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4,4

sur 3233 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
- magistral, inoubliable mais éprouvant.

Marianne, 20 ans, meurtrière et héroïnomane, est condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans. Elle a tué, non par préméditation, mais "en pétant les plombs", et le regrette amèrement. La question "Pourquoi je les ai tués ?" la taraude sans répit... Mais loin de se confondre en excuses et pleurnicheries, elle se forge une carapace de dure à cuire, elle a la rage, refuse de plier face aux menaces, aux brimades. Elle surenchérit même, quitte à rendre ses conditions de détention encore plus abominables. Un unique moyen de sortir un jour s'offre à elle, mais...

Voilà du lourd, dans tous les sens du terme... de l'intense, du très fort, une lecture particulièrement éprouvante, bouleversante. La violence nous frappe dès les premières pages, ne s'arrête plus. Quelques moments de trêve pour Marianne : ses fixes d'héro, ses clopes, le bruit du train qui passe - la liberté à portée d'oreille -, la douceur d'une des surveillantes, et l'amour, aussi, mais pas tout rose, loin s'en faut.

Un roman puissant sur la souffrance infinie, le désespoir, le milieu carcéral, ses règles tacites entre détenus, entre gardiens, mais aussi entre matons et prisonniers - règles souvent sauvages, impitoyables, inacceptables, sur lesquelles les autorités ferment les yeux, ce qui arrange (presque) tout le monde, sauf les victimes des sévices...

Ouvrage très dur, impossible pour moi d'aller au-delà de 200 pages par jour, et pas avant le coucher ! J'ai même failli abandonner à la moitié, écoeurée, lassée de tant de violence et de douleur, gros coup de mou et de blues même.

Dommage que le récit prenne cette tournure aux deux tiers et s'enfonce plus encore dans le sordide, le non-plausible quant à la résistance hors-norme des protagonistes. Heureusement, la jeune femme est terriblement attachante, les dialogues percutants et souvent jubilatoires grâce au sens de la repartie de la demoiselle... Et la plume de l'auteur est impeccable.

Roman pavé que j'ai entrecoupé de lectures plus légères...
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Voilà bientôt un mois que j'ai quitté Marianne, l'héroïne héroïnomane de ce roman de presque 1000 pages (édition poche), et que mon cerveau refuse obstinément de répondre "présent" à chaque fois que j'envisage d'en écrire une critique. Au contraire, il m'envoie le message : "tu crois vraiment que tu vas apporter quelque chose d'original après 502 billets dont certains vraiment très talentueux ?", et je suis bien obligée d'admettre qu'il a raison. J'en ai lu un bon paquet avant de m'attaquer au pavé, histoire de tester mon envie, résultat positif puisque me voici. Et encore relu d'autres après, ce que je fais rarement, parce que je n'arrive tout simplement pas à exprimer mon ressenti.
Autant les billets très positifs de @belette2911, @Ziliz ou @Siabelle, pour ne citer qu'eux, m'ont totalement emportée et je me suis dit "ah oui, c'est vraiment ça, elles expriment totalement ce que j'ai senti dans mes tripes !" ; autant ensuite ceux plus mitigés de @Crossroads, @CasusBelli ou encore @karmax211, bien plus réservés pourtant, m'ont fait réfléchir davantage et penser : "oui, c'est vrai, ils ont raison, trop c'est trop". Les attentifs auront noté que les plus enthousiastes émanent de femmes, et les réservés d'hommes. Mais gardez-vous de généraliser, j'ai lu certaines critiques de femmes qui ont carrément détesté, mais aussi d'hommes qui portent aux nues.

