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Citations sur Récits fantastiques (29)

Le bonheur est une chose si rare en ce monde, que l'homme n'a pas songé à inventer des paroles pour le rendre, tandis que le vocabulaire des souffrances morales et physiques remplit d'innombrables colonnes dans le dictionnaire de toutes les langues.
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Je ne regrette rien, puisque tu es sauvée : qu’ai-je perdu, en effet ? le spectacle monotone plus ou moins pittoresque où se déroulent les cent actes divers de la triste comédie humaine. – La terre, le ciel, les eaux, les montagnes, les arbres, les fleurs : vaines apparences, redites fastidieuses, formes toujours les mêmes ! Quand on a l’amour, on possède le vrai soleil, la clarté qui ne s’éteint pas !
- Jettatura
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[…] ne remarquez-vous pas que sa beauté a pris quelque chose de languissant, que ses traits s’atténuent en délicatesses morbides, que les veines de ses mains se dessinent plus bleues qu’il ne faudrait, que sa voix a des sons d’harmonica d’une vibration inquiétante et d’un charme douloureux ? L’élément terrestre s’efface et laisse dominer l’élément angélique. Miss Alicia devient d’une perfection éthérée que, dussiez-vous me trouver matériel, je n’aime pas voir aux filles de ce globe.
- Jettatura
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Est-ce que vous me boudez, Paul ? – Vous n’êtes pas venu hier soir, et votre sorbet au citron s’est fondu mélancoliquement sur la table.
- Jettatura
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Mais ce comte Labinski fictif, pétri dans ma forme par les mains du démon, ce vampire qui habite maintenant mon hôtel, à qui mes valets obéissent contre moi, peut-être à cette heure met-il son pied fourchu sur le seuil de cette chambre où je n’ai jamais pénétré que le cœur ému comme le premier soir, et Prascovie lui sourit-elle doucement et penche-t-elle avec une rougeur divine sa tête charmante sur cette épaule parafée de la griffe du diable, prenant pour moi cette larve menteuse, ce brucolaque, cette empouse, ce hideux fils de la nuit et de l’enfer.
- Avatar
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Il me semble que mon corps est devenu perméable, et laisse échapper mon moi comme un crible l’eau par ses trous. Je me sens fondre dans le grand tout, et j’ai peine à me distinguer du milieu où je plonge. La vie dont j’accomplis, autant que possible, la pantomime habituelle, pour ne pas chagriner mes parents et mes amis, me paraît si loin de moi, qu’il y a des instants où je me crois déjà sorti de la sphère humaine : je vais et je viens par les motifs qui me déterminaient autrefois, et dont l’impulsion mécanique dure encore, mais sans participer à ce que je fais. Je me mets à table aux heures ordinaires, et je parais manger et boire, quoique je ne sente aucun goût aux plats les plus épicés et aux vins les plus forts ; la lumière du soleil me semble pâle comme celle de la lune, et les bougies ont des flammes noires. J’ai froid aux plus chauds jours de l’été ; parfois il se fait en moi un grand silence comme si mon cœur ne battait plus et que les rouages intérieurs fussent arrêtés par une cause inconnue. La mort ne doit pas être différente de cet état si elle est appréciable pour les défunts.
- Avatar
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[…] rien ne meurt, tout existe toujours ; nulle force ne peut anéantir ce qui fut une fois. Toute action, toute parole, toute forme, toute pensée tombée dans l’océan universel des choses y produit des cercles qui vont s’élargissant jusqu’aux confins de l’éternité. La figuration matérielle ne disparaît que pour les regards vulgaires, et les spectres qui s’en détachent peuplent l’infini.
- Arria Marcella
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[…] Roméo hachichin eût oublié Juliette. La pauvre enfant, se penchant dans les jasmins, eût tendu en vain du haut du balcon, à travers la nuit, ses beaux bras d’albâtre, Roméo serait resté au bas de l’échelle de soie, et quoique je sois éperdument amoureux de l’ange de jeunesse et de beauté créé par Shakespeare, je dois convenir que la plus belle fille de Vérone, pour un hachichin, ne vaut pas la peine de se déranger.
- Le club des hachichins
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L’enveloppe humaine, qui a si peu de force pour le plaisir, et qui en a tant pour la douleur, n’aurait pu supporter une plus haute pression de bonheur.
- Le club des hachichins
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« C’est aujourd’hui qu’il faut mourir de rire ! »
O vous qui avez admiré la sublime stupidité d’Oldry, la niaiserie enrouée d’Alice Toussez, la bêtise pleine d’aplomb d’Arnal, les grimaces de macaque de Ravel, et qui croyez savoir ce que c’est qu’un masque comique, si vous aviez assisté à ce bal de Gustave évoqué par le hachich, vous conviendrez que les farceurs les plus désopilants de nos petits théâtres sont bons à sculpter aux angles d’un catafalque ou d’un tombeau !
Que de faces bizarrement convulsées ! que d’yeux clignotants et pétillants de sarcasmes sous leur membrane d’oiseau ! quel rictus de tirelire ! quelles bouches en coups de hache ! quels nez facétieusement dodécaèdres ! quels abdomens gros de moqueries pantagruéliques !
- Le club des hachichins
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