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3,8

sur 1106 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une dernière page qui se tourne, je file à la salle de bain, une envie furieuse de me laver le cul dans le bidet, pas trop de savon sinon ça pique. Ne pas refréner ses envies subites m'a dit un jour mon psy sur son canapé, de là à lui parler de mon serpent frétillant. 2m20 tout de même ! C'est pas que j'ai l'habitude de jouer les prétentieux, mais oui c'est bien sa longueur. Et tu seras bien obligé de me croire, je n'ai pas non plus pour habitude de montrer mon serpent aux étrangers. Seulement à Mlle Dreyfus, elle est si belle avec ses jambes couleur café et ses seins si parfaitement sincères. Oui, je sais, c'est pas commun, un python de 2m20 et des poussières, la vie chez moi n'étant que poussière, seule Mlle Dreyfus réussissait à l'éclairer, mais elle est partie. D'ailleurs, c'est pour elle que je me lavais le cul. Bon OK, c'est surtout les bonnes putes, les âmes tendres de cette vie, qui y tenaient surtout. Question d'hygiène ou d'amibes, un truc du genre. Mais je sens que je suis devenu trop intime, pour toi ami lecteur qui se fout bien, et probable que tu as raison, de savoir si j'ai le cul bien propre ou pas. Non, non, je ne fais pas une obsession, ne joue pas le psy avec moi, par contre la psy qui s'allonge sur le canapé, je veux bien, et je t'expliquerai pourquoi il faut avoir le cul propre. Car je n'ai jamais lu l'histoire d'un mec (son serpent est secondaire ici) qui se fait laver le cul dans le bidet autant de fois en si peu de pages. D'où l'intérêt pratique de se garder un bidet à portée de main, ou de cul, parce que moins pratique pour se laver les mains. Certes les considérations hygiéniques sont importantes dans notre société, mais revenons à nos moutons – à mon serpent plutôt. Un long python noir.

Avoir un serpent chez soi n'est pas chose usuelle. Surtout comme substitut au calinage. Parce que face à la solitude d'un homme, ce dernier a le besoin pour survivre de caresser son python, python qu'il a surnommé lui-même Gros-Câlin ! Mais une bête comme ça faut la nourrir, premier problème. le second, c'est que tous vos collègues veulent voir votre python, mais toi, tu ne veux le montrer qu'à Mlle Dreyfus dans sa mini-jupe très courte en peau de fauve et laisser ton serpent se lover entre ses cuisses… Elle est si extraordinaire, cette femme, Mlle Dreyfus que j'en perds mes mots à chaque fois que je pense à elle. Confus même, devant sa beauté. Intimidé, devant son sourire. Bandé, devant son cul. Oups, je m'égare, le serpent qui est en moi se fourvoie dans des délires libidineux. Même ma psy n'y peut plus rien pour moi, un cas désespéré m'a-t-elle dit, avant de me sortir de son cabinet et de sa vie. Alors je me retrouve seul avec mon python, je deviens mon python, mon python devient moi, je ne sais plus qui est qui, c'est ça la solitude d'un homme. Parler à son serpent, un serpent qui te répond, il tire sa langue, tu le prends dans ta main, il s'allonge devant toi… Oui, je veux moi aussi un Gros-Câlin, ça semble si bon.
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Un titre pareil, ça vous donne des envies de douceur et de tendresse à s'enrouler dans des bras ou un plaid bien chauds. Sauf que quand Emile Ajar/Romain Gary s'en mêle (s'emmêle), on se retrouve avec un python sur les bras, ou plutôt les bras enserrés dans les anneaux d'un python supposément affectueux. Mais recommençons par le commencement : Mr Cousin est un jeune homme très convenable et très amoureux en secret de sa collègue, la très guyanaise Mlle Dreyfus. Il n'a pas encore osé lui dire, bien sûr, mais il est tout à fait sûr-convaincu qu'ils vont bientôt se marier. En attendant, lors d'un voyage en Afrique, Mr Cousin a eu un coup de foudre pour un python abandonné, et l'a ramené dans son petit appartement parisien. Il baptise l'animal Gros-Câlin, un prénom à peine subliminal qui en dit long sur les attentes de Mr Cousin, atteint dans son subconscient d'un grave vide affectif. le python reconnaissant a d'ailleurs bien compris le message et entoure son sauveur de tendres circonvolutions. le conte serait de fées s'il n'y avait les voisins peu compréhensifs, la crainte que Mlle Dreyfus ne s'offusque de cette concurrence déloyale de 2 mètres 20, et l'appétit du serpent qu'il faut contenter de jolies souris blanches.
Dans une grande ville pleine de déserts affectifs, Mr Cousin est rempli d'un grand vide et déborde d'un trop-plein d'amour et de tendresse à donner. Seul au milieu de dix millions d'habitants, il se fait remarquer en promenant Gros-Câlin, son exutoire adoptif. Il nous raconte ses aventures avec une sorte d'innocence bonhomme, en se berçant d'illusions et sans lamentation. Il ne faut pas être grand psy pour lire entre les courbes du python qu'il crève de solitude, caché derrière un masque tellement transparent qu'il ne trompe que lui-même.
Fable humoristico-désespérée sur la solitude et l'indifférence, Gros-Câlin est surtout un texte d'une étonnante vitalité inventive, faite de calembours, de mots-mis-pour-d'autres, d'expressions incongrues, saugrenues et biscornues, de phrases assemblées en suivant un mode d'emploi "ikeologique". Cela rend le texte parfois difficile à suivre, confus d'élucubrations, mais le message d'ensemble est très touchant. "Je sais également qu'il existe des amours réciproques, mais je ne prétends pas au luxe. Quelqu'un à aimer, c'est de première nécessité".
Gros câlins de Noël à toutes et tous ! :-)
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Michel Cousin est statisticien et vit à Paris. Il souffre de solitude au milieu de tous ces chiffres et de tous ces hommes, car lui n'est qu'1.

