Je suis ravie de retrouver Hulda dans ce troisième tome qui nous montre un peu plus la tension planant dans Berlin en 1924. Nous y découvrons ici l'antisémitisme et l'homophobie de plus en plus omniprésents et étouffants. Après une année 1923 particulièrement compliquée pour les Allemands avec l'effondrement de l'économie, les fameux accords de Wades signés à Londres devraient permettre à la population de respirer un peu.
Beaucoup de changements dans ce troisième opus, le premier étant qu'Hulda travaille maintenant dans une clinique et non plus à domicile. Avec la description de son quotidien, nous en apprenons davantage sur le métier de sage-femme à l'époque, notamment sur le fait qu'elles soient aux ordres des médecins (hommes bien sûr) et sont cantonées à des gestes simples, sans avoir le droit d'accoucher les femmes. Quelle frustration pour notre chère Hulda !
Pour les personnes qui souhaitent lire une enquête au rythme palpitant, passez votre chemin au risque d'être déçus. Ici, l'auteure prend son temps, elle plante le décor et soigne dans les moindres détails le contexte historique et social, la résolution des meurtres n'étant qu'au second plan et l'enquête est très facile à résoudre.
Nous retrouvons également notre inspecteur atypique, aux relations de plus en plus tumultueuses avec Hulda malheureusement. Il fait des apparitions ici plus courtes, je le déplore et suis attristée de voir son sort. J'espère qu'il y aura des améliorations pour lui dans le prochain tome.
J'aime particulièrement cette série qui met en lumière avec brio le contexte de l'époque, le tout agrémenté par une enquête. Cosy mystery qui change un peu de ceux que nous avons l'habitude de lire.
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Il ne voulait pas ôter au jeune homme son espoir. Cela faisait trop longtemps qu'il était en vie pour cela, il avait vécu trop de choses. Et pour le moment, c'est vrai, tout faisait penser à un éclatement de vieilles chaînes, au progrès, à l'avenir. Pourtant, combien de fois, dès que la situation paraissait se stabiliser, s'était abattue sur l'humanité la nouvelle catastrophe qui effaçait toute idée de liberté ? Il suffisait que quelque chose voie son équilibre menacé, comme le monde de la finance l'hiver précédent pendant l'inflation, ou qu'une épidémie apparaisse, comme cette terrifiante grippe espagnole quelques années auparavant, pour que les nobles intentions de lâcher la bride aux hommes soient reléguées aux oubliettes. C'étaient alors la peur, la jalousie et le totalitarisme qui rependraient le pouvoir.
Les rêves étaient pour ceux qui avaient de l'argent, qui étaient de bonne famille et jouissaient d'une liberté qu'ils n'avaient pas acquise mais qui leur avait été offerte au berceau.