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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Tulipe », deuxième texte de Romain Gary sous ce nom est annoncé comme un récit… Un bien étrange récit, à vrai dire…

Tulipe, un ancien déporté rescapé des camps de concentration est installé à Harlem dans un bouge en compagnie d'un autre émigré et de la fille de celui-ci devient, suite à une fausse grève de la faim qui finit par en être une vraie, « le blanc Gandhi de Harlem ». Il fonde l'association « Pitié pour les vainqueurs » ; et, il prêche…Et il prêche… Il prêche et tout y passe : racisme, politique, économie et média, la bêtise aussi…

Un style vif et tranchant au service d'un cynisme burlesque. Un texte à l'humour rageur aux accents prophétiques pour dénoncer la mainmise des idéologies sur l'humain ; et qui n'est pas sans rappeler parfois « Les enfants du bon Dieu » de Blondin, publié peu de temps après, en 1952 et ou un prof d'histoire, sous prétexte que l'histoire (le STO) l'a détraqué, allait à son tour la détraquer dans ses cours, l'Histoire…Tout un programme !
Ici, l'Inde à colonisé l'Angleterre qui demande son indépendance… on nous annonce que "des sources de lait jaillissent du sol dans le Bronx. En une nuit, un champ de blé a poussé dans la Cinquième Avenue et les chômeurs sont occupés à faire la récolte. Un Noir a été élu à la Maison Blanche"… Tiens ! prémonitoire Gary ?

Un texte burlesque manipulant l'inversion avec maestria, comme quand tulipe regardant à l'envers dans une boule de cristal y voit « celui qui mourra sur la croix et celui qui, parti d'Espagne, découvrira un monde nouveau »…mais qui, regardant à l'endroit dans la même boule de cristal ni voit « que cendres ».

Un texte burlesque, mais pas seulement : pour preuve, le concept qui fut à l'origine de la création par Tulipe de « l'Association pitié pour les vainqueurs » : « Lorsqu'une guerre est gagnée, ce sont les vaincus qui sont libérés, pas les vainqueurs » … Burlesque ? Pas seulement !

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TULIPE de ROMAIN GARY
Le livre s'ouvre avec un prologue sur l'époque lointaine où vécut Tulipe, on est en 5500 et des poussières, après lui, on ne sait pas grand chose, des bribes, les éléments retrouvés du passé sont écrits dans une langue morte. L'humanité a traversé des guerres, a tout mis en jeu pour survivre, certaines notions et certains noms sont incompréhensibles comme américains, russes, pizzas, crucifixions et malgré toutes les thèses écrites sur Tulipe, on piétine. On sait quand même que Tulipe ne s'appelait pas Jesus Christ, une des hypothèses sur son identité, mais que c'était son nom de guerre pendant la résistance entre 1940 et 1945. Commence alors l'histoire de Tulipe. C'est un ancien déporté des camps qui vit à Harlem dans un taudis, il a le crâne rasé, vit enroulé dans un drap, se jette régulièrement de la cendre sur la tête et file de la laine. Son seul ami est Nat, humain indéterminé et sa fille Lenni. Il est avec Flaps, un petit nègre chauve, Grindberg et Biddle, le « guide de nuit de la voix du peuple ». Il est le « jeûneur européen »pour son mouvement « prières pour les vainqueurs », il fait des émules partout, des petits Gandhi émergent avec des doctrines fort différentes, Tulipe doit intervenir. La pauvreté est désormais l'apanage des quelques blancs qui survivent.
Au delà de l'aspect superficiellement comique du récit, Gary pose toujours cette lancinante question de la survie après les camps, Bergen-Belsen pour Tulipe. C'est un des livres les moins plaisants à lire de Gary, difficile à suivre sauvé de temps en temps par le comique de la situation de Tulipe. Proche du Grand Vestiaire sur la thématique, ce n'est pas un livre facile à recommander.
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A la fin de la seconde guerre mondiale, Tulipe, un rescapé des camps de la mort, européen, entame une grève la faim à New-York pour une cause assez floue mais qui ressemble à "Sauver l'Humanité". Ce roman est à la fois métaphorique et parodique. Les vainqueurs (de la guerre) sont les vaincus, les juifs sont les "nègres" du nouveau monde , Tulipe est le nouveau Mahatma ou le nouveau Jésus. Gary a déjà des accents très "ajariens". C'est parfois un peu difficile à suivre mais il y a quelques morceaux de bravoure qui méritent bien qu'on s'accroche à cette lecture.
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