La série "Papyrus" de l'auteur belge
Lucien de Gieter sent la bonne volonté et la bonne humeur, car il applique à l'Egypte antique les archétypes du Héros aux mille et un visages ! Il puise très joliment dans les mythes, les légendes et les contes pour construire une séduisante Egypte Fantasy, magnifique terre d'aventure où l'on croise à parts égales démons et merveilles !
Et de tome en tome, la différence entre le très sympa et le très bon se fait à peu de choses finalement, et la plupart d'entre elles sont liés au cahier des charges des bandes dessinées de l'époque où la série à débutée : si vous n'êtes pas allergique aux BD franco-belges old school, et aux partis pris jeunesse c'est du tout bon !
Dans ce tome 16, intitulé "Le Seigneur des crocodiles", le cauchemar de Pharaon se réalise puisque les mercenaires libyens offrent le pays à leurs frères du désert… Kêmi est mise à feu et à sang, et seuls les palais et les temples de Thèbes résistent encore à l'envahisseur étranger alors que Papyrus et Théti-Chéri sont emmenés vers la Montagne d'Occident dans le camp ennemi pour être vendus comme esclaves. Aidés d'un prince libyen en otage, ils s'enfuient pour regagner la Vallée du Nil et après moult tribulations, Papyrus investi des pouvoirs d'Horus lance les crocodiles du fleuve sur l'armée barbare aux portes de la victoire !
Encore un tome où on passe sans transition et sans explication de l'Histoire au Fantastique (peu ou prou à la Mario Bava), avec un Horus sénile et aveugle qui combat un Apophis tellurique : on suit à la lettre les codes du conte avec un Papyrus qui obtient temporairement les pouvoirs mais aussi le handicap du dieu pour sauver son pays matériel après avoir sauvé son pays spirituel… C'est joli, mais le manque de culture fantasy se fait cruellement sentir !!!
Sinon le tome aurait pu et aurait dû être bon, mais multiples bouffonneries de Pouin le prince libyen nain et de son fidèle et rusé âne Khamelott et ben « je suis trop vieux pour ces conneries », même si j'imagine que cela doit bien faire rire le public cible. D'une autre manière, les blagues sur Théti-Chéri frivole, capricieuse, obsédée par sa ligne et terrorisée par l'idée de prendre quelques kilos, on aurait parfaitement pu s'en passer…