Voilà qui ne fait guère avancer le schmilblick, c'est quand qu'elle nous dit quoi, penserez-vous ? et bien d'abord, pas de résumé, d'une c'est impossible pour moi de réduire cette histoire à quelques lignes, et de deux, bien d'autres s'y sont risqués, c'est donc inutile. Mais je vais m'attarder quelque peu sur le personnage de Marianne, cette jeune meurtrière d'une vingtaine d'année condamnée à la perpète pour avoir fait passer de vie à trépas un vieil homme (un "accident de parcours") et un flic qui la tenait en joue ("légitime défense"), et paralysé en prime la policière binôme du précédent. Une jeune femme toute en nuances, cette Marianne, et je ne suis même pas ironique en écrivant cela ! Car oui, elle est ultra-violente sitôt qu'on la "cherche", d'ailleurs elle fera d'autres victimes une fois embastillée, mais si on creuse un peu dans son histoire, et si on a la chance d'entrer dans ses bonnes grâces, on fait la connaissance d'une Marianne capable d'empathie, de tendresse et surtout d'amour inconditionnel. Une part de pas de chance, une part de manque affectif dans son enfance, une part de mauvais karma, et un jour tout part en vrille. Et comme la demoiselle maîtrise les arts martiaux, et qu'elle est très susceptible, elle fait forcément des dégâts dans son sillage. Elle va s'attirer beaucoup d'ennemis (ce qui doit être courant dans ce genre de prison où les détenus ne sont en général pas des enfants de choeur), et comme la violence attise la violence, je ne vous fais pas un dessin, les coups vont pleuvoir de tous côtés. Trop pour moi, j'ai eu un sentiment d'écoeurement au bout du Xième tabassage en règle, et comme d'autres avant moi, je me suis demandé si on était dans un de ces jeux vidéo où même quand on est mort on revit encore et encore. C'est là que s'est située ma limite de tolérance, dans cette répétition inutile de tortures, de viols, de blessures qui pourtant ne semblent affecter Marianne que très peu de temps jusqu'à ce qu'elle en provoque de nouvelles. Mais on ne peut pas pour autant la réduire à un personnage sado-maso, elle a bien d'autres facettes plus attachantes. Déjà sa fascination pour les trains, qu'elle entend passer du fond de sa cellule, et qui l'aident à supporter ces journées interminables en lui rappelant des souvenirs, en la faisant voyager par procuration. Ces trains auront une importance capitale dans le roman, jusqu'à la fin. Elle sera capable aussi de défendre bec et ongle Emma, sa co-détenue surnommée "le fantôme", contre les attaques des autres prisonnières, non sans l'avoir d'abord elle-même bien amochée d'ailleurs. Elle a une curieuse soif de justice, mais a du mal à l'exprimer autrement qu'en frappant ceux qui ne pensent pas comme elle. Elle aime aussi, son premier compagnon Thomas, tué lors de son arrestation, puis ensuite Daniel, un maton très ambivalent lui aussi. Leur relation m'a évoqué un peu le syndrome de Stockholm, quand une victime tombe amoureuse de son bourreau. Elle reproduira encore ce schéma dans la deuxième partie avec Franck, un commissaire de police qui la tient également à sa merci.
Bon, j'avais dit pas de résumé, je vais donc m'arrêter sans en dire plus.
Pour ceux qui connaissent et apprécient Karine Giebel, nul doute que ce roman écrit il y a déjà plus de dix ans reste l'un de ses plus forts, qu'on l'ait adoré ou pas. Mais il aurait certainement gagné en efficacité avec quelques 200 pages en moins, notamment celles qui s'attardent complaisamment sur les scènes ultra-violentes, trop nombreuses. La partie romance ne m'a pas dérangée, elle apporte (quand même) un peu de respiration dans le glauque et humanise les personnages principaux (enfin un peu). Beaucoup de critiques mettent l'accent sur les invraisemblances du scénario, c'est vrai qu'elles sont nombreuses, mais le roman n'a pas l'ambition de raconter une histoire vraie, donc pour moi cela ne pose pas trop de problème, si l'on excepte la capacité de régénération de Marianne, digne d'une super-héroïne.
Si j'avais découvert "Meurtres pour rédemption" il y a mettons 3 ans, je lui aurais attribué une étoile de plus. Mais voilà, entretemps j'ai découvert que Karine Giebel était capable de bien meilleur, notamment avec "Glen Affric", et forcément la comparaison fait baisser ma note. Je me garderai donc bien de le déconseiller, sauf si vous êtes sensible et que les débordements de violence sont rédhibitoires pour vous. Pour tous les autres, un seul conseil : ne lisez pas "Glen Affric" avant !
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Enfin je l'ai lu.. 988 pages que je n'ai pas vues passer.
Une histoire passionnante, des personnages travaillés, approfondis, entourés de personnages secondaires tout aussi intéressants.
Une histoire sur l'univers carcéral féminin (sujet peu commun ) à travers la peine de Marianne de Greville, 21 ans, une tueuse de vieux, de flics, de détenue et de matons, rien que ça. Bien sûr, elle purge une peine à perpétuité. Son univers se résume à sa cellule, car suite à ses actes elle est en isolement, peu de contact avec les autres détenues, ses seules relations sont avec les gardiennes (plus ou moins gentilles ou franchement peau de vache) et le gardien chef, Daniel.
La violence, la colère, la drogue, le sexe rythment le quotidien de Marianne, ancienne championne de karaté. Et voui le sexe aussi, comment croyez vous qu'elle obtienne ses doses de came.
La première partie du livre se concentre sur ce quotidien carcéral et ses grandes et petites intrigues.
La seconde tourne autour de la proposition faite à Marianne de perpétrer un meurtre en échange de sa liberté, le choix de Marianne, ses questions autour de ses actes passés et futurs.
Un livre passionnant et très bien construit, la longueur du livre permet de bien développer les personnages et l'intrigue.
Mon seul bémol est la violence subie par Marianne, à mon goût trop récurrente, trop de violence tue la violence.
Mon livre préféré de Karine Giebel reste sans conteste Purgatoire des innocents.
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Lettre à Madame Karine Giebel