Il comble cette souffrance en se liant à un python. Le python lui ressemble, il s'enroule, fait des noeuds, il mue, et essaie de naître au monde.
Il vit de fantasmes en luttant pour se trouver une place dans cette ville.

Derrière cette métaphore du python, l'auteur nous révèle des vérités blessantes, angoissantes, sur la difficulté de vivre et d'être aimé. Une vision lucide de notre société, mise en lumière par l'humour, la tendresse et l'absurde. Parfois on se sent nous aussi un peu perdu au fil de la narration, aussi paumé et perturbé que Michel Cousin, ce personnage à la fois repoussant et attachant.
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J'ai découvert Romain Gary avec Gros-Câlin et j'avoue avoir passé un excellent moment. D'abord parce que le style alerte et plein d'audaces linguistiques m'a fait passer du sourire au rire franc et massif. Ensuite parce qu'il s'agit là d'une manière très originale d'aborder ce type de personnage, anti-héros chronique, socialement inadapté et intellectuellement exclu de cette norme qui fait le confort de la majorité et le désespoir des autres.
Reste que j'ai, sur la durée, eu parfois l'impression que ce style fleuri et soudainement poétique tenait du procédé et qu'il avait tendance à se répéter et partant à s'effilocher...
Réserve mineure cependant pour ce Gros-Câlin, si atypique dans le paysage.
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Il me fait toujours cet effet, Romain Gary ; un sourire aux lèvres en refermant ce récit même si finalement ce roman déjanté est l'expression d'une solitude abyssale.
On sourit bien sûr,
On compatit souvent,
On réfléchit un peu,
On ne comprend pas tout, la plupart du temps.
C'est poétique, un grain de folie parsème les pages ; il y a du Boris Vian aux entournures.
Quelle plume.
Emile Ajar est encore plus complexe que Romain Gary, c'est inexplicable.
Il faut se laisser porter.
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C'est sous le pseudonyme d'Emile Ajar que paru "Gros Câlin" en 1974.

En gros, c'est un mec qui avide de tendresse, se sent très seul, pas d'amoureuse et pas d'amis.

Du coup, il prend un serpent pour lui tenir compagnie qu'il va appelé "Gros Câlin"car effectivement il fera des gros câlins avec son serpent à défaut de quelqu'un d'autre.

Moqueries de son entourage au travail qui vont le surnommer ainsi.

Puis il nous balade avec tous plein d'idées certaines très loufoques d'autres moins.

- une lettre assez humoristique sur les "avortoirs",
- un stage de ventriloque assez dingue,
- un amour fantasmé et platonique avec sa collègue de travail, avec qui il prend l'ascenseur chaque matin,
- un petit passage chez les putes assez drôle,

Evoque sa solitude et la manière d'y remédier avec beaucoup d'invraisemblances et d'humour.

Pour les 50 dernières pages - j'ai survolé - ça part on ne sait où.
A mon avis il avait dû entre temps "fumer la moquette" avant que de ramper dessus comme un serpent.

Délirant !
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Un lecteur non averti ferait connaissance de Romain Gary avec Gros-Câlin, il y a de grandes chances pour qu'il ne franchisse pas le cap de la cinquantaine de pages, tant il est déroutant, et classe de facto son auteur parmi les saugrenus à éviter.

