AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 158 notes
5
20 avis
4
9 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis
Nathan lit distraitement un avis de recherche placardé sous un abri-bus. Entre autres, il y est question de la disparition d'un vieil homme qui s'est enfui d'un hôpital: Gavril Krantz.
Or Nathan a été très proche de cet homme autrefois et il a cru être responsable de sa mort . C'est le point de départ du livre, et d'une enquête mené par Nathan. Cette enquête va le conduire à changer de vie, à reprendre l'activité de Gavril, poète des rues.
Au fil de l'histoire, Sylvie Germain, avec sa très belle écriture, propose des recettes de vie , des leçons de bonheur et de simplicité. On apprend aussi d'où vient Nathan, on comprend alors l'importance de sa rencontre avec Gavril qui l'a sorti de sa nuit.
Une belle histoire en forme de conte moderne.
Commenter  J’apprécie          110
Suivre tes traces, toi le poète de la rue !
L'écriture de Sylvie Germain est juste magnifique, elle donne une vision de la richesse de cette langue si difficile à apprendre et si merveilleuse à utiliser.
Ce livre raconte l'amitié entre un gamin, mal aimé, livré à lui-même, avec un artiste de rue roumain, libre et d'une fantaisie qui montre l'expérience d'un vécu tragique.
Le gamin c'est Nathan, 9 ans et le tendre Gavril qui a des yeux fascinants, couleur de pièces de monnaie « bronze doré, presque orangé » et qui avec rien fait son miel. Gavril c'est la fantaisie et la sagesse, une philosophie de vie.
Nathan a la langue qui fourche, pas habitué à ce qu'on lui prête attention sauf pour se moquer, il va trouver un ami.
« Ce débit haletant l'épuisait, sa voix s'essoufflait, et bientôt s'amuïssait, il restait bouche entrouverte, les yeux embués, l'air ahuri. »
C'était dans les années 80.
En septembre 2015, Nathan est de passage à Paris, pour son travail, il est sorti de son hôtel, sans but juste pour s'aérer, mais surpris par une forte averse, il se réfugie sous un abri bus, son regard est attiré par des affiches collées. Une en particulier l'hypnotise, un avis de recherche pour un octogénaire qui s'est enfui de l'hôpital où il séjournait.
Ce visage il ne l'a jamais oublié, mais que fait-il là, affiché à tous vents, alors que Gavril est censé être mort 25 ans plus tôt ?
Pour Nathan, cette photo est un choc. Il va rouvrir la parenthèse enchantée qui a duré 8 ans dans sa vie.
Avec des aller-retour entre passé et présent, l'auteur nous fait assister à la naissance d'un homme.
Nathan va enquêter, pourquoi lui a-ton menti ? Dans quel but ?
« C'est drôle, je réalise à l'instant que j'ai quasiment le même âge aujourd'hui que Gavril quand je l'ai rencontré. J'aurai bientôt quarante-quatre ans, il en avait à peine quarante-cinq. Il me semblait alors si vieux du haut de mes neuf ans. le plus vieux des deux, en fait, c'était moi. »
Nathan va nous dévoiler le mystère de la vie de Gavril, Roumain aux origines métissées, allemandes et tsiganes, dont la famille a subi les persécutions.
Pour Nathan, il devient urgent d'aller en Roumanie, il a besoin de s'imprégner de ce pays dont Gavril vantait la beauté, ses paysages, ses églises en bois, ses monastères, son pays ancien et sauvage.
Nous allons, par la magie de cette écriture, marcher dans les pas de Gavril et assister à la mue de Nathan, car comme souvent dans les livres de Sylvie Germain, il n'est jamais trop tard pour désirer la vie et rien d'autre.
Un livre qui vous interroge, vous interpelle, vous fascine.
Y a-t-il un âge pour naître ?
L'auteur nous montre la richesse des rencontres insolites, celles qui se font sans préjugés, et qui développe une philosophie sans laquelle l'existence serait terne.
L'importance des mots, ce fait naturellement entre l'enfant bègue qui a peur de lui-même et cet homme venu d'ailleurs qui en fait sa richesse, qui montre la beauté de la poésie, de la fantaisie, de l'imaginaire, il est celui qui voit plus loin.
Vraiment une histoire qui m'a profondément bouleversée, j'ai cette impression d'avoir rencontré ce duo, et ces deux êtres vont laisser des traces.
Il y a des écrivains qui sont sur notre route pour nous enrichir, Sylvie Germain, en fait partie.
©Chantal Lafon

Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
Commenter  J’apprécie          93
Avec ce livre, Sylvie GERMAIN nous offre un nouveau diamant.
Un livre sur le silence
un livre sur les mots,
Un livre sur l'oubli,
Un livre sur la mémoire

Un livre merveilleusement écrit, comme tous les précédents,

Et de magnifique citations de poèmes, comme celui de Ana BLANDIANA
Somptueux….
Commenter  J’apprécie          80
Au mitant d'une triste vie, Nathan apprend que Gavril, son seul véritable ami n'est pas mort comme il le croyait. Cette découverte l'entraine à revisiter son passé et à découvrir la singulière destinée de ce fantasque compagnon : saltimbanque, amoureux des mots et de la poésie.
le roman tisse une trame où l'individuel est enchâssé dans l'universel : Gavril, tzigane roumain a traversé toutes les tyrannies contemporaines (exclusion, nazisme, stalinisme, émigration). Il a survécu par l'espoir, la liberté et grâce à la poésie. Nathan, solitaire mélancolique, mal aimé par sa mère est à côté de sa vie.
Sylvie Germain réussit à nous parler mensonge, oppression, tyrannie et sens de la vie sans nous plomber et sans emphase. Elle esquisse une possible transcendance grâce à la rencontre avec l'autre, grâce à la poésie, toujours guidées par la quête du Beau et de l'Authentique.
La narration sophistiquée alterne points de vue multiples et époques différentes, passe de l'intime à l'universel, sans jamais perdre le lecteur. L'écriture magnifique et précise, exacerbe l'amour des mots, béatifie le poète.
Commenter  J’apprécie          72
Sylvie Germain depuis toujours – notre toujours débute avec son premier roman – ecrit en prose de la poésie, et cite en vers les poètes qu'elle aime et dont parfois elle utilise un vers pour titre, ainsi Qohélet, le vent reprend ses tours.

Ici, Gavril, un rom boyash (1) dit à Nathan, le gamin, personnage central du livre, qui lui demande ce qu'est Auschwitz: «c'est un des noms de l'impardonnable, de l'inconsolable.»

Gavril «désencombré de lui-même», est l'auteur des plus beaux poèmes qui n'ont jamais été écrits: auteur de poèmes qu'il fait – je ne peux pas dire qu'il écrit - en vivant

Gavril «expulsé du présent par le retour en force du passé, par la perspective imminente d'un avenir réduit à un ‘désormais' suffocant...Banni hors de lui-même pour avoir trop parlé...»

Gavril qui récite Benjamin Fondane (2) à Nathan:
«Mais quand vous foulerez ce bouquet d'orties
qui avait été moi,
dans un autre siècle,
en une histoire qui vous sera périmée,
souvenez-vous seulement que j'étais innocent
et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là,
j'avais eu, moi aussi, un visage marqué par la colère,
par la pitié et la joie,
un visage d'homme, tout simplement!»

Dire de ce livre qu'il est beau est le ramener au niveau d'autres romans, le banaliser...

Il faut oublier les qualificatifs habituels et ranger ce livre sur le rayon le plus accesible de notre mémoire.

1 ( branche des Roms, répandue dans plusieurs pays de l'Europe centrale et du Sud-Est. Ils se caractérisent principalement par le fait que leur langue maternelle est le roumain dans tous les pays où ils vivent, et que leur occupation traditionnelle est la confection d'ustensiles en bois utilisés notamment en milieu rural. )
2 le poète Benjamin Fondane a été assassiné à Auschwitz en 1944. Né à Iasi en Roumanie en 1898, il émigre en France en 1923. Il prend la nationalité la nationalité française.
Commenter  J’apprécie          60
Je n'ai accroché ni à l'histoire ni au style de l'auteur. J'ai donc abandonné au bout de quelques pages...
Comme on devient exigeant !
Commenter  J’apprécie          62
Voici un roman que j'ai bien aimé, qui m'a transporté dans le monde de Gavril, un amuseur de rue échassier poétique.