Madame Giebel, pourquoi écrivez-vous des choses aussi monstrueuses ? C'est parce que vous faites des cauchemars? Que vous voulez les exorcisez en les couchant sur papier ? Mais d'autres reviennent à chaque fois. Et toujours pires. Ou alors, c'est que ne voulez pas être en reste. Vous voulez que le lecteur cauchemarde aussi... Et bien, je peux vous dire, c'est réussi !!

Pourtant, je croyais avoir trouvé un remède. Comme je m'intéresse un peu en ce moment à la phytothérapie, vous savez les traitements par les plantes, et bien, j'ai trouvé une gélule anti-cauchemar. Oui, oui, elle existe ! Et je l'ai dénommé la gélule Giebel !

Bon, vous allez me dire "et bien pourquoi lisez-vous mes livres?" A vrai dire, je n'ai pas de réponse précise, si ce n'est que vous avez le don de faire ressortir quand même ce côté maso ou sadique, bien enfoui en nous, mais pas moins inexistant. Et puis, et surtout, vous avez cette force d'écriture qui vous happe, qui vous entrelace, que j'ai rarement connu chez d'autres écrivains. On reste prisonnier de votre imagination.

Mais, avec ce livre, Meurtres pour rédemption, jamais je n'ai ressenti autant de malaises, au point d'avoir vraiment failli le lâcher à la moitié du livre (après environ 480 pages...). Et trois jours après... En fin de compte, je ne regrette pas de l'avoir terminé parce que, outre, les atrocités que l'on vit avec l'héroïne, au jour de jour, dans le milieu carcéral, votre histoire mêle à ces horreurs une magnifique histoire d'amour. C'est surprenant ! et ô combien réussi !

Sincèrement, je ne sais pas si je renouvellerai l'expérience. Quoique, après une cure de gélules Giebel, peut-être... Un ami babeliote, je le salue au passage, m'enviait parce que j'avais lu vos autres livres avant celui-ci, comme si je gardais le meilleur pour la fin.
Il est vrai que ce livre a reçu de nombreux prix, que je trouve grandement mérité. C'est quand même un tour de force, il faut bien l'admettre.
Mais, je retire une étoile pour la réelle difficulté que j'ai eu à le terminer.
Tout est question de sensibilité, je crois.

Bien cordialement.
Moussk12

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Je crois qu'à force de lire les critiques forts élogieuses sur le site à propos de ce livre, je m'attendais à un grand et gros coup de coeur. Malheureusement, bien que j'ai vraiment apprécié ma lecture, j'ai davantage préféré Terminus Elicius, ma seule autre lecture de Giebel. Peut-être est-ce le fait que c'était plus concis, plus direct... Qui sait ! Mais je suis très contente de l'avoir lu. J'ai retrouvé la même qualité d'écriture, des personnages étoffés, une bonne histoire, mais... pour ma part, à trop vouloir faire long, on me perd un peu. Et oui, j'ai trouvé quelques longueurs à ce livre, et des répétions également. Je crois que j'ai trouvé qu'il y avait trop souvent de bouts, où, la nuit, Daniel venait rendre visite à Marianne, trop de scènes également sur les guerres intérieures entre les détenues... J'ai davantage apprécié la deuxième partie du bouquin. Où tous s'accélère. Une bonne lecture, donc, mais pas la grande révélation à laquelle je m'attendais. Mais je suis très contente de l'avoir lu !
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Mon premier Giebel, je l'ai choisi suite aux nombreuses critiques élogieuses vues ici et là. J'en avais pourtant déjà trois autres en ma possession, non encore lus. Je pense le faire très vite!

