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Suzanne, professeur de français, demande à ses élèves de choisir un objet fétiche, ancien, un objet qui aurait quelque chose à raconter, une histoire, un lien, un vécu. Pour Arsène, l'objet choisi sera une valise, celle qui lui sauvera sa vie lors de son périple pour fuir le génocide rwandais.

On suit dans ce roman le passé de cet adolescent en proie à la peur, caché en foetus dans sa valise et en parallèle le deuil de Suzanne pour son père décédé lorsqu'elle était petite. On peut reconnaître un parallélisme entre les deux personnages dans leur deuil respectif, l'un pour son pays natal, l'autre pour son père. Avec son lot de souffrances à traîner pour l'un et l'autre.

Je n'ai pas été embarquée davantage par ces deux histoires dont le procédé narratif ne m'a pas entièrement convaincue. J'ai perçu comme un kaléidoscope reflétant une suite d'images sans fin, sans réel cadre spatio-temporel ni cette émotion qui m'aurait permis de faire un arrêt sur l'image. Narration à la deuxième personne de l'indicatif, en italique, entrecoupée sur un présent à l'école sans lien évident ni émotion palpable. Cela reste néanmoins un roman agréable et certainement davantage pour peu qu'on s'immerge dans cette histoire plutôt que de se sentir spectateur étranger comme je l'ai ressenti de mon côté.
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J'ai lu ce livre en une soirée. Je n'ai pas pu le lâcher. le récit commence sur la préparation d'un atelier d'écriture au sein d'une classe de lycéens. La consigne est simple : chacun des ados participants devra amener pour la prochaine séance, un objet ancien, ancré dans l'histoire familiale et auquel il est attaché…

Une demande simple et pleine de promesse d'écriture, qui va se révéler difficile pour Arsène, jeune orphelin rwandais qui a échappé aux massacres. Il aurait pu laisser tomber la consigne et broder une histoire avec n'importe quel objet sorti d'un placard. Mais non. Arsène apporte au lycée la seule chose matérielle qui le rattache à son pays d'origine, son histoire : une vieille valise en cuir.

« J'ai choisi cette valise car c'est la seule chose qui me reste de ma famille biologique et de mon pays natal, le Rwanda. Elle m'a sauvée la vie. »

Yasmine Ghata nous livre là une histoire poignante, sans user de procédés éculés pour amener l'émotion à tout prix. le récit navigue entre deux histoires parallèles de perte et de souffrance, incomparables : celle de Suzanne, animatrice de l'atelier, qui se remémore sa vie après la disparition de son père…

« Suzanne devint muette ce jour-là, la colère et la frustration étaient trop fortes. Aucun son ne pouvait plus sortir de sa bouche. Les mots étaient une forme de légèreté qu'elle semblait avoir perdue à jamais. »

… et celle d'Arsène dans sa fuite en avant, son errance sans but, gamin affamé et terrorisé devant les cadavres et les massacres, avec en tête une seule obsession, celle de respecter la volonté de sa grand-mère : fuir pour rester en vie !

"Plus rien ne peut te faire peur, toi qui as erré si petit dans ce paysage hostile. Si, une chose te fait peur, te terrorise même, c'est de raconter. Ces événements enfouis dans ta mémoire pourraient ne jamais avoir existé, tu te dis parfois que c'est une légende qui court sur ton enfance."

Ce qui les relie : les mots. Cette fantastique possibilité de se reconstruire par l'écriture...

« Les paroles pour l'un, l'écriture pour l'autre les conduisent à la recherche de soi. »

