L'équipée hongroise de Max Fridman (tome 1) avait pris fin en méditerranée sur un rafiot chargé d'une hypothétique cargaison d'armes et dans la surprise générale des chancelleries européennes, provoquée par le coup de force d'hitler pénétrant en Autriche sous les acclamations de la foule (12 mars 1938).
Mais c'est un paquebot de croisière qui dépose l'élégant rouquin, négociant en tabac, à Istanbul à la fin de l'été 1938, tandis qu'un ingénieur expert en aviation, en très grande délicatesse avec Moscou, se cherche une planque du côté d'Uskudar (faubourg asiatique d'Istanbul).
Aussitôt débarqué, aussitôt enlevé pour se faire tirer le portrait - à moins que ce ne soit les quatre vérités - Max est récupéré fort habilement et fort heureusement par un comparse local, Guy Varand, journaliste à ses heures - c'est-à-dire hors renseignement - et qui semble se la couler bien douce, à l'ombre des abricotiers joufflus de son jardin méditerranéen.
Une nouvelle mission dont les visées demeurent en apparence obscures et très énigmatiques pour le non initié. Mais pas pour le NKVD, car une partie de ce qui se trame à Istanbul s'orchestre depuis la Lubianka. Devenu un repaire de réfugiés russes, la porte de l'Orient est tout aussi bien une souricière où le contre-espionnage prospère.
Des rives du Danube quand sévissait l'Abwehr, aux plages du Bosphore où "les orgues de staline" jouent crescendo, sur fond de purges, la guerre de l'ombre continue de faire rage : agents passant du simple au double, filatures, marchés de dupes ou règlements de compte expéditifs, règlent un tempo au dénouement quelque peu grinçant. La Rhapsodie n'était pas tout à fait achevée.
Une jeune femme séduisante appelée Magda, un magasin de tapis du vieil Istanbul, un noble ukrainien au nom prédestiné de Besucov, quelques danses du ventre au Kaplan et feux d'artifice sur le Bosphore, une échappée amoureuse, viennent compléter l'intrigue et donner un charme supplémentaire indéniable à cet opus stambouliote ; il faudra cependant attendre la vue de la tour de Léandre ou plus exactement de la fiancée, pour commencer à démêler ce qui s'est vraiment joué.
Un peu moins long, un peu moins dense que le tome 1, peut-être, mais tout aussi captivant.
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Alors que Max Fridman se rend à Istanbul pour affaire, le voilà qui se fait kidnapper. Connu pour être un ancien agent secret français, le NKVD le soupçonne de vouloir récupérer Stern, un ingénieur en fuite.
On passe du décor de la Hongrie à celui d'Istanbul. L'ambiance y est plus chaude et coloré mais la trame suit le même modèle.
Embarqué malgré lui, Max Fridman n'a pas d'autre choix que de démêler le sac de noeud dans lequel s'est fourré Stern. Et là encore les personnages cachent bien leur jeu et ne sont pas ce qu'ils semblent être. Un peu moins touffu, cette intrigue en ressort plus claire et plus facile à suivre que le tome 1.
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Max Fridman est un ancien espion, retombé dans le milieu, contraint et forcé. Des espions français succèdent à des espions russes et chacun se joue des tours, pour récupérer un exilé russe qui est au centre de toutes les convoitises.
Une atmosphère très particulière d'espionnage en résulte.
A lire.
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En ce moment, l'alliance avec les démocraties bourgeoises est notre meilleure défense contre le nazisme. Vous préféreriez qu'ils nous laissent seuls en face d'Hitler ?!...
Istanbul regorge d'émigrés russes... Et la moitié d'entre eux sont des agents du N.K.V.D. - Il vaut mieux se méfier !
-Tu ne fais confiance à personne, hein?
-Si! A moi... de temps en temps!
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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