Un très grand amour

Franz-Olivier Giesbert - Un très grand amour (Gallimard, 2010)

Dans ce roman, Franz-Olivier Giesbert met en scène un personnage d'écrivain tour à tout pathétique (dans sa perpétuelle écriture de mauvais romans fort heureusement avortés), odieux et touchant (dans son rapport complexe avec les femmes), mais aussi fragile (au travers de la maladie dont il est atteint).

Écrit à la première personne, avec un constant va-et-vient entre le passé et le présent ainsi qu'une pointe de second degré et d'humour, le roman est agréable à lire, même si les dernières pages traînent un peu en longueur.
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Je suis étonné par les commentaires, particulièrement sévères, sur ce livre. J'ai l'impression de ne pas avoir lu le même récit ! En effet, ce n'est pas l'histoire superficielle d'un homme volage que j'ai lue, un coureur de jupons qui "aime beaucoup les femmes pourvu que ce ne soit jamais la même". J'ai lu l'arrivée d'un cancer de prostate chez un homme. La sidération, la dépression, surtout la déflagration de risquer l'amputation d'une capacité sexuelle particulièrement structurante (voire obsessionnelle !).
Déformation professionnelle.. j'ai trouvé touchants (et crédibles) les détails des traitements et leurs effets directs sur le quotidien de cet homme. Sa fragilité me l'a rendu sympatique. 
La réaction de sa femme et du couple après-cancer est étonnante, intéressante. Et l'opposition avec l'avant-cancer montre un personnage, au final, plus subtile qu'un phallus sur pattes.
C'est le contraste entre la futilité de sa vie de séducteur-prédateur et la fragilité face au cancer que je retiens de ce livre. le roman se termine sur un personnage ancré dans, me semble t-il, les relations vraies.

Antoine aime Isabella mais elle le quitte quand il apprend qu'il a un cancer. Très bon texte grave sur l'amour, la mort. Sur la bêtise de l'homme qui est resté un prédateur.