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Ils s'étaient rencontrés trois jours avant, Delphine et Elvin. Des regards échangés dans la rue baignée de soleil, puis des sourires timides autour d'un verre, des questions banales, des réponses évasives, des rires, des silences et des pas de danse.
Il pleuvait à verse ce soir-là, le grand soir où ils devaient se revoir. Et ce n'était pas pour déplaire à Delphine, elle qui se protège tant de l'agitation et du brouhaha. Les trottoirs sont clairsemés, les gens ne traînent pas, pressés, le visage caché sous leur parapluie. La jeune femme est géographe, elle étudie les cartes. Voyage en rêve sur tous les continents. Elle aimerait arpenter la planète mais le monde lui fait peur.
En retard, elle court sous la pluie, se hâte. Enfin, elle le voit, de l'autre côté de la route. Vêtements trempés et esprit embué, elle traverse... et n'arrivera jamais en face. Blessée grièvement par une voiture, Delphine se réveille à l'hôpital.
La voilà dans le monde sensible, bloquée sur un lit. Autour de son corps, le personnel médical s'affaire. On lui demande de mesurer sa douleur, de un à dix. Des minutes, des jours, des semaines à voir ces chiffres danser devant elle... elle invente des formules mathématiques, plonge au plus profond d'elle-même, sonde les perceptions de l'intérieur qui se mêlent inévitablement aux bruits du dehors – des cris de patients, des discussions de médecins et de visiteurs, le son de la télévision... La morphine est bienfaisante, le corps prisonnier – dépendant – de tout mouvement, l'esprit lévite, les rêves sont hallucinatoires... Delphine fait le tour de sa personne au gré des variations de la douleur et de la présence ou non de Morphée.
Un roman de sensations porté par un souffle lyrique.
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Un roman étrange et vaporeux, audacieux puisqu'il raconte en trois scènes un voyage intérieur, avant, pendant et après l'accident qui mène à l'hospitalisation et à la morphine. Regarder ailleurs et se permettre de dire ce qui ne peut s'exprimer autrement. On délire paisiblement avec Nathalie Gendrot, on dérive vers une douleur insoutenable et on se pose les questions essentielles du corps en souffrance qui refuse de se battre puis se révolte pour la survie.
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Delphine est géographe, et rencontre trois jours plus tôt Elvin. Les regards échangés puis une danse plus tard, ils décident de se revoir. Ce soir-là, elle le voit sur le trottoir d'en face, elle court, traverse, et ce fut le choc : Delphine se fait renverser par une voiture. Elle voulait arpenter la planète, la connaître dans ses moindres recoins malgré sa peur.
le réveil se fait dans un entre deux, un moment où le corps est une masse inerte que nous ne savons plus faire bouger. Elle se reconnecte à la réalité avec lenteur. Elle connaît le flou, les bruits perçus sans les reconnaître, et ce jeu de deviner ce qui se passe plus loin. Fermer les yeux et les ouvrir. Être trop faible pour rester éveiller, trop faible pour dormir. Elle découvre cette échelle verbale de la douleur, de 0 à 10, et ces chiffres qui la suivront tout au long de son séjour à l'hôpital.

le résumé de ce livre résonnait en moi. L'envie de découvrir ce qui se cachait derrière cette hospitalisation. J'ai été surprise, choquée, interloquée, triste de lire entre ces pages des moments que j'ai vécus. M'y replonger a été chargé d'émotion.

L'hospitalisation et cette blouse qui infantilise, ce "on" impersonnel qui nous enlève notre identité. Ces fils entrants et sortants de notre corps, causant honte, brulure, gène. Et cette douleur, qu'une échelle jusqu'à 10 ne suffit pas à décrire. Pourtant, la description de ce milieu est neutre : elle explique et décrit les événements qui rythment une journée. Elle explique les passages, les regards, ce qu'on dit aux patients, ce qu'on garde pour la famille. Ce non-dit permanent. Cette douleur qui accompagne le corps. Elle donne de la vie à sa plaie, lui donne un souffle, lui donne la parole. Celle-ci s'exprime et se rappelle à sa mémoire.
Il y a également ce rapport à la Morphine et Morphée. Celui-ci chez qui elle plonge volontiers pour reposer le corps et la tête. Cette douleur qu'elle essaye de feindre, de ne pas lui donner de l'importance pour l'empêcher de l'atteindre.

