Une histoire érotique de l'Élysée

« L'histoire érotique de l'Elysée » allie la « petite histoire » des passions amoureuses qui se sont succédé au coeur du pouvoir, le palais de l'Elysée. L'auteur, Jean Garrigue est un spécialiste d'histoire politique. Quand le récit chronologique réunit l'énumération des relations discrètes aux révélations de la presse people, le lecteur reste, à distance, un confident de l'auteur. Et pourtant, l'histoire du palais d'Evreux, depuis le XVIII siècle a délivré maintes révélations qui sont aujourd'hui connues. L'ouvrage permet de parcourir l'Histoire Nationale, de la monarchie absolue sous Louis XV à la Vème République, en passant par les révolutions et les nombreux systèmes politiques qui ont été testés. Quelques épisodes sont célèbres (la mort du président Felix Faure dans les bras de sa maîtresse en 1899), quelques personnalités ont mêlé vie privée et vie publique (Napoléon III.) L'auteur élargit le propos à des hommes politiques qui n'ont pas exercé la fonction présidentielle et qui n'ont donc pas demeuré à l'Elysée, même s'ils l'ont fréquenté (Clémenceau, Edgar Faure..). Certains (Adolphe Thiers, Philippe Pétain…) ont égratigné les portraits plutôt austères qu'ils présentaient. L'ouvrage permet de percevoir l'évolution des moeurs. La perception a changé depuis le sourire ironique et complaisant (avec Giscard d'Estaing), le silence complice (avec Mitterrand) à la vigilance appuyée des médias (avec N. Sarkozy, F. Hollande).
L'ouvrage est agréable à la lecture,il dresse un bilan quelque peu énumératif, aux anecdotes parfois connues.. mais qui confirme que pouvoir et séduction sont intimement mêlés.

Closer et Gala peuvent aller se rhabiller, comme les dames, courtisanes et autres hétaïres. Les médailles des queutards vont sans discussions à Chirac et Mitterrand, pour notre époque. Ce dernier a fait payer au contribuable sa double vie et ses aventures de cul. L'auteur gratifie le lecteur d'une culture insondable concernant les moeurs de nos chers (dans tous les sens du terme) gouvernants. Pas question de les condamner au nom d'une quelconque morale, simplement ces gens se sentent au dessous de tout, le cul passe encore. Heureusement, le comique l'emporte de loin sur le tragique. Enfin un livre distrayant qui nous change de l'actuel locataire du palais. Avec sa crevette, il aurait toutes les excuses et les rigolades du bon peuple, en ces temps où les occasions de se réjouir sont si rares.