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Nathan, 45 ans s'abrite sous un abribus par temps de pluie. Il y découvre des photos de personnes disparues et reconnaît parmi celles-ci Gavril Krantz, un personnage qui avait beaucoup compté pour lui dans son enfance.
Nathan a connu Gavril en 1980. Il était enfant à Paris, souvent livré à lui-même car il vivait seul avec sa mère qui devait travailler.
C'est dans ces moments de solitude qu'il a connu Gavril, un comédien de rue avec une personnalité très riche.
Ce sont pour moi, les plus beaux moments du livre : ceux où Gavril fait découvrir les giboulées de mots, les palindromes au petit garçon Nathan. Ensemble, ils parcourent les rues et s'arrêtent devant les plaques commémoratives. C'est ainsi que Nathan apprend une partie de l'histoire de France.
Cela me faisait penser aux multiples promenades de Patrick Modiano dans les rues de Paris mais dans un tout autre genre.
Gavril est un personnage plein de vie, comédien de rue mais aussi amené à faire de petits boulots. Il est plein de vie, débrouillard. Il sera vraiment un personnage fondateur dans la vie de Nathan.La vie les a séparés à l'adolescence. Sylvie Germain fait parler Gavril avec un langage poétique, fantaisiste, très beau à lire et à relire même pour de nombreux passages.
Après l'apparition de la photo de l'abribus, Nathan part à la recherche de Gavril, de sa vie passée en Roumanie.
J'ai pour ma part préféré la première partie pleine de vie même si je comprends la recherche que fait Nathan devenu un homme solitaire. Il semble aller à la recherche de ses racines.

Challenge plumes féminines
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Quel bonheur de renouer avec Sylvie Germain, que je lisais beaucoup il y a une quinzaine d'années ! Ce dernier livre d'elle, prêté par une amie, est un coup de coeur, comme l'a été pour moi " Magnus" en son temps.

C'est d'abord l'écriture si poétique, évocatrice, inventive, que j'ai retrouvée avec plaisir. Poétique, oui, il sera d'ailleurs souvent question de poèmes , notamment roumains, mais aussi français , particulièrement d'Apollinaire et Rimbaud, dans cette histoire émouvante.

Le 6 septembre 2015, le hasard va bouleverser la vie de Nat(h)an, lorsqu'il aperçoit cet avis de disparus sur un abribus parisien: y figure la photo de celui qui a illuminé son enfance et son adolescence solitaires, en manque de tendresse maternelle.

L'homme-ibis si farfelu, au regard roux, avec qui il a déambulé dans Paris, qui lui a appris tant de poèmes qu'il déclamait aux passants, entrecoupés de sons étranges, et de musiques soufflées d'instruments improbables. Gavril , le roumain exilé, le tzigane dont toute la famille a été broyée par les nazis. Gavril qu'il croyait mort, par sa faute. On le lui avait dit. Mais il est toujours vivant!

S'en suit une enquête, une quête personnelle, des révélations bouleversantes, et une renaissance... Je préfère ne pas en dire plus, laissons la magie des mots, la source d'émotions toucher aussi d'autres lecteurs...
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Je viens juste de le terminer. Je ne sais pas trop comment rédiger cette critique. Car sans m'identifier réellement à ce personnage, Nathan, cet enfant, adolescent, homme, j'ai tout droit été touché au coeur par son cheminement, sa découverte de la vie, qu'il s'est fabriquée comme il a pu. Sa rencontre, lorsqu'il est encore enfant, avec cet homme excentrique, qui a su l'émanciper du manque d'amour maternel, amorcer son chemin de vie, est bouleversante de bonheur, de vie, autant que pour l'enfant que pour l'homme. On apprendra un peu plus loin que cet homme, Gavril a survécu aux coups de l'Histoire, en s'échappant de la Roumanie communiste. On apprendra encore un peu plus loin pourquoi la mère de Nathan est elle aussi une rescapée des aléas de la vie et n'a pu apporter l'amour que son fils attendait. Tout le monde, finalement, se construit comme il peut, avec ce qu'il a. C'est ce qu'on appelle la résilience. On finit tous par se reconstituer. On sent tout l'amour que Sylvie Germain apporte à ses personnages malmenés. C'est un roman qui permet de ne pas perdre de vue qu'il y a toujours une voie de sortie, lorsque tout semble perdu.
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Une averse et Nathan s'en protège sous un abribus. Côtoyant quelques annonces, y sont placardés des avis de recherche, des portraits mal photocopiés de disparus. Parmi eux, celui d'un vieil homme, une tache noire sur la tempe gauche : Gavril, échappé d'un hôpital.
L'émotion submerge Nathan. Des flashs, des souvenirs le ramènent plus de vingt-cinq ans en arrière.

