L'évangile de la colère

Ensuite, comme c'est toujours le cas, un nouvel événement viendra prendre la lumière et la masse oublieuse laissera les écrans reformater leurs données cérébrales. La grande mascarade de notre époque continuera sa marche au pas.
Le système tout puissant saura orienter les consciences de la bonne façon - mis à part celles de quelques initiés et des exceptions qu'on classe dans des cases comme celles du conspirationnisme, de la maladie mentale, des illuminés et tant d'autres, de façon à ce que chaque type d'esprit rebelle soit étiqueté et decridibilisé.

Quand on flirte avec l’héroïne, cette déesse du plaisir brut, on scelle un contrat à vie. Même désintoxiqué, cette substance est la première pensée qui vient à l’esprit d’un ancien junkie au réveil, et sa dernière avant de s’endormir. C’est un contrat signé ad vitam aeternam. Il n’y a pas d’ancien toxicomane, c’est un mythe. Il n’y a que des toxicomanes tout court. Chacun d’entre eux vit des périodes de sursis plus ou moins longues, plus ou moins difficiles, mais toujours très fragiles.

Il n'y a pas si longtemps, même si tout ça lui semble loin, il a été heureux ici mais la vie, loin d'être un long fleuve tranquille, est plutôt un long cauchemar un peu trop réaliste.

Il y a un mot pour désigner les personnes qui ont perdu un proche, pense Céline. Veuf ou veuve quand on perd son mari ou sa femme. Mais il n'y a pas de mot pour ceux qui perdent un enfant. C'est sans doute parce qu'il n'y a aucun terme assez fort pour qualifier la souffrance intolérable qui en résulte.

« Non… Arrête ! parvient-il difficilement à articuler. Je peux te donner… je peux avoir du fric… alors arrête… Pitié ! – Pas de pitié pour toi, sale lâche. Je vais t’envoyer ad patres, comme tu le mérites.» La dernière balle traverse la paume et arrache le pouce avant de pénétrer son crâne juste au-dessus du sourcil gauche. Avec la force de l’impact, la tête est rejetée en arrière et le corps s’écroule sur le dos. Derrière sa dépouille, le mur est tapissé de fragments d’os, de cervelle et de sang.

Quand on flirte avec l’héroïne, cette déesse du plaisir brut, on scelle un contrat à vie. Même désintoxiqué, cette substance est la première pensée qui vient à l’esprit d’un ancien junkie au réveil, et sa dernière avant de s’endormir. C’est un contrat signé ad vitam æternam. Il n’y a pas d’ancien toxicomane, c’est un mythe.

Il a été frappé quotidiennement durant son enfance, sans aucune raison valable, mises à part celles que son géniteur trouvait pour pouvoir déverser sa rage sur lui. Mais c’est la violence psychologique, les mots empoisonnés qui sortaient de sa bouche puant l’alcool, qui le brisait bien plus que les coups. « Misérable sous-homme! Je ne peux pas croire que tu sois mon fils. Ton père devait être une vraie lopette pour avoir balancé un avorton comme toi sur terre.