N'espérez donc pas de lecture facile avec ce titre pourtant racoleur. C'est à dessein. Amateurs d'intrigues à suspens ou d'aventure sensuelle passez votre chemin. Vous êtes dans l'univers de Romain Gary, avec sa faculté d'abstraction, sa force de communication des émotions et son sens de la dérision. Dans ce registre, je recommande à ceux qui ne liraient qu'un extrait de cet ouvrage de le faire avec l'incursion de Gros-Câlin chez les voisins du dessous de chez Cousin, son héros ainsi nommé. (page 179, édition Folio) C'est du grand art.

La prouesse d'un tel ouvrage est dans sa faculté à l'énoncer de paroles sensées, portées par des propos incohérents. Et le travers du télescopage des idées. C'est l'expression de l'innocence du dément. Désordonnée mais surtout engendrée par la solitude et la carence d'amour. Et plus encore que d'amour à recevoir, d'amour à donner : "Je sais également qu'il existe des amours réciproques, mais je ne prétends pas au luxe. Quelqu'un à aimer, c'est de première nécessité". Le simple, dans sa modestie pitoyable.

Romain Gary n'a pas son pareil, non pas pour se glisser dans un personnage, mais pour y enfermer son lecteur. C'est parvenu à ce stade que ce dernier sera gagné par l'émotion. Car mieux que dans leur substance, c'est dans la forme des propos que le lecteur prend la mesure du désarroi de son héros. L'exercice est périlleux pour un auteur. Si le but c'est l'appropriation du personnage par le lecteur, il y a aussi grand risque de rejet. Il faut toutefois dire qu'à l'époque de la parution de ce livre, Romain Gary est arrivé au sommet de son art, à un stade de sa notoriété où il peut se livrer à des constructions extravagantes, des tournures syntaxiques et sémantiques qui sont autant d'outrages au bien écrire. La trivialité du vocabulaire est même dérangeante, voire choquante. C'est volontaire. Il cherche à communiquer un mal-être en mettant le lecteur lui-même mal à l'aise avec l'usage, et même l'abus, d'un langage très cru, très impudique.

Et suprême défi au monde littéraire, se jouant de la flatterie que pourrait lui valoir sa notoriété, il ira jusqu'à publier son ouvrage sous un pseudonyme, en parfait inconnu.

Mais voilà, le talent est là et on perçoit déjà dans cette publication le galop d'essai pour le prix Goncourt à venir. "J'étais en voie de disparition pour cause d'environnement" (page 285 - édition Folio) c'est déjà une expression qu'il aurait pu mettre dans la bouche de Momo, celui de La vie devant soi, qui paraîtra un an plus tard et vaudra à cet auteur "inconnu" la suprême récompense. La deuxième, pour cet arnaqueur sublime qui se sentait frustré d'avoir atteint le sommet après un premier prix.

Gros-Câlin, c'est l'expression d'un désarroi sans lamentation. La souffrance silencieuse d'un handicap, celle que procurent la solitude et l'indifférence. Ce cancer qui ronge les êtres dans la société moderne. Le serpent tropical dans la vie citadine, c'est une manière d'attirer le regard. C'est aussi un symbole. Celui de la froideur, au propre comme au figuré. La froideur du monde qui l'entoure et ne témoigne pas de cet élan de sympathie dont chacun a le plus grand besoin. En pareille sécheresse du cœur tout est bon pour glaner quelques gouttes de rosée, un peu de la fraîcheur de l'amitié. Tout sauf les lamentations. Question de dignité. La provocation peut elle aussi être un moyen. Un python affublé d'un nom ridicule, mais évocateur, est un bon moyen. Un nom mal-seyant pour un être froid, dénué de sentiments, mais un nom qui dit tout. Enroule-toi autour de moi, Gros-Câlin, je te communiquerai ma chaleur. Je m'occuperai de toi. J'ai besoin de m'occuper de quelqu'un, fût-il un manchot stupide qui mange des souris. Car voilà bien le problème, un serpent ça n'ingurgite que des êtres vivants. C'est là que l'auteur qui se passionne pour toute forme de vie touche aux limites de son stratagème. Et s'il est un suspens dans cet ouvrage, c'est bien le devenir de cet animal pour qui son nouveau maître se refuse à condamner la moindre parcelle de vie pour le nourrir.

Les idées se télescopent en désordre le plus complet dans l'esprit de Cousin, ce héros en souffrance. Il ira jusqu'à s'assimiler à cet être froid dont il jalouse l'indifférence face au monde qui l'entoure, et s'imaginer gobant des souris.

