Absurde, onirique, effroyable, et pourtant non dénuée d'un certain humour, cette BD fascine ou rebute, c'est selon.
J'imagine mal quelqu'un évoquer un mitigeur sis en position intermédiare à son propos.
Le petit Zelig est juif. Il fuit avec son père la barbarie nazie.
C'est avec ses yeux de gamin candide qu'il nous conte un épisode particulièrement marquant de son passé.
Le parti pris est original et bigrement intéressant.
Issu de l'imagination fertile mais néanmoins déformée d'un enfant appréhendant difficilement la triste réalité des faits, ce récit, initialement glaçant, parvient cependant à faire sourire (jaune) plus souvent qu'à son tour.
Des faits biaisés qui atténuent l'horreur d'un contexte éminemment plombant sans toutefois en occulter le sens premier.
Imaginer un officier allemand sous les traits d'un clown (petite taille oblige), fallait oser. C'est fait et ajoute un peu plus à l'horreur de la situation passablement délicate traversée par nos deux fuyards.
L'intégralité de cette parenthèse désenchantée est à l'unisson et c'est tout bon.
Magnifié par un trait hyper travaillé aux couleurs passées qui accentuent un peu plus ce sentiment de gêne persistante,
Achtung Zelig (Attention Zelig, allemand septième langue donc pas de gros problème de traduction à déplorer) détonne franchement de par son traitement singulier et sa monstrueuse qualité graphique.
A découvrir...