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Citations sur Le monde sans vous (27)

Il va le train, il va il va. Les heures s'écoulent, s'épanchent les unes dans les autres, forment des jours qui à leur tour s'entrelacent, se confondent, tissent avec les nuits un long jour indéfini qui passe du blême au gris rosé, du gris bleuté au gris cendreux, du violet au noir et du noir ---------- au rien.
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En Sibérie, ce n'est pas que l'on soit loin de tout, en fait, on est au coeur du Loin, on le respire à en perdre le souffle.
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Et c'est ainsi que le désert est entré en lui, au lieu que lui-même y pénètre. Il y a eu retournement. Tous les livres lus sont retombés au silence, ne laissant plus en lui qu'un long murmure de sable, de vent, de roches et de soleil, et qu'un désir à nu devenu patience, humilité. le désert dès l'enfance a tant ébloui son imagination, son coeur, tant éveillé sa curiosité, qu'il a marqué en profondeur sa pensée, ses goûts, ses valeurs, il s'est transformé en lui en une géographie intellectuelle et morale. Il s'est glissé dans sa vie de part en part.
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Se peut-il que la mort soit venue te saisir, toi ma mère la vivante, qu'elle t'ait fait basculer d'un coup et sans retour dans un gouffre qui n'est ni d'azur ni de terre, ou bien des deux peut-être, la terre étant pétrie de poussières stellaires ?
Se peut-il que la mort soit une autre façon d'explorer la vie, d'avoir accès à sa source ? Y est-on plus réel ? Y est-on plus vivant ?
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Flammerole ma mère, ton temps sur la terre est épuisé, te voici retournée en elle, sous son écorce, dans son obscurité, sa froideur
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C'est pourquoi un peu de nuit tremble toujours au coeur des roses, ce coeur poudreux où tourne l'un des pivots invisibles du temps. Une nuit plurielle où s'entremêlent divers pans de mémoire, confuse autant qu'aiguë, où se murmurent appels, plaintes et chants, échos en fugue et répons. Une nuit mouvante où se balance le désir qui tantôt chavire côté tristesse, tantôt se redresse côté joie. La joie d'avoir aimé. Joie devenue gratitude et demeurée telle par-delà la disparition, le deuil.
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La lyre de l’amoureux n’a pas sa place en Sibérie, et il n’est pas besoin de crécelle du lépreux – le cri aigu d’un aigle striant le ciel, le craquement d’un arbre disloqué par le gel, le grondement des fleuves en débâcle, l’écho lointain d’un hululement d’esprit ou de loup errant, d’un chant de femme veillant sur les braises du foyer, suffisent. Ce sont le vent, les bêtes, les fleuves et les forêts qui tiennent la lyre et tournent la crécelle.
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Nos amours plombent parfois presque autant que des haines.
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« En amont de mon père il y a ces deux êtres, et ma mémoire d’eux qui le traverse et faiblement l’éclaire dans un très doux fouillis de roses, de terre et d’eau. Il y a ces deux êtres dont il ne me reste plus que les noms gravés dans une pierre blanche…

Deux noms gravés dans une pierre blanche.

Là-haut sur la colline en plein pays celtique qui longtemps associa le culte des pierres et les divinités des eaux. Pays qui garde traces d’anciens sanctuaires druidiques et de thermes gallo-romains. Colline dont le nom lentement a glissé, fluidifié par les siècles. Vercellacum, Verselai, Vézelay. Et ainsi seront à leur détour déclinés par le temps les deux noms inscrits sur le lourd rectangle de calcaire, jusqu’à parvenir un jour à l’effacement, comme si toujours les divinités des eaux, et du vent, devaient l’emporter sur la mémoire des pierres. Là-haut sur la colline le cimetière s’étend au pied de la basilique, à la proue de l’abside, plein est. Il s’ouvre comme un livre aux pages séparées, posées parmi les arbres, les fleurs, la broussaille. Un livre dispersé dans l’immobilité, le silence, sous le soleil levant et qui dorénavant compte une nouvelle page. »
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une femme est morte. Toi ma mère. En héritage, un souci d'or ; porter le poids de ton absence, porter le poids des soleils en éclipse, des hiers révolus et lentement transmuer ce poids en grace. Ce sera long. Il y a des tâches vouées à l'inachèvement.
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