Dans sa schizophrénie, il explore les occasions de succès. Il se tourne vers Jean Moulin et Pierre Brossolette dont les portraits sont accrochés au mur de ce deux pièces trop banal qui constitue son univers sans chaleur. Faut-il être mort en héros pour trouver grâce aux yeux des autres ?

Je n'écarte pas l'idée que cet auteur habile et subtil eût imaginé avoir atteint son but s'il dérangeait son lecteur au point de lui faire abandonner son ouvrage avant la fin. Cela signifierait qu'il ne se supporterait pas dans la peau de Cousin.

Car la fin justement, quelle peut-t-elle être quand on a perdu la raison ? En désespoir de sympathie des autres.
Alors si d'aventure Romain Gary (alias Emile Ajar) vous a rebuté avec Gros-Câlin, réconciliez-vous d'urgence avec lui en vous délectant de La vie devant soi, par exemple. C'est du garanti. Et plus si affinité, bien entendu.
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Cousin, employé d'un institut de statistiques, a adopté un python, Gros-câlin, le bien nommé.
Bien nommé car ce qui manque cruellement à Cousin ce sont les câlins, des bras en plus pour pouvoir s'enlacer, car Cousin vit seul, et finalement, si Gros-câlin n'a pas de bras, qui mieux qu'un python de deux mètres vingt peut mieux vous câliner qu'en s'enroulant, serré, autour de votre corps ?
Le couple un peu curieux, un peu provocateur, s'entend bien l'un recherchant la chaleur de l'autre ; l'autre recherchant les anneaux serrés et protecteurs de l'un.
Mais Cousin aime mademoiselle Dreyfus et il craint que Gros-câlin ne soit un obstacle….

Le texte est d'une richesse vocabulaire étonnante, d'une fraîcheur revigorante, d'une tendresse joyeuse ; il nous fait pénétrer dans l'univers particulier d'Emile Ajar, nous faisant oublier que le triste thème est la solitude et l'inadaptation.

J'ai eu la chance d'écouter la pièce montée en 2004, je crois, par l'acteur, Thierry Fortineau, qui a théâtralisé le texte de Romain Gary, réalisant là une formidable performance déjà en ayant pu mémoriser ce texte de 2H puis en le rendant particulièrement vivant et d'une extrême originalité par sa diction, dans ce cas, très originale. Un grand moment que je n'ai pas hésité à vivre deux fois de suite.
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Un humour incisif, presque dérangeant, guide l'écriture de ce roman qui décrit un personnage qui trompe sa solitude par l'adoption d'un python.
Il est difficile de donner un avis sur ce livre pour différentes raisons : d'abord à cause du style employé par le narrateur, très troublant, contenant des expressions de langage qui paraissent inappropriées mais qui sont toujours teintées d'une sorte de sens caché, comme un résistant tapi dans l'ombre attend son heure pour agir (avec des références à Jean Moulin et Pierre Brossolette), laissant à penser qu'il existe un message à décoder dans ces propos décousus. Ensuite, par l'assimilation progressive du python par son propriétaire, et son mode de pensée froid et analytique, comme s'il dissequait chirurgicalement les sentiments, ainsi qu'une construction du récit en méandres, similaire, dans l'image, à l'enroulement du serpent sur lui-même.
Je dirais que c'est une oeuvre à la hauteur du talent de Romain Gary, qui, sous pseudo, parvient à créer une véritable nouveauté littéraire, inédite dans sa forme.
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Michel, trente sept ans,célibataire Parisien, employé banal avec une vie banale et basique se questionne sur le sens qu'il donne à sa vie......afin de tromper sa solitude effrayante ... il va avoir alors l'idée d'adopter un python de 2,20 m de long qu'il baptise Gros-Câlin en guise de compagnie ou de "Doudou".

Le livre refermé à la seconde, j'ai eu envie d'aller adopter un serpent pour le sauver d'une animalerie ! c'est vrai après tout, un peu d'originalité que diable ! dans ce monde formaté permanence, cela ne peut pas faire de mal , ..un python peut servir d'écharpe et de garde du corps et par les temps qui courent c'est appréciable !
Michel va se heurter au regard de la société, à son cercle amical où préjugés et incompréhension sont de mise... Que de drôlerie ! des réflexions sur l'amour, le pourquoi "être en couple", peut-on se passer de ce "passe- temps" merveilleux qu'est ' L'amour ? et pourquoi avons-nous tant de mal quelque fois avec Dame Solitude ?
Et le python est-il heureux de son sort ?lol

Un livre jubilatoire! Un vrai bonheur de lecture !

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