Comment le non-violence protège l'État en quelques étapes : elle est inefficace, raciste, étatiste, patriarcale, tactiquement et stratégiquement inférieure, et un leurre. Allez, zblam, dans ta face. Parce que bon, les contre-arguments, pas que je les ai réellement cherchés, sont difficiles à trouver. du coup, en quelques 200 pages, tu prends tes clics et tes clacs de petite manifestante blanche de gauche, super satisfaite quand elle tient tête à un CRS (avant de bien gentiment rentrer chez elle bouquiner et boire du thé).
Observer attentivement et analyser le contexte actuel, en France notamment, ne peut que forcer la réflexion sur la violence : qu'est-elle réellement, qui la met en place, à quel niveau se joue-t-elle ? Lorsque les violences policières fleurissent et sont continuellement légitimées et niées par le gouvernement, lorsqu'une partie conséquente de la population se voit nier des droits les plus élémentaires, lorsque les termes « prise d'orages » sont rabattus à tort et à travers pour ôter toute substance politique à des actions finalement assez gentilles, lorsque les droits sociaux sont en danger continuel, lorsque la planète est dans un état alarmant, lorsque… lorsque finalement, c'est vraiment la merde ce qui se passe et que le·s gouvernement·s n'écoute·nt pas et ne regarde·nt pas – dans le meilleur des cas –, elle est où la violence – et la non-violence ?
Culte de la non-violence, culte de la bienséance et de la bien-pensance : le pacifisme est un absolu non négociable, difficile à critiquer dans les soirées mondaines ou en salle des profs. Et pourtant. Comme tout culte, il a sa grande part d'hypocrisie. La non-violence comme principe immuable et non-questionnable est un privilège : celui de fermer les yeux, d'être tranquille, de laisser faire. Celui de se dire « au centre », de ne pas s'intéresser, d'accepter, de collaborer silencieusement. de condamner en s'alliant aux plus forts.
Gelderloos n'appelle pas ici la violence mais à la réflexion. Il commence avec une petite dose de vocabulaire, histoire de clarifier la pensée, pour ensuite préconiser la diversité des tactiques, en dégommant quelques mythes au passage. Par A+B, ça fait du bien à l'intellect et à l'engagement politique (qui justement, pour ma part, se confond grandement avec l'intellect : pour le meilleur ou pour le pire ?).
Et le prochain qui me cite Gandhi, je le dégomme.
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