Marc Bouleau, journaliste sportif travaillant pour le magazine « le Triple effort breton » profite de la victoire d'Hervé Ducasse sur l'Iron Man de Nice pour l'interviewer. Les deux hommes ont plusieurs points communs et se connaissent bien pour s'être affrontés sur d'autres courses dans le passé. La joie du succès est malheureusement occultée par une mauvaise nouvelle : le fils de l'athlète victorieux a disparu, et c'est au journaliste et à l'ami que s'adresse la mère du jeune disparu pour démêler l'écheveau de l'affaire qui va s'avérer bien plus complexe qu'attendue au fil des jours.
Une fois de plus, un grand merci à ma médiathèque préférée pour avoir mis en avant ce roman attirant à plusieurs titres. Déjà, j'aime les romans policiers et celui-ci est de bonne facture. Mais ce qui m'a convaincu de le lire est en lien avec la personnalité de l'auteur : écrivain, sourd et sportif. Outre donc le plaisir des premières pages consacrées au triathlon, j'ai eu envie de découvrir ce que ce roman dévoilerait également du quotidien des personnes sourdes, dans le contexte du sport mais aussi de cette intrigue policière.
Au-delà, se posait pour moi la question du style de l'auteur.
Patrice Gicquel est un écrivain sourd qui écrit pour tous, sourds et entendants, mais il s'avère qu'il y a très peu d'auteurs avec ce profil car l'accès à la lecture est complexe pour les personnes sourdes. Il y a même un taux plus élevé d'illettrisme parmi eux que pour la population en général. Il peut alors leur paraître incongru de s'emparer de la plume...ce contre quoi s'insurge l'auteur. Et il en donne la preuve à travers ses romans et ses interviews emplis de conseils de lectures.
Au final, j'ai découvert chez lui une écriture agréable, sensible et imagée, un scénario intéressant (même si invraisemblable par moments) et dynamique. Une personnalité à découvrir.