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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Disons pudiquement que la rencontre ne s'est pas faite. J'ai très peu lu Genevoix au cours de ma vie de lecteur, la faute à une expérience de jeunesse assez malheureuse : chez moi, la bibliothèque familiale se composait presque exclusivement de ces hideux volumes reliés du Reader's Digest, ainsi que de la sélection du mois France-Loisirs. Parfois, en quête de nourritures spirituelles, je me risquais sur un de ces derniers. C'est ainsi que j'ai tenté de lire Trente mille jours à 12 ans. Inutile de préciser que j'ai été vacciné pour un moment avec le père Genevoix.
Comme le sujet de la Forêt perdue semblait fait pour me plaire, j'ai voulu passer outre. Il est vrai que c'est un joli sujet : un seigneur médiéval possède un vaste domaine aux portes duquel s'ouvre une forêt impénétrable. Impénétrable au sens propre : nul homme n'est jamais entré dans ce royaume inviolé. Or donc notre seigneur est féru de chasse mais, l'âge venant, il a délaissé les nobles et rugueuses confrontations avec les hôtes de la forêt. Son fils, cependant, est tout aussi féru de chasse que lui, et il en va de même de son ami d'enfance. Les voilà céans qui veulent imprimer leur trace d'homme au coeur du domaine de Mère Nature. Clipiti-clop clipiti-clop, ce sont joyeux et effrénés massacres de pauvres bêtes qui n'avaient rien demandé, mais il ne s'agit précisément que de bêtes. Au coeur de la forêt vit pourtant le Grand Cerf, un animal formidable qui défie bientôt nos deux chasseurs. Il est le seigneur et l'esprit de la forêt. Une lutte interminable s'engage entre des adversaires qui se respectent mais ne se feront jamais de cadeaux, lutte entrecoupée comme il se doit, clipiti-clop clipiti-clop, d'autres joyeux et effrénés massacres d'autres pauvres bêtes. On l'a compris : sans être mauvais, l'homme ne brille pas par sa lucidité dans sa relation à la nature, et c'est seulement la fille du fils du seigneur qui, après avoir pas mal clipiti-clopé dans la forêt elle aussi, comprendra enfin qu'il ne faut pas tuer tout ce qui bouge sous le prétexte que c'est une bête.
Bon, je caricature, c'est évident. Ce qui est sûr, c'est que je suis resté complètement à l'extérieur du récit, et il est fort possible que beaucoup de choses m'aient échappé. Tout de même, je me suis étonné de me sentir si facilement en communion avec le monde de Giono tout en restant aussi étranger à celui-ci. Mais peut-être est-il après tout étonnant de s'étonner de cela, je ne sais plus.
Quoi qu'il en soit, je ne me sens nullement fâché avec Genevoix, et j'ai toujours hâte de le retrouver dans Ceux de 14. Voilà bien le plus inquiétant, à vrai dire : je préfère la guerre à la chasse.
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