux personnes sont semblables ? A quel point sont-elles opposées ? Peut on vraiment sortir des dictats de notre société ? Peut on créer un monde sans perpétrer les fléaux ?

Malgré toutes ces réflexions, la lecture est simple, fluide, nous prend par la main. Nous sommes enveloppés par Matria.

Félicitations à l'autrice.
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Matria, c'est le seul ouvrage que j'ai réussi à lire pendant ma grossesse, profitant d'un regain d'énergie à la toute fin pour me plonger dans ce récit de femmes, de lignée, de féminismes et de reconquête des territoires - y compris le sien propre. Cela m'a beaucoup parlé, évidemment.

L'écriture de Juliette Garrigue est belle, poétique, et nous entraine à corps perdus dans une atmosphère mystique où les pouvoirs des femmes se transmettent et transpirent par tous les sens. Les descriptions mettent en valeur autant la nature que les personnes.

Autour de Marianne, garante de la continuité du projet Matria, une communauté vit en intersubsistance et connexion totale avec la terre, des femmes pour la plupart, inspirantes et "aspirantes". Mais tout n'est pas si simple et les menaces sont bien réelles, celles des hommes - toujours eux - comme celles des conflits qu'ils engendrent. Alors il y a aussi Rosie et sa horde de hyènes, mi-amazones mi-louves, qui se préparent pour défendre ou attaquer s'il le faut.
Il y a bien-sûr Charlotte. Celle par qui l'histoire démarre et se termine. Au fils des 219 pages, Charlotte renaît, aime à nouveau, et reprend sa vie en main. Fabrizio, avec qui elle se partage le nom des chapitres - chacun proposant tour à tour son point de vue à elle ou son point de vue à lui - a sa propre histoire dans l'histoire.

Enfin, il y a l'île. En lisant Matria, j'ai ressenti Gorée, et les souvenirs ont afflué à ma mémoire et à mon coeur. "Matria est à la bonne distance et à la bonne échelle. C'est une terre de liens. D'où que l'on se tienne, on en discerne l'étendue. Elle ne cache rien: elle pleure, elle crache, elle hurle, elle caresse, elle rudoie, elle susurre, elle aime, elle protège, elle réconforte. Nous sommes en relation et en conversation avec elle partout, tout le temps."

Matria, c'est la terre, la mer, la(les) mère(s), la nature et ses lois, une île et tellement plus que ça!
Aux éditions Livres Agités évidemment ❤

   《La phrase à retenir》
"Vu d'ici, le continent m'apparait quand même comme un dédale d'emmerdes."
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Mythe
Mirage
Utopie
Un monde d'amazones
Quand les sociétés nous bercent
A croire que seul l'imaginaire et/ou la folie peuvent offrir un monde rien qu'aux femmes
A croire que nous sommes bien conditionnés pour penser cela
~
Mon périple sur « Matria » vient de prendre fin… et de me marquer de son empreinte.
Terre d'accueil, de sororité, de compassion, d'amour, d'émulation… mais aussi d'une violence qui gronde…
~
Difficile de laisser les mots couler, prendre la fuite au risque de trop en dire, de vous dévoiler l'emplacement de Matria, et de voir cette île volet en éclats.
Laissons cette île vivre, vous faire rêver
Laissons cette île prôner le partage, l'éducation, l'entraide
Laissons tranquille cette île accueillante et bienfaitrice
.
.
.
Laissez-vous guider par votre âme et conscience… et probablement, vos pas vous guideront à Matria… comme moi.
~
Voilà, mon voyage se termine au milieu de la nuit après une fin de journée où mon esprit était fiévreux. le sommeil a apaisé mon corps. La lecture a fortifié mon esprit. « Matria » m'a nourri, de corps et d'esprit. Ses graines de liberté poussent à présent en moi…
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