Gavril est ce saltimbanque, perché sur des échasses, qui a su tromper la solitude de Nathan alors qu'il avait neuf ans et traînait son ennui dans un quartier de Paris. Gavril, l'inventeur d'instruments à vent et à mots, lui a ouvert un monde de fantaisies et de poésies et lui a insufflé confiance et énergie qui lui faisaient tant défaut.
Mais cette surprenante amitié intergénérationnelle a été rompue.
Nathan a continué sa vie, sans enthousiasme, sans saveur « …et sa vie, il l'a sirotée ainsi qu'une infusion tiède. »

Histoire tout en finesse, magnifiquement écrite, qui oscille entre mélancolie et joie de vivre choisie et défendue par Gavril. Il faut se laisser charmer par ces phrases si artistiquement composées. Elles déroulent, progressivement, un subtil chemin vers une compréhension de soi et des autres.

L'idée de Sylvie Germain est très belle. En revenant sur les images, mais aussi sur les blancs laissés par cette amitié, Nathan va trouver des réponses sur le passé de son ami, sur la froideur de sa mère, sur sa vie inaccomplie. de cette nostalgie qui l'étreint au souvenir des années illuminées par cette amitié, Nathan va s'éveiller.
L'auteure nous éclaire avec la lumière que Gavril a su tirer des ténèbres malgré l'oppression et la persécution subies dans son pays natal, la Roumanie. C'est tout un univers musical et poétique qui l'a porté vers la liberté et la vie.

Les pages sont habitées de nostalgie, de mélancolie, de regret, d'injustice historique et amoureuse mais aussi de joie, de poésie, de dynamisme et d'optimisme.
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Il était de passage à Paris, sous un abri bus pour se protéger de la pluie, quand il a vu son visage sur un avis de recherche placardé. Il pensait cet homme mort depuis de nombreuses années, portant la culpabilité de cette disparition. Alors les émotions jaillissent, d'abord le rire, la stupéfaction puis la joie, l'espoir mais aussi la crainte.

Retour en 1980, Natan a neuf ans quand il fait la connaissance de Gavras qui déambule dans les rues sur des échasses et avec des instruments à vent dans un carquois. Il a une enfance solitaire, et désoeuvré traîne dans le quartier pour observer la vie. Ce petit bonhomme bègue regrette le h dans son prénom qui pourrait lui donner un peu d'air pour ne pas se sentir emprisonné. Gavras va l'encourager à corriger cette erreur.

Quelques années plus tard et un accident, Nathan se réveille d'un coma et sa mère lui annonce la mort de Gavras. Ses plus belles années et une amitié disparues. La vie paraît fade. Il termine ses études, fuit le domicile maternel et sécurise sa vie.

La recherche de la vérité, de la vie de son ami, va l'amener à de la colère puis de la haine. Il lui faudra du temps, un voyage en Roumanie, une vengeance pour arriver sur le chemin de l'apaisement.

C'est une sublime histoire sur une rencontre ratée qui tourne à la haine entre une mère et son fils et une amitié salvatrice. le style est poétique et mélancolique à la hauteur de l'histoire.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Un petit garçon et un musicien de rue qui joue aussi avec les mots se rencontrent.
« Une chimère homme-oiseau », c'est ainsi que l'homme apparaît à l'enfant.
Ensemble ils arpentent les rues de Paris.
L'homme raconte à l'enfant les plaques, les inscriptions, la vie de Paris.
Quelques années de bonheur pour l'un comme pour l'autre, suivies d'une séparation brutale.
L'enfant devenu adulte ne s'en remettra jamais.

Encore une belle histoire de Sylvie Germain, et surtout, de magnifiques personnages.
Avec son talent habituel, elle crée une ambiance subtile, des relations extraordinaires, des situations improbables.
Et comme à chaque fois, la magie opère.
On est sous le charme de l'écriture, de l'histoire, de ces êtres inventés.
Nathan, Gavril…… ils restent là, bien présents, longtemps après la dernière page tournée.
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Nathan découvre sur un avis de recherche le visage d'un homme qu'il croyait mort depuis vingt cinq ans, un saltimbanque roumain qu'il a croisé lors de son adolescence et qui avait totalement enjolivé sa triste vie de l'époque, lui, adolescent timoré.

Nathan décide alors de partir à la rencontre de cet ami perdu de vue, essayant de savoir pourquoi on lui a caché qu'il était toujours vivant et cette amitié vive entre un jeune enfant et un immigré tzigane est le sel de cette épopée sur les traces de son passé.

Le charme de Sylvie Germain dont on a souvent parlé sur baz'art continue de fonctionner à plein régime avec ce nouveau roman : la narration alterne les allers retours entre passé et présent et nous dit pas mal de choses passionnantes sur les lâchetés des hommages, la persécution des tziganes pendant la 2e guerre mondiale, les courages insoupçonnés qu'on a au fond de soi et sa faculté de réconciliation intérieure.

