Un rideau de pluie tombait à l'entrée. Dans la vallée en dessous, des éclairs zébraient le ciel. Le paysage avait l'air complètement différent : les nobles pins et les ormes resssemblaient à des repaires hantés d'ombres, et sous la fureur du ciel, les maisons accueillantes avaient l'air de pierres tombales.
p.335
- Ça sent comme si tu t'étais roulé dans un parterre de fleurs.
- Par terre avec une fleur, corrigea Sieben avec un grand sourire. Oui, c'est exactement comme tu l'as décrit.
Druss grimaça.
p.269
Druss se déplaça lentement jusqu'au jardin. La lune était haute dans le ciel et la nuit étoilée. Il se souvint d'un poème de Sieben : 'Brille poussière, dans le repaire de la nuit.' Oui, c'est bien à ça que ressemblaient les étoiles.
p.172
- Un homme n'est jamais aussi fort que ce qui le rend furieux. Souviens-t'en mon garçon.
P.52
- Mon père m'a dit un jour que le hazard forme des couples bizarres, dit Druss.
- Considéré le problème sous mon angle, répondit Sieben. Tu vas voyager en compagnie d'un homme versé en littérature, en poésie ; un conteur sans égal. Alors que moi, je vais devoir chevaucher au côté d'un paysans couvert de vomi.
La hache faisait un mètre vingt de long, sa tête pesait cinq kilos. La lame était immaculée, et aussi tranchante qu’une épée. Le manche était joliment incurvé, taillé dans du bois d’orme de plus de quarante ans. Pour n’importe qui, il s’agissait d’un outil lourd, difficilement maniable et surtout imprécis. Mais dans les mains du jeune homme brun qui se tenait devant les hêtres majestueux, la hache chantait dans les airs et semblait aussi légère qu’un sabre. À chacun de ses amples coups, la tête s’enfonçait un peu plus profond dans la chair de l’arbre, précisément là où le forestier l’avait voulu.
— C'est une arme magique, murmura l'empereur. Je t'en donne vingt mille pièces d'or.
— Elle n'est pas à vendre, mon seigneur, répondit Druss.
— Ah, Druss, moi qui croyais que tu étais mon ami.
— Je le suis, mon gars. C'est pour cela que je ne te la vends pas.
— Dans la vie, on n'a pas toujours ce qu'on veut, (...). Je ne voulais pas cette tempête. Je ne voulais pas que ma première femme me quitte – et je ne voulais pas que la deuxième reste. (Il haussa les épaules.) Ainsi va la vie, pas vrai ?
Eskodas n’avait pas peur de la mort,car il n’aimait pas la vie -C’était une vérité dont il avait conscience depuis des années . Depuis le jour où son père avait été traîné en dehors de sa maison pour être pendu,il n’avait plus jamais connu un moment de joie. Il ressentait un vide immense ,mais l’acceptait avec calme ,de manière sereine. A bord du bateau ,il avait confié à Sieben qu’il aimait tuer les gens ,mais ce n’était pas vrai.
La vérité est une drôle de petite bête, mon garçon. Elle n'est jamais la même en fonction de la personne.