Car j'ai été éminemment convaincue par ce premier essai. Belle performance que celle d'accrocher à ce point son lecteur sur près de mille pages. J'ai pleuré pour des personnages que j'avais commencé par mépriser. Je n'ai pas lâché ce livre sur la fin. Il m'a suivie dans le bain, m'a coupée de ma famille pendant tout le week-end. J'ai lu 600 pages en 3 jours, et je lis très lentement. C'est dire si j'avais envie de connaître le fin mot de l'histoire.

Ceci dit, un peu déçue par cette issue qui était un peu trop facile à mon goût. En fait, depuis le début, j'avais imaginé une fin semblable et j'espérais être surprise. Je m'attendais à un retournement de situation, quelque chose qui me couperait le souffle et qui n'est pas venu. Autres problèmes : une certaine caricature dans les personnages, assez manichéens (pas tous, je le concède), des situations un peu répétitives qui peuvent lasser un peu, et un peu trop d'emphase parfois dans le style. J'ai à plusieurs reprises levé les yeux au ciel : on les aura bien visualisés, les yeux d'émeraude, d'ébène ou bleu acier! Mais bon, on n'écrit pas un pavé sans commettre quelques maladresses!

En bref : un bon gros page-turner que je ne regretterai pas d'avoir lu!
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Éprouvant, douloureux, rude, noir... vivant !
J'en ai lu des bouquins, mais cette histoire est sans aucun doute la plus éprouvante qu'il m'ait été donné de suivre. Une descente aux enfers dont il est difficile de ressortir indemne.
Difficile parce que ancré dans la réalité, difficile parce que incroyablement violent, difficile parce que l'écriture nous happe littéralement.
On est loin des thrillers montés de toutes pièces autour de personnages rocambolesques, Giébel nous plonge dans une réalité sordide, avec un talent incontestable.
L'auteur fait preuve d'une empathie incroyable pour ses personnages, bons ou mauvais (et les bons sont très rares, l'auteur insistant lourdement sur leur part d'ombre). La qualité d'écriture y est pour beaucoup, une révélation pour moi.
Bon, le roman n'est pas exempt de défauts, le pavé (765 pages) aurait mérité d'être légèrement raccourcit à mon sens, les scènes de torture défilant à un moment à une telle vitesse que ça fait un peu empilage des horreurs. Avec de telles descriptions, Giébel joue au funambule, mais s'en sort pourtant avec brio.
Une aventure qui révolte souvent, dont on sort groggy et un peu changé.
Mention spéciale pour la fin, sans grands effets démesurés, mais au contraire touchante et, à mon sens, parfaite.
A ne pas mettre dans les mains de gens trop sensibles, ni de surveillants de prison, mais hautement recommandable.
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Titre : Meurtres pour rédemption
Auteur : Karine Giebel
Année : 2010
Éditeur : Fleuve éditions

Résumé : Marianne a vingt ans, elle est incarcérée à perpétuité pour un triple meurtre. Marianne est incontrôlable, violente, droguée. Redoutée par les autres détenus et haïe par les surveillants, elle n'a plus aucun espoir, jusqu'au jour où des flics en civil viennent lui faire une proposition qui la mènera aux limites de la raison humaine.

