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J'apprécie bien plus la fantasy que le fantastique en littérature. J'aime m'aventurer dans des univers créés de toutes pièces par un auteur, plutôt que me trouver confronté à l'irruption du surnaturel dans la vie de tous les jours, un surnaturel plus ou moins atténué par des explications liées au rêve, à la science. C'est notamment ce qui ne me fait pas reverer Lovecraft, à qui je reconnais pourtant d'indéniables qualités de précurseur.

Ceci étant dit j'ai plutôt passé un agréable moment avec ces Récits Fantastiques, surtout avec les deux dernières histoires (Avatar et Jettatura) qui ont l'avantage d'être plus développées. Le sens de l'écriture de Gauthier, son goût pour les remarques ironiques adressées directement au lecteur y trouve parfaitement à s'épanouir. Et les thèmes choisis y semblent plus originaux que dans les autres récits, parfois un peu redondants.

Après avoir lu Mademoiselle de Maupin, j'ai en tout cas découvert un autre versant du talent d'un auteur aux multiples facettes, bien ancré dans son époque et en relation avec nombre de ses contemporains. Il n'hésite d'ailleurs pas à se mettre lui-même en scène dans "Le club des Hachichins".
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Pour le lecteur d'aujourd'hui, les récits fantastiques de Théophile Gautier peuvent s'avérer décevants. Aucune overdose de surnaturel, de loufoque ou de barré ne surviendra suite à leur lecture. S'ensuivra juste un léger malaise, la sensation très altérée que l'incompréhensible peut surgir n'importe quand, sans prévenir, s'insinuer malicieusement dans l'existence calme et rangée de n'importe quel homme ordinaire, la chambouler de fond en comble, sans que personne d'autre que le principal intéressé ne le remarque, et s'en aller définitivement. Nous sommes donc bien loin de la définition que revêt aujourd'hui le fantastique…
Mêlant toujours le rêve et la consommation de substances hallucinogènes à ses récits, nous ne pouvons même plus être certains que ceux-ci découlent vraiment du fantastique. Ils semblent plutôt vouloir bifurquer du cours des choses par l'usage immodéré des techniques qui permettent aux hommes de décrocher quelques instants de la vie quotidienne.

« Il eût été capable, sans cette tendance funeste, d'être le plus grand des poètes ; il ne fut que le plus singulier des fous. Pour avoir trop regardé sa vie à la loupe, car son fantastique il le prenait toujours dans les évènements ordinaires, il lui arriva ce qui arrive à ces gens qui aperçoivent, à l'aide du microscope, des vers dans les aliments les plus sains, des serpents dans les liqueurs les plus limpides. Ils n'osent plus manger ; la chose la plus naturelle, grossie par son imagination, lui paraissait monstrueuse. »

Pour moi qui ne m'attendais pas à du fantastique de la sorte, la lecture de ces nouvelles m'a tout d'abord déçue. Noyés sous un flot de descriptions, de détails qui semblent insignifiants, les évènements fantastiques que subissent les personnages paraissent abordés de manière furtive, élucidés rapidement sans avoir réussi à transmettre tout leur potentiel surnaturel. Mais à la relecture, j'aperçois les choses d'une manière différente. L'ambiance que cherche à planter Théophile Gautier fait elle-même partie du fantastique et créé un univers propice à l'apparition d'évènements extraordinaires. Sans cela, le pied de la momie ne serait qu'une vulgaire babiole, alors qu'elle devient, grâce aux mots de Gautier, une amulette chargée d'une aura effrayante, dénichée par hasard chez un antiquaire mystérieux. Et le fantastique, dans ces nouvelles, s'étend aussi aux milieux fréquentés par Gautier. Cercles de fumeurs d'opiums, confréries secrètes, où l'on s'éclaire à la bougie, avant de repartir en voiture tirée par des chevaux…

Alors que je m'apprêtais tout d'abord à écrire un commentaire sévère sur ces nouvelles fantastiques de Gautier, je remets en question mon jugement. Certes, tout est si subtil, dans ces contes, qu'on peut rapidement tomber dans l'ennui, mais ce serait alors passer à côté d'une atmosphère magique et envoûtante, qui laisse dans le souvenir du lecteur une impression de fantastique diffus dans lequel on a souvent envie de se plonger à nouveau…

« Je ne regrette rien, puisque tu es sauvée : qu'ai-je perdu, en effet ? le spectacle monotone plus ou moins pittoresque où se déroulent les cent actes divers de la triste comédie humaine. – La terre, le ciel, les eaux, les montagnes, les arbres, les fleurs : vaines apparences, redites fastidieuses, formes toujours les mêmes ! Quand on a l'amour, on possède le vrai soleil, la clarté qui ne s'éteint pas ! »

