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sur 347 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'entrée au Panthéon deMaurice Genevoix, ce grand amoureux de la lange française m'à donné l'envie de relire «  Raboliot » ce roman qui fut prix Goncourt en 1925.
L'histoire de Raboliot s'appuie sur un descriptif détaillé d'une région : la Sologne.
C'est un amoureux de la nature qui nous parle, un premier écologiste, on pourrait dire !....
Quand il nous présente le contexte de l'histoire, M.Genevoix nous parle de l'automne, des arbres, des feuilles « il y avait dans l'air des tournoiements de feuilles lasses, détachées on ne savait de quels bouleaux, qui venaient se poser une à une dans le lit de la Sauvagere, s'éteindre au toucher de la boue » c'est toujours d'une grande délicatesse, d'un grande poésie. On découvre ainsi l'essentiel de la flore d'automne de cette région. Et que dire de la faune : Raboliot est un braconnier qui donc chasse la nuit ; à nous d'imaginer tous ces lapins, lièvres et faisants qu'il rencontre. Et puis il y a le beau-père de Raboliot qui est Taxidermiste, alors chez lui on découvre toute la faune qui peuple la région. Il faut dire que dans les années 1920, le petit gibier ne manquait pas . Les oiseaux étaient encore nombreux dans les talus et dans les haies aujourd'hui disparus. Ils avaient aussi de quoi se nourrir, les insectes étaient encore présents.
C'est aussi une époque où la campagne vivait : « ....elle resplendissait toute sous la lumière vespérale. Très loin .....quelques hommes se courbaient sur un champ, près d'une charrette attelée d'un cheval rouan.... » il y avait des hommes et des bêtes dans les champs. Il ne faut pas être nostalgique de cette période où les travaux paysans étaient très durs, mais quand même la technique ne fait pas tout !.....
Bien sur dans la campagne de cette période, tout Solognot est plus ou moins braconnier. Raboliot est sans doute le meilleur , le plus efficace ce qui crée bien entendu des jalousies. Il faut dire que chez lui cette chasse est une passion. On sent poindre le drame au fil des pages.
Maurice Genevoix oppose cette nature magnifique et accueillante à la sauvagerie des hommes.
Mais il n'omet pas de trouver chez les plus durs l'humanité qu'ils renferment . Ainsi quand il parle de la Souris, Raboliot se dit «  on l'a trop battue .....il faut plaindre ce bout de monde, trop durci pour son âge, déjà incapable d'aimer
Raboliot lui, a échappé à la Grande Guerre, saura t il échapper à sa passion et au duel qu'elle va entraîner ?

Voilà un roman que l'on ne se lasse pas de relire, un livre qui fait du bien, car même si la nature soumise à l'homme n'y a rien gagné, la Sologne reste une belle région qui mérite le déplacement
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Raboliot est un livre extraordinaire, d'un auteur sans aucun doute tout aussi extraordinaire ! Quel livre, quelle écriture ! Et quelle langue !!!
L'histoire est certes plaisante, mais aurait-elle été si captivante dans une langue ordinaire ? Je découvre l'écrivain Maurice Genevoix et son écriture tout à la fois - je m'émerveille.
Cette langue, claire, juste, savoureuse, charnue est d'une grande richesse !
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Le livre est un mélange de genres, entre poème, roman et "encyclopédie" de la nature en Sologne. L'auteur rend hommage à sa terre, ses paysages et ses habitants. C'est une exaltation de la liberté que nous propose la figure du héros, le braco Raboliot.
L'ouvrage a désormais près de soixante-dix ans. C'est une plongée immersive dans la France d'après-Guerre (1925) où la vie n'avait pas grand chose de commun avec notre époque contemporaine. On retrouve ce lien vrai (dénué de toute idéologie) avec la nature, un paysage et une région qui sort de l'ordinaire sous la plume de M. Genevoix. L'immersion est totale dans le pays de Raboliot, au milieu de ses forêts, ses talus, ses lacs et ses lapins. Mais le livre ne se résume pas en une ode à la nature. Les personnages sont des parcours de vie teintées de réelles et fines différences (Raboliot, Sandrine, Bourrel, Tournaille).
Un livre à lire et à recommander sans hésiter !!!