L'écriture de l'auteur est marquée, fait de phrases courtes, de chapitres courts donnant un rythme. On suit une ligne chronologique, de l'accident, à l'hôpital et ainsi de suite. le premier roman de Nathalie Gendrot m'a émue pour la proximité avec mon vécu. Mais j'y aurais souhaité plus de rage : beaucoup de tristesse, mais aussi de l'espoir.

En bref :
Un premier livre qui m'a émue, exposant avec neutralité les moments rythmant une hospitalisation. Une écriture fluide permettant au lecteur de suivre les ressentis du personnage.

Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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L'héroïne, Delphine, est géographe, elle voyage dans sa tête en lisant des cartes. Elle est renversée par une voiture alors qu'elle rejoint un récent amoureux. C'est un roman étrange, l'essentiel se passe à l'hôpital dans une ambiance vaporeuse en présence de morphine et de Morphée, dans l'attente, pendant des heures, du chirurgien, de l'autoévaluation de la douleur. A l'hôpital, la vie est vite routinière. C'est un voyage intérieur et on a l'impression que Delphine n'a pas envie de revenir dans le monde réel. A la sortie de ce long tunnel, elle doit réinventer sa vie. Un roman qui se lit facilement. Les phrases sont courtes, les chapitres aussi. YR
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Delphine est géographe, elle voyage dans sa tête, les yeux rivés sur des cartes. Ce jour-là, elle avait un rendez-vous avec un amoureux, un quasi inconnu rencontré peu de jours avant, lorsqu'elle a été renversée par une voiture. Accident grave qui la laisse comateuse à l'hôpital, sans nouvelle de cet Elvin dont elle ne connaissait ni le nom ni l'adresse…
Voilà Delphine seule avec ses souffrances et ses plaies. Seule avec ces nouveaux rêves, ceux d'un voyage intérieur. Délire morphinique hospitalier d'une malade qui s'enferme provisoirement dans son corps et dans ses douleurs de classe 0 à 10… Les bruits les voix, les sons, prennent une toute autre importance lorsqu'on est enfermé dans un corps immobile. Tous les moments d'une journée hospitalière sont décrits avec férocité et réalisme, même s'ils sont imprégnés de ce délire dû à la morphine, seule à même de soulager les douleurs. Et dans une chambre d'hôpital, la vie est vite routinière. Il y a le chirurgien qu'on attend pendant des heures et des jours ; les infirmières et les médecins, qui font leur travail, mais disent rarement les mots que le malade attend, pas le temps, pas à eux de le faire. Il y a aussi les voisins de chambre, leurs familles, visiteurs bruyants ou éplorés. Les séries télé, minables mais réconfortantes. Et les médicaments, les nombres, les doses, l'intensité de la douleur, la chimie qui soigne, le mystère des délires, la victoire sur le monde sensible, celui de la douleur, des nerfs endormis, des jambes qui ne sentent plus rien.
Voilà un roman quelque peu déroutant, mais c'est une incursion intéressante dans la tête du malade, le délire est présent mais réduit au minimum, rendant assez crédibles les élucubrations hallucinées de la narratrice.
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Le monde sensible nous plonge dans la conscience troublée d'une femme qui se remet peu à peu d'un grave accident qui a failli la tuer ou la laisser paralysée. Et pourtant, en dépit de ce sujet terrible, le récit est constitué comme une bulle de poésie cotonneuse, quelque chose de flottant, ouaté, confortable.

C'est assez paradoxal et en même temps pas tant que ça. Delphine flotte entre deux eaux sous les effets de la morphine, et le style retranscrit avec brio cet état de latence dans laquelle se confondent éléments de réel et d'imaginaire, répliques crachotées par la télé de sa chambre d'hôpital, chiffres de la douleur, figures du personnel soignant et de ses songes. C'est l'occasion pour elle de cartographier non plus les eaux mais ses os, son corps, redéfini par la souffrance et l'insensibilité qui se le partagent.