Lien : http://colimasson.over-blog...
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J'ai découvert par hasard ce livre dans une brocante, il était au départ destiné à mon mari qui aime le fantastique. Comme je connaissais Théophile Gautier pour sa poésie, j'ai été tentée de le lire et j'ai été subjuguée par son imaginaire si fertile, son atmosphère si particulier qui pourrait être grave de par le sujet et qui au contraire vous donne l'espoir d'un ailleurs réconfortant. Je pourrais le relire encore et encore. J'ai tout particulièrement aimé La Cafetière, Jettatura, Avatar, Omphale et Aria Marcella
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J'ai beaucoup apprécié ce recueil de nouvelles fantastiques qui m'a rappelé mes années de lycée quand nous avions étudié La cafetière pour l'épreuve du baccalauréat. La magie opère toujours, l'auteur nous fait voyager dans un monde où se mêlent rêve et réalité. Ces récits sont envoûtants, avec des personnages charismatiques et des endroits dépaysants.
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J'ai pris mon temps pour lire ces récits fantastiques, mais ma foi ce n'était pas plus mal. Car même si j'ai aimé l'imagination débordante et baroque de Théophile Gautier dans ces récits, je dois dire qu'on y retrouve souvent les même thèmes, une profusion de descriptions de tissus, de meubles, maisons, une magnifique créature souvent peu fréquentable, un fantôme, succube, etc, mais dont tombe éperdument amoureux un charmant jeune homme, souvent le narrateur d'ailleurs. Tout cela peut lasser, à la longue.
Malgré ce côté un peu répétitif, je n'ai pas boudé mon plaisir et ces histoires fantastiques à la mode du 19e siècle m'ont décidément bien plu.

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J'ai découvert par hasard ce livre dans une brocante, il était au départ destiné à mon mari qui aime le fantastique. Comme je connaissais Théophile Gautier pour sa poésie, j'ai été tentée de le lire et j'ai été subjuguée par son imaginaire si fertile, son atmosphère si particulier qui pourrait être grave de par le sujet et qui au contraire vous donne l'espoir d'un ailleurs réconfortant. Je pourrais le relire encore et encore. J'ai tout particulièrement aimé La Cafetière, Jettatura, Avatar, Omphale et Aria Marcella
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Jettatura, un de ces récits fantastiques, est une nouvelle, ou plutôt, un petit roman. Petit par sa longueur, mais ô combien grand par sa force !
La jettatura est le mauvais sort qui est jeté par le jettatore. le jettatore possède le mauvais oeil : d'un regard, volontaire ou involontaire, il peut aller jusqu'à tuer une personne.
Dans « Jettatura », du sublissime Théophile Gautier, Paul d'Aspremont aime Alicia Ward et Alicia Ward aime Paul d'Aspremont. Un mariage heureux et approuvé devrait conclure cet amour. Mais l'impitoyable jettatura va se mêler à cette belle histoire toute simple. En semant la destruction et la mort, la jettatura va révéler la plus grande histoire d'amour qui soit, va révéler la force que l'amour donne aux deux amoureux.
Dans Jettatura, vous reconnaîtrez la peur de Théophile Gautier du mauvais oeil auquel il croyait dur comme fer, au point de porter toujours sur lui une amulette en corail en forme de cornes pour conjurer le mauvais sort.
Pas de but moral, pas de but utile, seulement de la beauté dans l'écriture, les sentiments. L'humain dans ce qu'il a de plus grand, de plus noble — mais aussi fort qu'il soit, d'après l'auteur, jamais un homme ne pourra vaincre le mauvais oeil.
En un mot, c'est beau, c'est fort, c'est Théophile Gautier !
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Quatre auteurs classiques français du 19ème siècle. Vous les connaissez tous mais qu'ont-il en commun ? Comme beaucoup ils se sont épris du fantastique et nous en on laissé de très beaux textes dont six sont réunis dans cet ouvrage.
Après avoir lu ces chefs-d'oeuvre, place à l'information avec un bon dossier sur la littérature fantastique de l'époque.
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En France, pays de Descartes et du classicisme, le fantastique était, jusqu'à une époque récente, suspect (mais en ce XXI° siècle, il me semble que la sensibilité du lecteur change, qu'il est plus ouvert à "la littérature de l'imaginaire" ). Théophile Gautier doit sa réputation à son recueil de poèmes (admirés par Baudelaire) "Emaux et camées" au "Capitaine Fracasse" et à la fameuse préface de"Mademoiselle de Maupin". Les amateurs d'érotiques sortiront du deuxième rayon ses "Lettres à la Présidente" au contenu très libre.
Quand j'ai découvert ses récits fantastiques, je me suis rendu compte qu'il comptait par les maîtres du genre, en particulier pour "La morte amoureuse". C'est avec "La nuit face aux étoiles" de Julio Cortazar l'un des textes où la bascule entre rêve et réalité est la plus réussie.
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J'ai surtout apprécié la nouvelle "La morte amoureuse".
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