Nathan, la quarantaine, tombe dans un abribus sur une affichette signalant la disparition d'un vieil homme. aussitôt les souvenirs affluent à sa mémoire.
Gavril, cet homme perché qui lui a donné, enfant, le goût des mots, des histoires et de la vie. Cet homme, qu'il n'avait plus vu depuis son adolescence, qu'est-il revenu ?

Il va retrouver sa trace, rechercher les dernières personnes qui l'ont côtoyé, reconstituer son histoire comme on mène une enquête.
Gavril, exilé roumain confronté à L Histoire: c'est un pan inconnu de cet homme qu'il va découvrir.
J'ai bien aimé l'émotion et l'écriture qui donne vie au personnage.
Commenter  J’apprécie          60
Il aura fallu d'une affiche signalant un avis de recherche pour que Nathan le reconnaisse. le vieillard signalé disparu il y a plusieurs mois n'est autre que Gavril. Ce saltimbanque musicien et poète avait apporté de la fantaisie lumineuse et réconfortante dans le quotidien morne de Nathan alors âgé de neuf ans. Il lui avait entrouvert les portes sur la poésie, et la vie de cet enfant renfermé à l'élocution difficile s'était soudainement éclairée.

Trente ans plus tard, Nathan part à la recherche de Gavril qu'il le croyait décédé. Leur amitié avait été rompue brutalement ce qui avait plongé Nathan dans la culpabilité.
Qui était vraiment Gavril cet homme au grand coeur marqué par des stigmates dont il ne parlait pas ? Nathan va remonter le fil des années pour assembler les pièces du puzzle en Roumanie et mettre des mots sur les silences. L'histoire de Gavril heurtée par la grande Histoire avec ses soubresauts de haine et de violence se dessine et agit comme un catalyseur pour Nathan jusqu'à alors prisonnier de son immobilisme.

Avec son créature poétique, charnelle et ciselée, Sylvie Germain nous parle de périodes sombres mais aussi de renaissance, d'amitié et de beauté. La musicalité résonne dans cet hymne d'amour à la liberté, la luminosité éclipse et contraste avec la noirceur, et cette luminosité rend possible tous les espoirs.
Une auteure à laquelle je suis fidèle pour son écriture d'orfèvre et pour les thèmes qu'elle aborde. Une fois de plus, l'alchimie s'est produite avec ce livre à la tolérance bienveillante qui sème des graines d'humanité.

Tout se récupère, tout se recycle, répétait-il à Nathan. Surtout les mots, les idées et les rêves. On peut faire du grand avec trois fois rien, du beau en transformant du moche, du risible à partir de fadaises sentencieuses.

Lien : https://claraetlesmots.blogs..
Commenter  J’apprécie          60
Ce dernier roman de Sylvie Germain nous promene de la vie banale de Nathan à celle, dramatique de Gavril; de Paris à Bucarest, d'une mere taciturne à un ami agé passionné de poesie. Poésie, comme tout ce roman au tecte si pur, si beau, si limpide. Sylvie Germain renoue avec ses meilleures recettes litteraires, ses plus goutteuses : l'un de ses plus beaux romans ! Tout est poésie et humanite dans cette histoire pleine de melancolie. On voudrait que le roman ne s'arrete pas....
Commenter  J’apprécie          50
Deux époques : Nathan ,la quarantaine, découvre une affiche sous un abribus : un homme âgé a fui l'hôpital
Natan, enfant, avec une mère peu présente, qui rencontre Gavril, une sorte de saltimbanque qui parcourt la ville à coup de poèmes.
Entre temps, la vie les a séparés.
L'idée de ce roman est de remonter le temps, de découvrir le parcours de chacun des deux hommes pour en arriver là.
C'est très poétique, très bien écrit.
Je n'avais lu d'elle que le Goncourt des lycéens, Magnus, un bon souvenir, un peu lointain.
Une belle découverte
Commenter  J’apprécie          41




Lecteurs (328) Voir plus



Quiz Voir plus

Sylvie Germain

Née à Châteauroux en ?

1934
1944
1954
1964

10 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : Sylvie GermainCréer un quiz sur ce livre

{* *}