Même si j'ai eu plus de mal avec les passages décrivant la vie de Delphine avant l'accident (pour le coup le manque de clarté et de repères se justifiait moins là à mes yeux), j'ai tout de même dévoré rapidement ce livre qui m'a vraiment surprise. Je m'attendais à quelque chose de très plombant, angoissant, et j'ai découvert une lecture poétique, fine, douce et presque lumineuse. Cela n'exclut pas les réalités douloureuses d'un quotidien de malade ou de blessé, mais ce n'est pas ce qui m'a le plus marquée. Un peu comme le scaphandre et le papillon, un des plus beaux cris d'amour à la vie qu'il m'ait été donné de lire, ce roman donne envie de pleinement ressentir son corps et le monde autour, mais aussi de se chouchouter, de ne pas trop se pousser au-delà de ses limites.

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Roman difficilement "racontable". Nous sommes dans la peau d'une jeune fille, Delphine, qui vient d'être hospitalisé dans un état assez grave. La douleur physique prends une part très importante dans ce roman. On est spectateurs des sensations physiques de Delphine. Elle est dans un état second et la morphine (qu'elle compare à Morphee) est la source de son délire et de son réconfort. Mais c'est un délire réaliste car qui dû faire face à une douleur physique trop importante sait que l'on peut perdre, sur le moment, un peu ou même beaucoup la tête...

Yassir (Poissy)
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L'histoire que Nathalie Gendrot raconte est intéressante à suivre d'un point de vue humain, elle nous met dans l'esprit d'une personne qui vient d'avoir un accident et qui est clouée sur un lit d'hôpital à moitié drogué, mais elle n'est cependant pas pour autant inoubliable.

Ici nous suivons donc la vie de Delphine après un accident ; de cette situation, où elle évolue dans un univers médical où beaucoup de choses lui semblent incompréhensibles et surnaturelles, né un autre état d'esprit. Un état d'esprit lié à la morphine que l'auteure va nous faire partager, où on découvrira notre personnage en train de divaguer, s'inventer des chimères, se questionner, et se demander qu'elle place pourra-telle tenir dans ce monde, qui lui faisait déjà peur.

Voilà pour le gros de l'histoire, et comme je le disais, elle est intéressante mais sans plus, le sujet manquant un peu d'originalité. Néanmoins cela ne veut pas dire qu'il est à passer, car rien que pour l'écriture, je conseille vivement ce livre. En effet cette dernière est tout ce qui a de plus magnifique ; musicale et psychédélique, elle fait ressortir le monde drogué du personnage, en jouant sur les sons et les images. Elle nous emporte dans un monde fantasmagorique, nous faisant ainsi partager au plus près les délires de Delphine.

Cependant, n'allez pas croire que il n'y a que l'écriture à sauver. Cet ouvrage chrysalide, à cheval sur une ancienne et une nouvelle vie, fait ressortir beaucoup de sensibilité. Il nous met à la place d'une personne qui souffre et qui a beaucoup de mal à retrouver une vie paisible après un choc.

En résumé, même s'il ne fait pas parti des livres inoubliables, ça reste un livre agréable à lire, même si l'écriture fait l'histoire plus que le personnage.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Roman difficilement "racontable". Nous sommes dans la peau d'une jeune fille, Delphine, qui vient d'être hospitalisé dans un état assez grave. La douleur physique prends une part très importante dans ce roman. On est spectateurs des sensations physiques de Delphine. Elle est dans un état second et la morphine (qu'elle compare à Morphee) est la source de son délire et de son réconfort. Mais c'est un délire réaliste car qui dû faire face à une douleur physique trop importante sait que l'on peut perdre, sur le moment, un peu ou même beaucoup la tête...
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Voyage dans la douleur et son monde vaporeux.
Delphine navigue entre deux mondes passant d'une émission télévisée ( légèrement déformée) à son monde douleur pour repartir dans ses délires vaporeux. Facile à lire mais pas toujours à suivre, on ne peut s'empêcher de sourire dans certaines occasions, surtout lorsque vous partagez votre chambre avec une autre personne qui regarde la télé...
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