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Entrer dans ce livre, faire l'apprentissage de la nature et de ses richesses, de ses odeurs, de ses bruissements, car elle a un beau langage dame nature, c'est un voyage extraordinaire que nous offre la plume de Maurice Genevoix.
Les terres appartiennent Monsieur le Comte et Tancogne estson fermier général qui régit tout, terres et hommes, ils sont nombreux à sa botte.
Volat dit le Malcourtois est son métayer et il n'apprécie pas la dernière recrue de son employeur qui n'est autre que le gars Fouques dit Raboliot parce qu'il a une figure de lièvre et qu'il braconne abondamment, c'est une seconde nature chez lui, l'amour de la nature allié au frisson de l'interdit. de plus Raboliot est le cousin de la femme du garde-chasse Firmin Tournefier.
Cela va-t-il le freiner dans ses activités hors-la-loi ? Pas du tout.
Il va jouer avec le feu longtemps mais Bourrel est un acharné, un fier qui n'aime pas que l'on se joue de lui. Raboliot ce dit un petit tout petit face aux vrais voleurs Tancogne et Volat qui ont mis en place un trafic d'une autre envergure. Oui, mais Raboliot est un gibier de choix, trop libre l'animal.
Mais voilà qu'il est pris :
« D'abord parce qu'il s'agissait de lui. Que ce procès l'atteignît, lui, Raboliot, et tout était déjà changé. Depuis le temps qu'il braconnait, il ne s'était jamais fait prendre ; le soir où il avait tendu au bois de la Sauvagère était un soir comme tant d'autres : il était anormal, absurde qu'il se fût laissé prendre ce soir-là. Il avait calculé juste, senti juste ; ce soir-là comme tant d'autres, il était sûr de ses conjectures, des précautions qu'il avait prises, de tous les pas qu'il avait faits. Quelque chose était survenu, qui se dérobait à sa quête. »
Raboliot est épris de sa liberté, la Sologne c'est son habitat, il en connait tous les coins et recoins, les odeurs, les bruits, les variations au fil des saisons. C'est l'air qu'il respire, la nourriture qui le tient en vie, c'est son langage, celui du corps et des sens. Et il est toujours accompagnée de sa chienne Aîcha, fidèle entre tous.
L'auteur nous plonge dans cette vie simple et rude avec un vocabulaire qui épouse parfaitement chaque situation, qui dit au plus juste chaque personnage, le lecteur ne peut confondre Tancogne, Valot ou Raboliot.
« Mais pour un vrai braco, les nuits d'or sont nombreuses l'hiver. Cela dépend du flair de l'homme, de sa souplesse à saisir, chaque nuit, la complicité qu'elle lui offre : noire et venteuse, la nuit aurait appelé le falot du lanternier ; brumeuse et pâle, bruissante de pluie fine sur la jonchée des feuilles, elle aurait guidé le chasseur vers les grands arbres où les faisans perchés posent des ronds noirs sur les branches ; neigeuse, elle aurait conduit à la lisière de quelque bois, en telle place de bon affût d'où l'on voit les lapins et les lièvres boultiner, affamés, sur la friche blanche. »
Les dialogues montrent les rapports entre les hommes, leur place, leurs habitudes de vie, la roublardise de certains (pas toujours ceux que l'on croit), la truculence d'un langage imagé.
Il y aura entre Raboliot et Bourrel dit le merle bleu, une brute, un ennemi dangereux, des passes d'armes et une course poursuite sans merci.
Quel plaisir de retrouver cette écriture nourrie, cette exaltation de la liberté (qui est un fil conducteur récurrent chez l'auteur), cette réalité comme une substance qui vibre, palpite, ce terroir charnel.
Le lecteur se laisse porter et emporter par ce décor somptueux, et cette quête jusqu'au boutiste.
Hommes et animaux vont à la rencontre de leur destin, au bout de leur course la découverte du mystère de la mort ?
C'est somptueux par la forme et le fond.
Je vais continuer par La forêt perdue et La dernière harde, cette trilogie sur la vie sauvage.
Je vais y retrouver la nature où chaque chose fait sens, à sa place, sa fonction, où j'entendrai le bruissement des feuilles, le chant des rivières, le brame du cerf et je serai enveloppée du parfum de la terre profonde.
©Chantal Lafon

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La langue française dans son élégance, sa complexité, sa beauté : tout Genevoix est là, chantre ligérien de la littérature française. Un chef d'oeuvre absolu.
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