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3,67

sur 210 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« A la table des hommes » est un conte intemporel qui nous hisse au-delà de la haine tout en nous ancrant dans notre temps bouleversé par une violence dont nous avions cru être protégé, la guerre, le goût de la destruction et le mépris de la vie. Mais ces périodes de chaos n'ont-elles pas exister tout au long de l'histoire de l'humanité ? ne peuvent-elles pas générer une renaissance, être l'occasion de grandir ?

Ce conte revisite la Genèse à partir de la naissance obscure d'un être qui sort par étapes successives de sa condition animale pour atteindre progressivement à la connaissance de lui-même et des autres.
Ses débuts dans l'existence sont douloureux et confus. Il perd suite à un déluge de feu et de destruction deux mères la première animale, une truie et la seconde humaine qui le nourrit de son lait peu de temps victime, elle-aussi des suites de cette catastrophe peut-être atomique.
Une daine l'adoptera, le guidera jusqu'à ce que les hommes, dont il va apprendre alors à se méfier, la tue.
Il vit dans l'instant tous ses sens en alerte et gardera cette capacité à s'extraire du temps.
« Tout ce qui n'advient pas dans l'immédiat, ou presque, est pour lui un jamais. Il vit dans la plénitude du présent au sein d'une rondeur temporelle chaque jour renouvelée, non dans l'étendue indéfinie du temps. »

Il est prénommé Babel, à cause de la confusion de son esprit, par des femmes qui l'accueillent dans un village dont les hommes ont disparu.
A partir de ce moment, différent des autres, lui qui n'est « ni beau, ni laid (mais) particulier, et émouvant avec son regard d'innocent en alarme » va attirer sur lui au fil de ses rencontres compassion, désir de protection mais aussi la haine que peut faire naître son innocence, le désir de le faire souffrir.

Il va franchir, en fuyant pour survivre à la folie meurtrière des hommes, des frontières géographiques mais aussi faire tomber des frontières intérieures qui le maintiennent dans l'obscurité dont il va s'extraire en apprenant à lire et découvrant le pourvoir et la magie des mots. Il deviendra alors Abel : de la confusion qui l'habitait quand lui manquaient les mots, il va parvenir à un souffle, un souffle de vie fragile, beau, précieux dans sa fragilité même, qui lui permettra de se sentir relié aux autres et à l'Autre mais toujours « une mémoire obscure couve en lui qui se réveille au moment propice et lui inspire ce qu'il doit faire... »

Sylvie Germain nous tend par l'intermédiaire de ce livre un fil d'ariane qui peut sembler ténu. En le tirant elle ne nous offre pas de solutions, elle nous dit que la consolation peut venir de la conscience de la beauté fragile et fugace des choses et des êtres qui nous entourent, voués à disparaître. Beauté qu'il faut effleurer, contempler, protéger sans la figer sous peine de la détruire.

Elle nous dit que Babel devenu Abel « n'est plus avide de découvrir davantage le langage des hommes, il lui suffit de faire bon usage des mots qu'il a appris, de préserver autour de chacun d'eux un espace de silence où les faire résonner. Il n'est plus désireux de plaire à ses semblables, d'être accepté par eux, il lui suffit d'avoir été aimé par quelques-uns et d'avoir aimé ceux-là. Il a reçu sa part de fraternité, des destructeurs la lui ont arrachée, mais sous la douleur de ce rapt, il conserve la joie d'avoir un jour reçu cette part d'amour et d'amitié, et cette joie, personne ne pourra la lui retirer. »
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Un conte philosophique comme une belle parenthèse entre deux romans noirs .

Mais de la noirceur, on en trouve également beaucoup dans cet ouvrage .

Noire, la guerre qui ravage la campagne où nait Babel, 

Noirs , les charniers laissés par les soldats, 

Noire , la trace de sang rouge lorsque les chasseurs traquent le gibier,

Noires, la haine et la bêtise des gamins du village où est recueilli l'enfant sauvage,

Noire , l'intolérance aveugle qui caractérise notre époque .

Seulement , comme une note d'espoir , il y a aussi de la lumière :

celle de la jeune mère qui a perdu son enfant et donne son lait au petit être arraché à sa famille 

celle des animaux qui de leur chaleur et de leur présence réconfortent le petit ,

celle des belles personnes qui vont croiser le chemin de Babel et l'emmener plus haut et plus loin dans la connaissance jusqu'à ce que Abel a appris lui suffise pour supporter le poids du reste de sa vie.

Et puis la corneille Doudi, mémoire vivante du monde dont il est issu et qui le suit comme une ombre bienfaisante .


