L'Ogresse et les sept chevreaux

Chaque jour, maman chèvre s'absente pour aller chercher de la nourriture pour ses sept petits chevreaux. Alors, avant de partir, elle donne ses dernières recommandations: n'ouvrir à personne avant d'avoir vérifier l'identité du visiteur, car l'Ogresse rôde dans les parages et raffole de la chair tendre des chevreaux… Pour cela, il suffit de lui demander de chanter la petite ritournelle habituelle et de passer sa queue par la chatière, car la queue de la chèvre “est lisse, douce, toute lisse, celle de l'Ogresse est rêche et sèche”. Mais l'Ogresse, cachée derrière un buisson, a entendu la fameuse chanson et décide alors de duper les jeunes chevreaux…

Avec “L'ogresse et les sept chevreaux”, je découvre la collection “A petits petons” de chez Didier Jeunesse et je dois dire que j'ai été complètement conquise! Je connaissais déjà la version des frères Grimm du “Loup et des sept chevreaux” mais je dois dire que la version libanaise du conte, merveilleusement mise en texte par Praline Gay-Para, n'a rien à lui envier! Si la morale reste la même: “Prudence est mère de sûreté" et “Ne jamais ouvrir aux inconnus”, le texte, lui, est chantant, poétique mais tout aussi terrifiant! le récit est parfaitement cadencé et alterne les changements de voix et de rythmes pour un effet des plus vivants qui a littéralement subjugué mon fils de 28 mois. On chante, on crie, on chuchote, on tonne, on martèle, bref, on fait appel à toute une palette de tons qui animent à merveille la lecture! Par ailleurs, les nombreuses répétitions dans le texte permettent à l'enfant de mieux se l'approprier et ainsi de participer à la lecture.

En outre, si j'ai été un peu déstabilisée au premier abord par le choix des illustrations de Martine Bourre, qui sont tout sauf classiques et qui mélangent à la fois le dessin, le découpage, le collage et la superposition de différentes matières, je dois dire que le rendu est finalement moderne et très réussi et nous plonge parfaitement dans l'ambiance orientale du conte! Et puis, si maman a semblé perturbée, Choubi, lui, n'a rien laissé paraître hormis un enchantement communicatif! Comme quoi, les enfants s'adaptent beaucoup plus facilement que les adultes! Bref, c'est une des lectures préférées de mon fils en ce moment et ça m'a donné envie de découvrir d'autres titres de cette collection originale et audacieuse, alors chroniques à suivre…

Ce n'est pas mon livre préféré parmi la série "à petits petons" de Didier jeunesse. Je n'accroche pas trop aux illustrations et si ça ne tenait qu'à moi je mettrais la note de 3/5 mais le public ciblé est avant tout les enfants et si je donne la parole à mes neveux ce livre ferait partie de leurs préférés. Je ne peut donc pas ignorer leur avis et hausse donc la côte pour correspondre à leur point de vue. 5 ans après quand ils retombent dessus par hasard c'est toujours celle-ci qu'ils redemandent...La petite chansonnette à la fin y est peut-être pour beaucoup :-D
"Ogresse,
Grosses fesses
T'as voulu nous manger
Not'maman, comme une tigresse
D'un coup d'cornes, elle t'a tuée.
Bien fait !"
Oui oui 5 ans après mes neveux la chantent toujours..:-D

Une ogresse fera tout pour pénétrer dans la maison de la chèvre pour y manger ses sept chevreaux. Seul le dernier y échappera. Mais comme dans beaucoup de conte, elle arrivera à lui ouvrir le ventre. Histoire classique sympa. Une version libanaise du Loup et des sept chevreaux.