Doucement, tout doucement. L'un raconte et l'autre prend la plume, suspendue à son histoire maintenue si longtemps enfouie, pour ne pas avoir mal. Pour pouvoir continuer, avancer. Petit à petit, le récit prend forme et la douleur qui n'avait jamais été exprimée, se dissipe peu à peu pour laisser place à une formidable envie de vivre !
Lien : https://page39web.wordpress...
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Dans la valise d'Arséne, il y a toute la tragique histoire de son enfance arrachée au Rwanda, tous les visages de sa famille décimée par la haine et les massacres entre ethnies, mais aussi tout l'amour qui l'a porté jusqu'ici. Grâce à Suzanne, une femme qui elle aussi a besoin de cicatriser un départ trop rapide, Arsène va mettre des mots sur sa fuite, sur ses peurs et sur les protections accordées...
Un très joli roman, fort, attachant et émouvant sur l'exil, sur la perte de repères et la force qu'ont certains êtres face à la barbarie. A des degrés bien différents, les deux personnages de ce roman nous poussent à croire qu'on peut guérir et surmonter la souffrance de la perte... Et que même si les plaies ne se referment pas tout à fait, avancer ne veut pas dire oublier...
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Suzanne anime un atelier d'écriture dans une classe de 3e. Son objectif est de faire découvrir la langue française en parlant d'objet ancien possédé par chacun d'entre nous. Elle propose donc à chacun de ses élèves de revenir la semaine suivante avec un objet ayant une histoire familiale pour eux. Seulement, dans cette classe, Arsène lui n'a pas de bel objet ancien à montrer, il n'a même plus de famille biologique puisque la sienne a été décimée pendant les génocides rwandais. La seule chose qui lui reste de cette époque est une simple valise tout abîmée qui l'a suivi dans sa fuite de son village jusqu'à son arrivée dans sa famille d'adoption française. Aidé de Suzanne, Arsène qui n'avait jamais parlé de tout cela décide de se remémorer ce périple qui est également le moyen pour lui de faire le deuil, de cicatriser les plaies restées vives si longtemps. Étrangement, cet échange avec Arsène est aussi pour Suzanne le moyen de faire enfin le deuil de son père disparu alors qu'elle n'était qu'une enfant.


Un roman court et d'une sensibilité merveilleuse ou s'entrecroise deux histoires, deux êtres blessés à un degré différent par un moment tragique de leur enfance. L'histoire d'Arsène est racontée non pas sur le ton du tragique mais comme une sorte d'histoire où la volonté de vivre de cet enfant de 8 ans est plus forte que toutes les atrocités commises. le lecteur suit l'épopée de cet enfant qui n'a pour seule amie que cette valise lui servant à la fois de refuge, de parent, de compagnon de voyage. Aucune haine n'apparaît dans le récit de cet enfant face aux exactions ; au contraire, il ne comprend pas cette horreur notamment lorsqu'il rencontre Assia, une petite Hutu qui le cache et le nourrit quelques jours. Ce récit d'Arsène permet également à Suzanne de faire un retour dans ses souvenirs avec la perte de son père, une perte rendue encore plus tragique par l'attitude des adultes à ne pas clairement dire les choses.


Un roman touchant et humaniste permettant de revenir sur l'un des plus grands génocides perpétré à la fin du XXe siècle sans haine, sans rancoeur.
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Première lecture de Yasmine Ghata et belle impression pour ce roman de la rentrée 2016 paru chez Robert Lafont.
Arsène est un petit garçon d'origine rwandaise qui a vu et vécu ce qu'aucun humain ne devrait voir. Sauvé par une OMG, Arsène est recueillit par un couple à Paris. Face au traumatisme, Arsène raconte son histoire à Suzanne animatrice d'un atelier d'écriture. Les mots et le temps peuvent' ils cicatriser les plaies, atténuer le vide affectif ?
D'une écriture sensible, Yasmine Ghata revient sur l'une des horreurs du vingtième siècle, le génocide rwandais. A travers ce petit garçon et d'une valise, seul objet emporté dans sa fuite, l'auteur décrit l'horreur sous la bienveillance ou le silence occidental. Ce petit bonhomme, on a envie de le prendre dans nos bras pour le protéger de la folie des hommes. le roman ne sombre jamais dans la sensiblerie mais décrit avec justesse l'envie de vivre d'Arsène, au nom des siens disparus. Un seul bémol, l'histoire de Suzanne paraît bien fade par rapport au drame d'Arsène.
Moi qui vient Nathacha Appanah, je trouve une similitude dans l'écriture.
Un livre sur l'exil, le deuil, la reconstruction (est-elle vraiment possible?), un texte sensible et une jolie plume.
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Yasmine Ghata, auteur d'origine libanaise écrit dans son cinquième roman une histoire qui nous amène autour du génocide rwandais- comme Gael Faye, dans un roman dont on parle beaucoup ou comme Corneille dans son autobiographie qui vient de sortir-

Et elle le fait à travers les yeux d'un adolscent qui se remémore ses souvenirs enfouis en lui, et ce grâce à Suzanne, une enseignante qui va lui apprendre à coucher ses émotions sur le papier à travers une histoire libératrice.