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J'ai bien aimé ce conte, tantôt planté dans l'imaginaire, tantôt planté dans le réel. J'ai bien aimé aussi ne pas saisir l'époque et parfois la toucher du doigt. Tout est tangible et intangible à la fois. Ce basculement du rêve à la réalité est une petite danse constante. J'ai aimé l'histoire de cet enfant sauvage, né d'une union incroyable, qui se construit au contact des hommes, avide de comprendre et de partager mais sans renier son attachement à la terre.



J'ai apprécié les descriptions de la nature, des animaux, les sons, les odeurs. On sent la grande passion de son auteure pour la flore et la faune. On se glisserait facilement dans la peau de l'animal pour ressentir ses besoins et ses liens avec son environnement. Tout y est admirablement retranscrit, précis ; l'écriture est poétique, travaillée et pourtant facile.



Sylvie Germain s'invite à la table des hommes et le constat est accablant. Les digressions de l'auteure sur les drames du quotidien dont les hommes parsèment leur chemin, sont listés, précis, parfois trop précis et pointent des faits d'actualité récente et nous sortent alors du contexte de la fable. Les hommes n'ont pas le beau rôle ici et leurs méfaits envers eux-mêmes, la nature et les animaux sont redoutables et nombreux. Mais malgré leurs défauts, l'auteure arrive quand même à saluer l'amour et la fraternité qu'ils arrivent parfois à partager.



Décidément j'aime le regard que Sylvie Germain pose sur les Hommes. A chaque roman que je parcours, je suis toujours éblouie de son analyse et de la précision quasi-chirurgicale qu'elle utilise dans le choix de ses mots pour poser décor et personnages.



Albel semble né de la forêt. Il ne sait rien, ne dit rien. Il hume le vent, cueille des baies et des racines, observe la nature et comprend les animaux. Sa seule compagne est une corneille.
Puis, Abel est recueilli par une vieille femme dans un village dévasté par la guerre. Petit à petit, il apprendra des hommes... il apprendra aussi à rire et à pleurer.


Lien : http://mespetitesboites.net
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Belle idée que celle du conte d'un petit cochon métamorphosé en jeune adolescent vierge de tout.
de l'animal vivant en symbiose avec ses congénères et les éléments naturels au choc de la confrontation avec la violence des hommes et du lent et difficile accès à l'état d'humain.
L'occasion de dénoncer les guerres, toutes les guerres, les religions sources de conflits meurtriers, la haine, la férocité entretenue.
L'animal, sans passé ni futur vit la minute présente, assouvit sa faim et la soif.
L'homme détruit le passé dans lequel il ne se reconnaît pas et endeuille le futur de sa violence, de son absence d'humanité.
Un excellent roman, comme tous ceux de Sylvie Germain.
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Je tombe toujours sous le charme de l'esprit, des ambiances, des mots de Sylvie Germain.
Ici, dans un village en guerre, un porcelet est l'unique rescapé d'un bombardement, avec une jeune femme qui mourra peu après. D'errance en errance, il se retrouve près d'un jeune adolescent dans lequel il se transforme. S'ensuit son apprentissage de la vie humaine. le voilà à la table des hommes.
Cette histoire débute sur la guerre, mais même la paix retrouvée, elle restera en toile de fond. Par son absurdité, par le rôle de prédateur de l'homme envers l'homme, envers les animaux. Comme une violence inéluctable.
Encore une fois, par la beauté du langage et des mots, avec une écriture comme une poésie de brume, Sylvie Germain fait passer un message fort dans une histoire forte.
Que de beaux passages, comme cette amitié entre le jeune Babel, devenu Abel, et la corneille Doudi.
Un livre à la situation de départ étrange qui poursuit sa résonance plusieurs jours après sa lecture.
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Ma première lecture de Sylvie Germain a été Magnus que j'avais adoré et qui m'avait beaucoup émue.
Depuis, mes lectures de cet écrivain ont toujours été des "cadeaux": des lectures perturbantes, déstabilisantes mais dont je suis ressortie pleine de questions et d'envie de découvertes et surtout avec le désir de revenir vers cette narratrice...


Ce roman ne fait pas exception : je le place en parallèle de Magnus car il dénonce la folie des hommes et leur énergie destructrice.
C'est un conte, plein de rêves, et aussi plein de cruauté, que vous n'arriverez pas à ancrer dans une période de l'Histoire, car il rappelle le passé comme le présent ...et sans doute décrit-il l'avenir.

