Hier
Demain
Jamais
Un recueil de poésie au titre évocateur, ode au temps qui s'égraine inexorablement à travers son sablier de mots, aux instants passés qui jamais ne reviendront, aux saisons qui s'effeuillent, aux feuilles mortes, aux souvenirs et aux regrets chers à Prévert, aux amours perdues chères à Gainsbourg ou à la pendule d'argent qui ronronne dans le salon de Brel.
Mais point de Prévert, de Gainsbourg ou de Brel dans ce recueil, qui ne m'aura malheureusement entraîné dans cette valse à mille temps qu'à travers quelques-uns seulement de ses vingt textes, le temps d'un infime instant, trop court à mon goût que pour l'apprécier pleinement... J'ai repris ces quelques textes, qui ont su me toucher, en citations.
Je suis toutefois resté fermé à la plupart des autres poèmes, qu'il m'a fallu relire plusieurs fois pour certains, afin d'en comprendre le sens. Sens qu'il me fut tout simplement impossible de comprendre dans certains de ces textes malgré plusieurs lectures.
N'étant pas non plus, par ailleurs, un grand adepte de cette poésie hachée où l'on saucissonne les phrases à outrance pour en faire de la poésie qui aimerait avoir l'air mais qu'a parfois pas l'air du tout, j'ai malheureusement survolé ces textes sans parvenir à m'en imprégner.
J'aurais bien voulu passer le temps, j'aurais voulu que le corps exulte...
Mais finalement, finalement,
Je suis resté à Vezoul, je n'irai pas plus loin.
Gérard Georges a couché dans ce recueil une poésie qui touchera très probablement certains lecteurs mais qui ne m'aura parlé que trop peu souvent...
Je lui préférerai les bonbons. Au suivant !
Merci à Babelio et à l’Echapée Belle Édition pour l’envoi de ce livre.
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Une jolie découverte.
Dans sa couverture sobre et son titre énigmatique, ce recueil cache un rapport à la vie, au temps, à l'être humain.
Au travers de mots parfois désuet, l'auteur tente de mettre à notre porté des concepts flous, qui régissent pourtant le monde.
La mise en page donne du mouvement aux mots, c'est pertinent.
Mais je ne vais pas vous mentir, je n'ai pas compris le sens de tous les textes, et je suis sûrement passé à côté de certaines choses, mais qu'importe, j'ai apprécié cette oeuvre.
En bref, une belle découverte.
Belle lecture à tous.
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Ce recueil de poésies, le titre est assez explicite, veut rendre sensible – perceptible – au lecteur le caractère mouvant des choses, leur impermanence consubstantielle : cela même qui s'achève puis disparaît pour toujours et à jamais… en attendant le lendemain, qui recommencera une comparable sarabande – comme hier. Et l'auteur de convoquer pour nous les apparitions disparaissantes des phénomènes, les intempéries qui rythment le temps.
La saveur des mots, parfois volontairement désuets et de ce fait suggestivement nostalgiques, à la manière du « il était une fois » des contes, contribue à enclencher la « magie » revendiquée par le poète ; mais plus encore et surtout le lecteur est sensible au flux d'images, de paysages, de sensations d'une grande inventivité verbale, dont sont tissés les poèmes.
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-Impressions mouvantes-
[...]
C’était un éternel passé
qui tardait à venir.
La fenêtre ouverte laissait flouer toutes les pensées
les plus osées -les moins formelles.
Des embruns crépitaient sous les senteurs de résine.
Ton corps alangui sur la couche
-si nu, si beau, si doux-
tressautait au moindre souffle du vent.
Cette envie de te toucher
de faire l’amour
de renaître aux jours anciens
-tous ceux qui fleurissaient comme les roses de Noël-
et puis
ce demain qui déboulait tellement vite
que,
sitôt que je pus ouvrir mes yeux purulents,
je ne sus remonter
tout à l’envers
du temps
-Songes-
Déjà,
ce sont vêpres qui tonnent
la mer est ivoirine
un albatros couleur de vent
déploie « ses ailes de géant »
et moi,
immobile,
je m’empêche de marcher
Tant de fleurs du mal
se sont encanaillées dans ma vie
j’effeuille tout ce qui passe
je soliloque à l’avenir
et me moque du paon qui tasse
et étale
ses plumes de néant
Ô vieille nuit de mes vers
nuit d’hiver à la neige à la pluie
comment ai-je pu tant courir
autour de tous tes sortilèges ?
Mon tour viendra
-et tôt sera sans doute-
de ne plus entendre tonner les cloches
Ni vêpres
Ni mâtines
Il pleure des larmes de verre sur
le chemin qui n’en finit pas
Il plane encore un peu de nuit sur
l’herbe gelée
un oiseau suspendu attend
que
naisse enfin l’aurore
que
fonde cet abîme
que
les couleurs l’emportent
Je me souviens de ce jour qui n’a jamais été
et jamais ne sera
C’est ma mémoire enfuie
enfouie
que j’hésite à exhumer
C’est une mer de nuages
un hourvari de temps anciens
une galopade de tout ce qui aurait pu être
ici-bas
sous la houppelande de la voûte
là où s’accrochent en vain les étoiles
là où commence ce chemin
qui,
jamais,
ne
finira
demain
Never more
Je tourne ma fange dans sa boue
jusqu’à
sept fois dans la semaine
du 1er de l’an
jusqu’à
la Saint-Sylvestre.
Mais déjà
le temps qui passe jamais ne se recompte
et,
au défilé des refrains séculaires,
je rêverai souvent d’autres aubes diamantaires.
Jamais plus ne viendras
toi,
la compagne éprise.
J’ai beau tourner et retourner dans ma tête
cette musique qui m’obsède,
il est bien tard déjà
pour conjuguer le verbe aimer...
L’ embrunir
Las !
Il est bien tard ce soir.
Les pâquerettes ont refermé leurs pétales de neige croûtée.
L’allée qui mène à la vanne
se referme
alors que luisent les premières étoiles.
Mais où va donc ce vieux chemin dallé ?
Dans la chute d’eau,
peut-être,
où voudraient s’engloutir les étoiles mouvantes
de ma vieille galaxie.
Hier...
Demain...
Jamais...
Concepts étroits de notre misère humaine.
Se retrouver dans une autre dimension par la poésie magicienne.
Lors de la rencontre du 12 juin 2014 à la librairie Georges, pour la présentation du livre le chant des possibles, disponible sur www.lacheminante.fr