Suzanne, elle aussi garde de vieux fantômes cachés au fond d'elle, qui ressurgissent d'un coup en enseignant, justement, dans la cité scolaire qu'elle fréquentait dans son enfance. Son père est mort dans un appartement tout près alors qu'elle était toute jeune. Elle n'en a toujours pas fait son deuil. Les deux histoires vont se répondre entre elles.

Un histoire toute en simplicité et en sobriété qui nous plonge dans les traces d'un Rwanda blessé , croisant habilement les fils de récits de deux personnages essentiels et qui met en valeur la nature du déracinement et la capacité de résilience que tout un chacun porte en lui.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je suis un petit roman. Une poignée d'heures est suffisante pour me découvrir mais je reste de nombreux jours à vous occuper l'esprit.
Je raconte Arsène alors qu'il termine sa scolarité de collégien. Pour qu'il expulse son passé de Rwandais, bien enfoui depuis huit ans, il a suffi d'une intervenante, Suzanne, qui est venue proposer un atelier d'écriture. Suzanne aime faire parler les objets anciens, ces objets témoins de vies de familles et qui traversent parfois plusieurs générations.
Arsène ne possède qu'un seul objet avec lequel il a fui sa famille condamnée, sa maison, son village, son pays.
Il exhume la valise en cuir dissimulée derrière un drap blanc, remisée tout en haut d'un placard. Cette vieille valise, toute défraîchie, fut l'habitacle pour sa survie. Ses doigts crispés sur sa poignée, Arsène s'est cramponné à elle.
En ouvrant la valise, c'est une parcelle du Rwanda et toute la douloureuse histoire d'Arsène qui s'en exhale. C'est la peur, la faim et la soif de ce petit bonhomme de huit ans, ce petit être tutsi qui, sur les recommandations de sa grand-mère, a dû fuir les abominables massacres de son peuple.

Je raconte aussi les souvenirs de Suzanne liés à un appartement quitté depuis trente ans et qui abritait son enfance jusqu'au décès de son père.

Mon écriture posée, délicate, donne, à travers les objets, toute leur lumière aux souvenirs douloureux. Ils sont là, parce qu'ils se sont déroulés, tels quels, suivant les événements qui jalonnent le temps et les pays. Par des passages sensibles, je restitue les habitations brûlées qui ne sont plus qu'habitées par des cadavres. Sur le chemin d'Arsène, seules les bêtes sauvages, les oiseaux et les insectes reflètent encore la vie.
Je vous chuchote aussi toute la délicatesse et la patience des parents adoptifs qui ont recueilli Arsène et l'ont aidé à surmonter son traumatisme.

Je suis ce petit roman, qui vous raconte la fuite vers la vie d'un tout jeune Rwandais, pour que vous sachiez que cet affreux génocide a existé, loin de chez vous, loin des siens et loin de chez lui désormais.
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Suzanne, une femme écrivain, anime un atelier d'écriture dans un collège pour des 3ème. Elle demande à chaque élève de lui apporter un objet symbolique de sa famille et de son passé. Arsène, originaire du Rwanda, va évoquer sa valise avec laquelle il a fui son pays après le massacre de sa famille d'où il est le seul survivant. L'adolescent va se confier à Suzanne pour écrire ses souvenirs tandis que Suzanne elle, va revoir l'appartement qu'elle a dû quitter enfant avec sa mère, après le décès de son père.