La relation de l'homme à l'animal y est fortement évoquée et j'ai beaucoup aimé ces passages...Les corbeaux vénérés par les indiens le sont aussi par Sylvie Germain qui en fait le protecteur du personnage principal du livre - BAbel - et ce n'est pas si souvent que ces noirs oiseaux ont une place respectée.
L'acceptation des cultures différentes, des coutumes propres à chaque ethnie, jusqu'à la langue et l'usage des mots est au coeur de ce récit.

On ressort de ce livre, curieux des autres et de leurs richesses si on ne l'était pas avant. L'exclusion est une absurdité.



A lire ...
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En temps de guerre, à une période et un lieu non définis, mais pas très loin de nous.
Un porcelet fuit les bombardements et tente de survivre dans la forêt, chassé, poursuivi, blessé, meurtri, épuisé, il s'effondre dans un buisson où agonise un jeune garçon délirant de fièvre, blessé lui aussi par la guerre et couvert d'affreuses blessures infectées. Tous 2 veulent vivre et une lutte puissante entre les 2 corps s'engage, une lutte dont sort un être d'apparence humaine mais à l'esprit animal. Innocent, nu, surpris et heureux d'être en vie, l'enfant est bientôt recueilli par Ghirzal la vieille d'un village voisin. L'enfant pousse, il grandit dans le monde des hommes, tantôt dans la douceur et bienveillance, tantôt dans la méchanceté et la violence. Au contact des hommes, il perd son flair, sa force, son sens le plus développé, au profit du langage dans lequel il se jette pour tenter de comprendre le monde cruel, sale, laid et impitoyable des hommes.
Un roman magnifique, qui nous tient les yeux grands ouverts sur la folie des hommes. Il faut bien, dans ce monde de fou, comme Abel, nous accrocher à un regard, un rire, un geste, et nous sentir heureux d'avoir croisé un instant de bonheur. Un monde sur lequel nous ne pouvons fermer les yeux parce qu'il recèle bien des trésors, dans la nature évidemment mais aussi dans le coeur des hommes.
Lien : http://www.levoyagedelola.com
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À la suite d'un bombardement aux allures de cataclysme, un porcelet survit tant bien que mal dans une nature plutôt hostile. Il trouve des nourrices occasionnelles que la mort lui ravit rapidement. « Pour tout vivant, avoir un corps familier, bienveillant, contre soi, est rassurant. » (p. 16) le petit cochon apprend très vite qu'il doit se méfier de l'homme, vivre loin de lui et profiter de chaque instant. « le goret aime à paresser, à ruminer la jouissance d'être en vie, d'appartenir à la terre, de respirer l'espace, de faire peau avec les éléments, chair avec le monde. » (p. 24) Et voilà qu'une nuit, le jeune cochon se transforme et devient homme. « Il ignore tout autant où il est, ce qu'il est, ce qu'il fait. Il avance dans un monde soudain frappé d'extrême étrangeté. » (p. 37) Il faut maintenant intégrer le monde des hommes, se plier à leurs pratiques, adopter leur langage et leurs comportements. Nommé Babel par la communauté qui l'a recueilli, il apprend à devenir un homme et à faire reculer l'animal qui est en lui. « Il lui faut compenser l'amenuisement de son odorat en s'emparant du langage comme d'un instrument d'exploration des choses et des gens, en faire une faculté de perception, un sixième sens qui ramasse et concentre les cinq autres. Une arme pour comprendre tout ce qui se dit, et ce qui se trame dans ces dires. […] Nommer pour prendre à son tour la parole et tenter de survivre parmi ses congénères si imprévisibles, déconcertants, comme il le devient de plus en plus à lui-même… » (p. 65) Babel rencontre des humains meilleurs que d'autres, plus ouverts, plus amicaux et qui ne connaissent pas la haine. À la table des hommes, il y a à boire et à manger : encore faut-il apprendre à reconnaître les mets qui nourrissent et ceux qui assoiffent, les convives de bonne compagnie et ceux qu'il vaut mieux éviter.