Mon humble avis : Ça faisait longtemps. Longtemps que je ne m'étais pas fait plaisir avec un polar français. Au départ, il s'agissait de souffler entre deux classiques, de m'offrir une récréation. le choix de Giebel ne s'était pas imposé, je me décidais un peu au hasard pour ce pavé, après avoir lu un avis dithyrambique sur un réseau social. Et puis la lecture, les premières pages, une écriture sèche, sans fioritures, une ambiance si tendue que je me demandais comment Giebel pouvait réussir à tenir le rythme sur plus de sept cent pages. Et, ô surprise, le pari est tenu, et haut la main. Meurtres pour rédemption est un excellent roman policier où les rebondissements se succèdent, où les protagonistes sont finement campés, notamment cette Marianne revenue des enfers. Bien sûr l'accumulation de violence pourra heurter certaines âmes sensibles, bien sûr certaines péripéties paraîtront un tantinet artificielles aux lecteurs avertis, n'empêche que l'on se prend à aimer cette petite terreur et qu'on lui pardonne tout, et surtout ses excès. C'est intense, dramatique, rarement caricatural. C'est un excellent roman noir contemporain et ce n'est pas si courant. Bravo, Karine Giebel.

J'achète ? : Comme d'habitude, j'arrive après la bataille. Giebel ne m'a pas attendu pour rencontrer un immense succès, et c'est tant mieux. Pour ceux qui, comme moi, ne tiennent pas compte de l'actualité ou des rentrées littéraires successives – même le mot me paraît incongru ! – je ne peux que vous conseiller de découvrir cette auteure.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Condamnée à la perpétuité, une jeune femme se voit offrir une possibilité de sortir de prison. Seule condition, tuer pour gagner cette si chère liberté. Acceptera t-elle de payer le prix fort ? Un roman noir et oppressant qui décrit l'enfer carcéral et la cruauté des hommes.

Regagner sa liberté a un prix. Marianne de Gréville va l'apprendre à ses dépends. Condamnée à la prison à perpétuité pour plusieurs meurtres alors qu'elle n'a que 20 ans, oubliée des siens, seule et sans espoir, la jeune femme n'a plus rien à perdre. Dans sa prison, livrée à elle-même, elle doit faire face à la cruauté du monde carcéral. L'isolement n'est pas forcément le plus dur à vivre pour elle. Les règlements de compte entre détenues, les humiliations voire les tortures infligées par certains surveillants sont autant d'obstacles à surmonter pour Marianne. 

Seule éclaircie dans cette atmosphère noire, sa relation particulière avec le chef des matons. Une relation qui devient aussi intense que destructrice. Et puis un jour, des policiers en visite lui proposent la liberté. Mais pour cela, il lui faudra tuer. Sa rédemption s'annonce compliquée. 

Marianne est un personnage complexe. Bien que remplie de violence, elle aspire à se racheter et retrouver sa liberté. Une volonté incompatible avec la mission qui lui est confiée : tuer des gens qu'elle ne connaît pas. Pourtant, donner la mort, elle sait ce que c'est. Mais cette fois c'est différent, elle n'a rien à reprocher à ses cibles.

Karine Giébel, nous plonge une nouvelle fois dans un roman noir, très noir où la cruauté des hommes est dévoilée crûment. A la différence des précédents livres de l'auteur, qui se lisent plus rapidement et dans lesquels l'action rebondit sans cesse, "Meurtre pour rédemption" retient ses effets pour mieux les libérer dans les derniers chapitres. La description du monde carcéral, de ses rouages, des relations entre les détenus et avec les gardiens est extrêmement précise, sans pour autant être ennuyeuse. Cela donne même de l'intensité à l'histoire même si parfois c'est à la limite du soutenable.
L'ambiance est étouffante mais prenante. le lecteur se laisse embarquer dans cette prison sombre et sale. Il participe, impuissant et avec colère, au calvaire de Marianne, il comprend sa violence, il a envie de l'aider à s'en sortir, de lui rendre justice. C'est tout le talent de Karine Giébel, créer de l'empathie pour cette héroïne jusque dans ses excès de violence. 


Et puis l'histoire est très bien ficelée, on imagine déjà le film que cela pourrait donner. Pour ceux qui ont déjà lu les précédents romans de l'auteur, ils se laisseront une nouvelle fois surprendre par la fin du roman. Une fin à la Karine Giébel.

On peut regretter quelques longueurs, des réactions de personnages pas toujours convaincantes et une histoire d'amour parfois trop poussée, mais on ne peut qu'applaudir la performance... un roman très dur, extrêmement violent, dérangeant, poignant et bouleversant dont on ne sort pas indemne.



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Marianne, meurtrière de la pire espèce, en prison à perpétuité, se voit un jour proposer une mission en échange de sa liberté... Karine Giébel nous plonge dans un roman noir, rythmé, violent, émouvant, haletant... A lire absolument !
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