"Obtempérer à l'air du temps ne pas se faire remarquer plus que nécessaire. Toute cette inconsistance lui saute aux yeux, le prend à la gorge."

Grâce à la plume lumineuse et délicate de Sylvie Germain, ce conte s'avère avant tout comme une formidable ode aux poètes et aux traces que les grands hommes laissent derrière soi, ainsi qu'à la beauté des cultures ancestrales .

Oeuvre singulière, fable philosophique et poétique, ce "vent reprend ses tours" nous emporte très loin en littérature pour peu que l'on accepte le voyage.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je pourrais lire Sylvie Germain rien que pour la beauté de son écriture. Des phrases qui me donnent envie de lire à voix haute, des mots choisis avec une telle justesse que j'en reste béate et me demande "mais c'est juste parfait ce passage, comment fait-elle pour trouver les mots qui conviennent exactement ?"
Ce n'est pas le premier roman que je lis d'elle, je n'ai jamais osé en chroniquer un seul car je me sens d'une maladresse terrible pour rendre compte non seulement de la finesse de son écriture mais aussi de l'intelligence de son propos.
Lire un livre de Sylvie Germain, c'est entrer en subtilité. Avec son écriture discrète, poétique qui par moment tutoie le fantastique, Sylvie Germain nous emmène sur les pas de Nathan et Gavril et sur un chemin réflexif des plus intéressants.
Gavril (forme populaire de "Gabriel") est un saltimbanque, un amoureux des mots et de la vie, marcheur et déambulateur, musicien-poète (il joue de "l'olifantastique" et du "poèmophone"), un merveilleux personnage de roman en tout cas. Nathan le rencontre par hasard, un jour de grand ennui, un jour ordinaire en fait pour ce garçon timide et bègue, à qui l'on s'adresse peu, même pas sa mère pour qui il est transparent et encombrant. Gavril, une figure fantasque et bienveillante qui extirpe Nathan de sa morosité, lui redonne l'assurance et l'affection dont il était privé. Mais Gavril a disparu et Nathan, devenu adulte, a repris sa vie mécanique et insipide.
A travers cette histoire d'amitié entre le poète et l'enfant, Sylvie Germain tisse des pistes de réflexion que chacun investira en fonction de sa sensibilité : de quoi se construit un individu ? quelle place la littérature, la poésie et plus généralement le langage ont-ils dans cette construction ? Comment être présent à soi-même quand on n'a pas été regardé ?
Un roman intelligent et fin servi par une écriture à la musicalité délicate, un très beau moment de lecture.
Lien : https://leschroniquesdepetit..
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Alors qu'il le croyait mort depuis vingt ans et que depuis sa vie avait terni d'un seul coup, Nathan tombe nez à nez avec une affichette qui fait appel à la population pour retrouver Gavril,un vieil homme qui s'est échappé de l'hôpital. C'est pour Nathan comme un réveil après une interminable nuit d'attente. Il part immédiatement en quête de son ami,celui qu fut son sauveur lorsqu'il était enfant,son complice " mi-humain, mi- oiseau,un mage saltimbanque,un ange braque ou un bandit bienveillant". La quête s'avérera différente de ce qu'il prévoyait mais en partant sur les traces de Gavril c'est l'histoire d'un homme définitivement fidèle aux siens et victime d' " Histoires de guerres,de déportations, d'emprisonnement,de supplices et de réduction à l'esclavage, de purification ethniques, sociales,religieuses et à la fin, d'extermination" que nous découvrons. Auprès de Nathan c'est aussi un autre type d'histoire à laquelle nous accédons. Celle d'une enfance meurtrie, de l'attente désespérée de l'amour maternel.
Le roman est porté par la plume poétique et sensible de Sylvie Germain,que je confonds parfois avec Anne Bragance car elles ont toutes les deux le même don pour décrire les blessures du passé et notamment celles de l'enfance brisée.
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Le vent reprend ses tours est un livre poétique sur une rencontre qui fait grandir un adolescent. L'arrêt de cette relation aura des conséquences dramatiques.

À un arrêt de bus, un homme regarde les petites annonces, il fixe un nom, une photo. Nathan détache le morceau de papier et l'emporte. Il était persuadé depuis des années que Gavril était mort par sa faute. L'annonce dit qu'il a fugué de l'hôpital. A-t-il été retrouvé ? Est-il encore vivant ?

J'ai aimé la relation entre Gavril et Nathan, lors de l'adolescence de ce dernier, les promenades dans Paris où le saltimbanque montre à Nathan les mementos (lieu où a vécu un poète célèbre par exemple) et les stigmates (lieu où un évènement dramatique a eu lieu). le personnage d'Elda m'a séduite, et enfin j'ai aimé la fin, pleine d'espoir, même si la réaction de Nathan, juste avant le dénouement, ne m'a pas convaincue.

Lien : https://dequoilire.com/le-ve..
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