Encore un très beau roman de Sylvie Germain, cette auteure qui n'en finit pas de me ravir et de m'émerveiller. En parlant d'animaux, elle parle d'humanité et d'amour. La nature n'est jamais loin dans ce roman, comme la corneille amie de Babel qui se pose sur l'épaule ou comme les fleurs qui décorent les tables et les sépultures. « Il faut bien ruser avec le chagrin fou de la séparation. Et il faut vaille que vaille essayer de sauvegarder une capacité d'émerveillement devant le monde, et d'amitié entre humains. » (p. 179) Pétri de réalisme magique et d'histoire contemporaine tragique, ce roman m'a beaucoup rappelé le livre des nuits, chef-d'oeuvre de Sylvie Germain. Il n'est pas toujours aisé de se reconnaître humain et d'accepter cette condition d'où sourd trop souvent une cruauté intarissable. « Certains jours, en prenant connaissance de l'actualité ou de bas faits du passé, il ressent une honte cuisante d'appartenir à l'espèce humaine. La plus féroce des bêtes sauvages paraît inoffensive en comparaison, sa nuisance reste limitée et dénuée de calcul, et d'orgueil et de duplicité. » (p. 151)
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e suis rarement déçue par un roman de Sylvie Germain depuis que j'ai découvert son univers à la limite du fantastique avec Magnus. Depuis trente ans, cet auteur construit une oeuvre intéressante qui tente de répondre à l'essentiel : qu'est-ce qu'un être humain?. En philosophe, elle interroge notre rapport à Dieu loin de toute bigoterie et toute habitude irréfléchie.
En prenant généralement le biais du conte, elle nous entraîne dans un monde fabuleux pour mieux mettre en exergue les dérives du monde réel. Et ce nouveau roman, A la table des hommes, en est un très bel exemple.
Dans un pays dévasté par la guerre, un porcelet fait l'expérience de la survie. Allaité par une mère en deuil, sa confiance en l'homme sera vite rompue. de tous les animaux qui l'accompagneront dans sa fuite, seule une corneille sera son « point d'ancrage magnifiquement mobile dans la fluidité du temps. »
Enfant sauvage recueilli par Ghirzal, une vieille du village, celui qu'on surnomme Babel va faire l'expérience de l'humanité en la personne de Tomka, un jeune revanchard prêt à malmener les plus faibles.
Contraint à l'exil afin de ne plus être la tête de Turc d'un village meurtri, l'enfant part avec Yelnat, un vieux clown sauvage et trouve refuge chez deux frères, Clovis et Rufus.
Babel est un drôle de garçon. « Il y a chez lui un alliage de candeur et de gravité, de douceur et de robustesse qui l'étonne. Il se tient de plain-pied avec la vie, avec le monde, sans leur demander des comptes, sans rien apprendre de plus que ce qu'il en reçoit. Il entretient avec les bêtes une complicité tacite, et partage avec une corneille une amitié plus intime qu'avec quiconque. Il donne l'impression d'habiter le temps comme une demeure paisible, ou plutôt de le traverser à la façon d'un animal parti en transhumance et qui parcourt de longs espaces à pas pesés et cadencés, sans se soucier de la durée du trajet ni des difficultés qu'il risque d'avoir à affronter en chemin, mais en jouissant de chaque instant. Une jouissance placide, de basse et continue intensité que des imprévus malencontreux peuvent perturber, certes, parfois mettre à l'épreuve, mais non anéantir. »
Au delà de l'apprentissage de la langue, Babel découvre une famille tutrice qui l'aide à entrer dans la vie. En faisant de Clovis un blogueur aux textes et dessins irrévérencieux, épinglant des dignitaires religieux de diverses obédiences, frappé par la bassesse de l'espèce humaine, Sylvie Germain donne à comprendre la finalité de sa fable.
Au delà de rappeler que les créations divines sont l'ensemble du monde animal et végétal, elle n'hésite pas à dénoncer l'orgueil de l'homme qui par exemple condamne la vache folle de ses dérives commerciales.
Sous une très belle fable, l'oeil critique de l'auteur sur les faits actuels nous rappelle que » le destin de tous les vivants est égal » et que c'est souvent l'homme qui devient ce dévastateur » animé par la haine de la beauté et de la créativité. »
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Cet ovni littéraire est déroutant ! D'après la quatrième de couverture, j'étais loin d'imaginer l'histoire que recèle ce récit. Il serait donc dommage de vous faire un résumé qui ôterait l'effet de surprise à la lecture.
En effet, le choix du héros, sa métamorphose au fil des pages...on ne peut que se laisser surprendre car il est impossible d'anticiper la suite du roman une fois le livre ouvert. On se laisse embarquer, entre monde animal/végétal et règne humain. Dans son récit, Sylvie Germain superpose ces deux mondes, mettant en exergue la férocité et la volonté destructrice des Hommes en opposition à l'instinct animal, dénué de toute cruauté. Mais l'homme n'est-il pas tout autant capable de bienveillance ? C'est toute l'ambivalence de ce livre, oscillant entre le meilleur comme le pire dont l'homme est capable.
Ce roman parle également de l'apprentissage du langage qui différencie l'Homme de l'animal et nous amène à une réflexion sur l'usage des mots.
A travers une écriture forte et poétique, charnelle et esthétique, l'auteure nous entraîne dans ce qui tient autant d'une fable et d'un conte philosophique que d'un roman surprenant qui ne vous laissera pas de marbre.
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