J'ai emprunté ce court roman de 150 pages à la médiathèque de ma commune, attirée par son titre et sa 4ème de couverture. En effet, je trouvais cette histoire originale et cette idée d'atelier d'écriture m'avait séduite.
J'ai tout de suite été surprise par le style de Yasmine Ghata avec la moitié des chapitres du livre écrits à la deuxième personne du singulier et en italique. Si l'idée de prêter la parole à Arsène pour qu'il raconte son histoire justement est bonne, pour ma part j'ai été un peu dérangée par ce procédé stylistique.
J'aurais apprécié aussi que le roman s'attache plus au présent, à la rencontre et au travail entre Suzanne et Arsène plutôt que d'avoir tous ces chapitres sur le passé d'Arsène au Rwanda. Certes, cette partie est intéressante, touchante et bien écrite, avec beaucoup de pudeur, mais j'étais plus attirée par le côté atelier d'écriture que par le conflit meurtrier au Rwanda.
De même, je trouve que la quête de Suzanne quant à ses souvenirs d'enfant dans son ancien appartement un peu en décalage par rapport au reste du roman, même s'il s'agit là aussi de souvenirs.
Ce roman est malgré tout plaisant à lire, rapide et surtout original par le thème abordé.
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Les objets ont une force insoupçonnée en eux. Il suffit de les sortir de leur tiroir ou que nous sachions qu'ils sont là pour qu'une horde de souvenirs nous assaillent : ce sont nos racines qui nous parlent et nous font découvrir ce que nous sommes...
Suzanne anime des ateliers d'écriture à l'école où elle a été elle-même élève. Elle demande à chacun des élèves d'apporter un objet de famille car elle veut que les enfants s'expriment sur leur vie personnelle et sur leur vécu familial.

Ce qu'elle ne sait pas en proposant cet atelier d'expression, c'est qu'elle met dans l'embarras Arsène, un jeune garçon tutsi, originaire du Rwanda qui a été sauvé par une ONG et adopté en France par un couple d'enseignants.
Seul rescapé de son village, il ne possède qu'un seul objet pouvant attester de ses origines, une valise en cuir qui a appartenu à son grand-père et que sa grand-mère lui a mise dans les mains, avant de l'obliger à se sauver...juste avant le massacre des habitants du village.
Sa grand-mère lui a sauvé la vie, la valise aussi. Elle lui a servi d'abri et de lit pendant sa longue fuite.
Alors que l'enfant ne se sent pas d'écrire, Suzanne accepte de l'écouter...
Les mots peuvent -ils aider à exorciser le passé et à cicatriser des plaies ?
L'auteur revient avec une plume légère, mais sensible, sur le génocide rwandais, décidément exploré à cette rentrée littéraire.
Le récit de la fuite d'Arsène est émouvant et le lecteur ressent la force de ce petit garçon, son instinct de survie, son courage aussi et les blessures profondes que lui a infligé la vie.

Le roman alterne le récit de l'errance du petit garçon (à la deuxième personne du singulier) transportant toujours sa valise avec lui, valise qui le sauvera des hommes et de leur cruauté mais aussi des bêtes sauvages, avec le récit de l'enfance de Suzanne qui a, elle aussi, des plaies à panser, même si ses souffrances paraissent dérisoires à côté de celles d'Arsène. Elle a perdu son père alors qu'elle était toute petite et jamais personne ne lui a dit qu'il n'avait pas "disparu" mais qu'il était mort.
Deux visions de la mort différentes mais qui occasionnent toutes deux des traumatismes irréparables...
L'auteur nous livre ici une histoire poignante mais toute en délicatesse.
La façon dont les deux personnages se rapprochent, la patience et la pudeur avec lesquelles Suzanne aide le jeune garçon à se livrer et à parler pour la première fois de ce qu'il a vécu, est tout à fait intéressante.
C'est un roman court et très facile à lire qui pourra être mis dans les mains de lecteurs adolescents dès 14-15 ans. Il n'offre aucune difficulté de lecture et peut être considéré comme une première approche de ce drame contemporain.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Deux histoires s'entrecroisent dans ce court récit :
- celui de Suzanne, qui à 11 ans a perdu son père. Aujourd'hui adulte, elle organise des ateliers d'écriture au sein d'un établissement scolaire et va y rencontrer :
- Arsène, 16 ans désormais et qui à 8 ans fut le seul survivant de son village Tutsi au Rwanda. Il va progressivement raconter son histoire, émouvante, dure.

Par contre, même si perdre son père à 11 ans est difficile, mettre les deux histoires en parallèle me choque : survivre à un génocide n'a rien de comparable. Les parties où Suzanne visite l'appartement de son enfance m'ont parues tellement dérisoires face à l'horreur vécue par Arsène, déséquilibrant de fait le livre.
Une déception donc.
L'histoire d'Arsène méritait mieux.
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